• Noël, épisode 2

    De la Genèse…

    Lors de la période de Noël 2014, la Ligue des droits de l’homme a déposé une plainte contre la ville de Béziers : le maire, Robert Ménard, avait fait installer une crèche de Noël à l’hôtel de ville. Sophie Mazas, l’avocate des plaignants, avait plaidé que « la crèche de la nativité est une atteinte à la laïcité car elle symbolise la naissance du Christ, un événement au cœur de la religion chrétienne », et que « cette crèche se pose comme une violation de la liberté de conscience et de la neutralité du service public, affirmées par la Constitution ainsi que par la loi du 9 décembre 1905 consacrant la séparation des Églises et de l’État. La décision du maire [d’installer une crèche] viole la liberté de conscience des administrés et des requérants qui n’ont pas à voir s’imposer la religion du maire ou la religion censée avoir été dominante à Béziers », a-t-elle souligné.

    Le tribunal administratif de Montpellier a rejeté sa requête pour défaut d’urgence, d’autant plus que, selon les mots de la juge Marianne Hardy, « la preuve de l’atteinte “aux principes de laïcité et de neutralité du service public” n’a pas été apportée à l’audience » cool. Je hais de chaque fibre de mon être le Front National (ou Rassemblement National, ça reste non seulement une émanation directe de Satan mais un épouvantail pour mieux faire élire la gauche), mais je reconnais toutefois que ce fait divers donne à réfléchir : qu’est-ce que Noël a de si spécial, et pourquoi est-il attaqué de manière toujours plus virulente au fur et à mesure de l’évolution de la société ? En effet, le fait divers que je viens de vous narrer constitue un signe des temps.
    Pour répondre, je vais faire quelque chose que j’aime faire et qui m’a toujours réussi yes : remonter ab ovo, à savoir jusqu’à la Genèse. Vous saurez ainsi le rapport entre la Création et Noël, entre la Genèse et l’Évangile, et vous comprendrez comment agir en conséquence.

    Une histoire vraie de Noël

    Ce que je vais vous narrer là n’est pas un conte de Noël. Pour comprendre toute l’importance de la naissance de ce bébé dans la chambre basse d’une maison d’hôtes dans un bled paumé d’un protectorat romain paumé du Ier siècle, nous devons saisir l’enchaînement d’évènements qui y a conduit, et nous n’avons qu’un document d’époque qui nous en donne une histoire détaillée : la Bible.

    Celle-ci se pose plus de 3 000 fois comme la parole de Dieu. Elle devrait donc nous expliquer le sens de l’Univers et de la vie… et ça tombe bien, c’est le cas cool. De plus, au contraire de l’idée reçue, la science expérimentale confirme les propos et enseignements de la Bible yes, un des thèmes centraux de ce blog.

    Que nous dit donc la Bible au sujet de Jésus Christ, le personnage historique dont nous célébrons la naissance à Noël ? En fait, elle fait une déclaration fracassante : Jésus est Dieu, Fils de Dieu (Héb. 1:8) et Il En a les attributs (Col. 1-15-20 ; Ph. 2:5-11 – parfois appelé « carmen Christi », ou hymne au Christ – Héb. 1:3oh ! Je ne m’étendrai pas sur la Trinité, mais pour que vous compreniez bien, je vais vous en toucher un mot.

    La Trinité, condition sine qua non pour avoir un Dieu d’amour

    La doctrine de la Trinité affirme que, dans l’unité de la Divinité, il y a 3 Personnes éternelles et égales les Unes aux Autres : le Père, le Fils et le Saint-Esprit, les mêmes en substance, mais distinctes en rôle, 3 Personnes (ou 3 centres de conscience) et un Être, 3 Qui et 1 Quoi (voir le schéma ci-dessous). Les sens différents d’unicité et de « ternarité » n’impliquent pas d’auto-contradiction. Les 3 personnes ne consistent pas en des « parties » de Dieu. En effet, haque Personne est Dieu à 100% (cf. Col. 2:9). En voici une bonne analogie : l’espace contient 3 dimensions, mais celles-ci ne consistent pas en des « parties » de l’espace, c’est plutôt que le concept d’« espace » n’a pas de sens sans ces 3 dimensions.

    Pour approfondir : imaginez un être en une dimension. Il aurait l’apparence d’une ligne et ne pourrait imaginer quoi que ce soit de différent en apparence d’une ligne.
    Essayez ensuite d’imaginer un être en 2 dimensions, comme dans un vieux dessin animé. Il connaît une dimension de plus que l’être précédent, la largeur, mais se trouverait incapable d’imaginer un objet en 3 dimensions.
    Nous connaissons une dimension de plus que ce toon : la hauteur.

    Vous voyez où je veux en venir ? Au fur et à mesure que l’on progresse dans les dimensions, on ne laisse pas les choses de la dimension précédente derrière nous mais elles se trouvent combinées de manières auparavant impossibles. C’est pareil avec la Trinité. Le niveau humain est plutôt simple. Une personne est une personne et 2 personnes différentes sont distinctes. Mais au niveau de Dieu, il en va de manière différente. De la même manière qu’un cube est 6 carrés mais reste un cube, Dieu est 3 Personnes mais Un. Nous ne pouvons pas le concevoir, certes, mais le toon non plus ne peut concevoir de cube, or les cubes existent quand même.

    Comme j’aime à le dire, tout dépend de la manière dont vous faites vos maths : il ne s’agit pas de 1+1+1=3 mais 1x1x1 (13) = 1 ^^

    Que vient donc faire l’amour dans cette histoire ? Pour qu’il existe, il faut au strict minimum 2 personnes. L’amour de soi n’est pas de l’amour à proprement parler (en tout cas pas de la charité biblique). Dieu étant amour, Il doit donc être au minimum 2 personnes.

    De plus, l’amour est encore plus grand quand il n’est pas exclusif entre 2 personnes mais aussi combiné et dirigé vers une 3e. C’est ce qu’on devrait voir dans une famille : un homme et une femme qui s’aiment et qui combinent aussi leur amour vers leur enfant. Ainsi, pour incarner l’amour dans son sens parfait, Dieu doit être 3 personnes, pour que Son Être comprenne et l’amour individuel et l’amour collectif. Plus de 3 personnes n’est pas nécessaire, vu que cela ne changerait que le nombre de personnes impliquées, pas la nature de l’amour.

    Allah, en tant que dieu unitaire, pourrait avoir la capacité d’aimer, mais seulement après avoir créé une entité. Sa capacité à l’amour dépendrait donc de l’existence d’autres entités créées (pas terrible pour un Dieu omnipotent…), mais il n’est pas, en tout état de cause, un Dieu d’amour. Cela suffit à prouver, d’une part, la nature non-unitaire du Dieu de la Bible, d’autre part qu’Allah n’est pas amour (qu’il n’est pas Dieu du tout en fait, puisque l’amour ne venant pas de nulle part, il doit représenter le fait d’un Être Suprême, et comme il ne peut pas venir d’Allah, celui-ci n’est pas l’Être Suprême no).


    Schéma classique de la Trinité

    Jésus Christ : la Parole qui existait avant l’univers

    Gen. 1 relate la Création de l’univers par Dieu, mais Jn. 1:1-18 va encore plus loin, avant l’Univers, avant le temps et l’espace, et nous dit que Jésus existait déjà à ce « moment »-là oh, ce qu’avaient prophétisé És. 9:5 et Mic. 5:1 et que Jésus confirma d’ailleurs Lui-Même en Jn. 8:58 (« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, Je vous le dis, avant qu’Abraham fût, je suis. » Jésus fait ici une allusion directe au nom de Dieu, qu’Il révéla à Moïse en Ex. 3:14, à savoir « Je suis Celui Qui suis », אֶֽהְיֶ֖ה אֲשֶׁ֣ר אֶֽהְיֶ֖ה,(‘ehyeh ‘asher ‘ehyeh), d’où la fureur subséquente des Pharisiens.

    Jean appelle Jésus la « Parole », logos en grec, par allusion au concept juif de la memra. D’après l’Encyclopédie Juive, la memra est la parole de Dieu, dans le sens de parole ou discours créatif ou impératif de Dieu manifestant Sa puissance dans un monde matériel ou intellectuel. On peut retrouver cette doctrine dans les targummim, des paraphrases de l’Ancien Testament en araméen apparues quelques siècles av. J.-C., couchées par écrit vers 500. À plusieurs endroits où l’Ancien Testament dit que l’Éternel a fait quelque chose, les targummim disent que Sa memra l’a fait, là où le prédicat ne convient pas à la dignité ou la spiritualité de la Divinité, pour éviter une expression anthropomorphique. Les rabbins n’ont jamais essayé d’expliquer ce paradoxe car l’Ancien Testament décrit parfois plusieurs personnages en même temps comme YHWH, qui est Un (par ex. Gen. 19:24, que même le targum Jonathan paraphrase par : « Et la Memra/parole de YHWH fit descendre sur les gens de Sodome et Gomorrhe du soufre et du feu de la part du YHWH au ciel », ou És. 48:16), et en fait, leur théologie mentionne très peu la memra en dehors des targummim (comme par hasard wink2...). Ils enseignaient 6 choses à propos de la memra, et Jn. 1:1-18 identifie en Jésus de Nazareth l’incarnation de ces aspects :

    • la memra est parfois Dieu, parfois identique à Dieu (v. 1) ;
    • la memra est l’agent de la Création (v. 3) ;
    • la memra est l’agent du salut (v. 12) ;
    • la memra est l’agent de la révélation (v. 18) ;
    • c’est par la memra Que Dieu Se rend visible aux humains (théophanie ; v. 18) ;
    • c’est par la memra Que Dieu fait Ses alliances (v. 17).

    Nicholas Thomas Wright
    Nicholas Thomas Wright (1/12/1948–)

    Comme le fait remarquer le prêtre anglican spécialiste du Nouveau Testament N. T. Wright :
    « Dans ce contexte, il est vital pour nos fins que nous insistions sur un fait. Dans les plus farouchement monothéistes des milieux juifs tout au long de notre période – de la révolte maccabéenne [1] à Bar Kochba [2] – il n’y a aucune suggestion que le “monothéisme” ou la récitation de la Shema eussent eu quoi que ce soit à voir avec l’analyse numérique de l’Être intérieur du Dieu d’Israël lui-même. Ça avait tout à voir avec la lutte sur 2 fronts contre le paganisme et le dualisme. En effet, nous trouvons des preuves solides au cours de cette période de groupes et d’individus juifs qui, spéculant sur la signification de certains passages difficiles de l’Écriture (Daniel 7, par exemple, ou Genèse 1), ont suggéré que l’être divin pourrait englober une pluralité. Philon peut spéculer que le logos est, dans les faits, un deuxième Être divin ; les Similitudes d’Énoch peuvent dépeindre le Fils de l’homme/Messie comme un Être divin éternel ; mais aucun des 2 n’affiche la moindre conscience d’avoir transgressé le monothéisme juif normal. Ce n’est d’ailleurs pas le cas. L’unicité du Dieu d’Israël, le Créateur, n’a jamais été une analyse de l’Être intérieur de ce Dieu, mais toujours une polémique contre le paganisme et le dualisme.»3

    Le 1er Adam

    La Bible déclare qu’au 6e jour de la Création, Dieu créa le 1er homme, Adam, et la 1ère femme, Ève (Gen. 1:27). Gen. 2:7 nous donne de plus amples détails : « L’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière de la terre, Il souffla dans ses narines un souffle de vie et l’homme devint un être vivant. » Nous apprenons aux vv. 21-23 que Dieu a créé Ève, à partir de la côte d’Adam. La Bible nous apprend ailleurs que tous les humains descendent d’Adam et Ève (Gen. 3:20, Ac. 17:26, etc.) et que nous constituons donc sans exception une seule grande famille.

    L’ordre de Dieu

    Quand Dieu a créé Adam et Ève, il leur a donné un libre-arbitre : ils avaient la capacité de choisir pour eux-mêmes et de faire des décisions de leur propre chef (capacité que l’humanité a perdue depuis la Chute, lorsqu’elle a prêté par essence allégeance au diable et que sa nature a été corrompue de manière extensive par le péché, de sorte que sa nature pécheresse asservit désormais son « libre-arbitre » – Martin Luther parlait de « serf-arbitre »). Dieu, pour leur donner l’occasion de prouver qu’ils aimaient leur Créateur pour ce qu’Il est, et pas juste parce qu’Il leur prodiguait plein de bonnes choses, leur a donc donné un commandement : « L’Éternel Dieu prit l’homme, et le plaça dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. L’Éternel Dieu donna cet ordre à l”homme : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Gen. 2:15-17).

    La Chute

    Peu après que ce commandement ait été délivré à Adam et Ève, Satan, sous le déguisement d’un serpent, tenta Ève en l’invitant à manger le fruit défendu, et elle se laissa tenter. Elle poussa Adam à en manger aussi et il accepta, choisissant ainsi de désobéir à Dieu en mangeant du fruit dont Celui-Ci lui avait dit de ne pas manger (Gen. 3:6).

    Et comme Adam était le chef de l’humanité, et que tous les humains descendent de lui, ce que fit Adam affecta l’humanité entière. Lorsqu’Adam désobéit à l’ordre de Dieu (ce qui le fit déchoir, ou « chuter », de son état de perfection), ce fut le 1er péché, qui entraîna sa mort, exactement comme Dieu l’avait prédit : d’immortel, Adam devint mortel, ainsi que tous ses descendants, vous et moi y compris : « C’est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort s’est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché » (Rom. 5:12).

    Pourquoi pâtissons-nous du péché de notre ancêtre ? Parce qu’en tant que chef fédéral de l’humanité, Adam représentait chacun de nous, et comme nous descendons tous de lui, nous avons hérité de sa nature pécheresse. Il a péché (désobéi à Dieu), ce qui fait que nous péchons (désobéissons à Dieu). Quand un enfant entend cette histoire, il se dit qu’il n’aurait pas désobéi à Dieu à la place d’Adam, mais il se trompe : en dignes descendants d’Adam, nous aurions tous fait pareil à sa place car nous avons la même nature pécheresse.

    Et pourquoi la Création pâtit-elle du péché d’Adam ? Lorsque Dieu l’a créé, il a fait de lui le roi de la Création (Gen. 1:28). Et quand un chef d’état commet une faute, son pays entier en subit les conséquences. Ainsi, lorsqu’Adam pécha, Dieu châtia la Création entière (Rom. 8:20) par le retrait d’une bonne partie de Son pouvoir sustentateur, ce qui permit l’apparition de la mort, de la souffrance, de la maladie et de l’effusion de sang.

    Oh, la honte !...

    Après qu’Adam et Ève eussent péché : « Les yeux de l’un et de l’autre s’ouvrirent, ils connurent qu’ils étaient nus, et ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des ceintures. » (Gen. 3:7).
    Ce faisant, ils reconnaissaient non seulement que leurs vêtements avaient disparu, mais surtout toute leur justice, ou plutôt tout le manque d’icelle. La gloire dont Dieu les avait revêtis à leur création avait disparu, faisant de leur nudité une honte. Perdue, leur belle innocence et leur perfection, les voilà souillés dans la chair et le cœur, nus devant la justice de Dieu, à part des vêtements en feuille de figuier en guise de tentative pitoyable de couvrir leur honte oops.

    Pitoyable car nul humain ne peut cacher par ses actions sa nature pécheresse à la vue d’un Dieu omniscient et saint. Dieu nous voit dans toute notre nudité et connaît nos cœurs impurs, pécheurs et rebelles oops.

    La Bible compare nos tentatives de nous couvrir pour échapper à notre honte, en d’autres termes notre « auto-justice », à un linge tâché de sang (És. 64:6) oops. De plus, l’hébreu original implique qu’il s’agit du sang des règles, nos meilleures BA ressemblent donc à des Tampax souillés beurk... Aucune quantité de rites, de cérémonies ni de bonnes actions ne peut y remédier no. Nos œuvres ne peuvent ôter nos péchés à cause de l’impureté de nos cœurs (Jér. 17:9) oops. Nous ne pouvons pas nous rendre acceptables devant un Dieu d’une pureté et une sainteté infinies à cause de l’imperfection grossière de notre nature même, tout comme les vêtements en feuilles de figuier ne servaient à rien à nos ancêtres primordiaux oops.

    Comment donc nous réconcilier avec ce Dieu infiniment pur et saint ? Question cruciale, puisque nous avons été créés à Son image à Lui (Gen. 1:27), le seul à détenir par essence l’immortalité (1 Ti. 6:16), et de ce fait, bien que nos corps meurent à cause du péché, notre âme (le « vrai moi » qui habite notre corps) existe pour toujours. En tant que pécheurs, nous ne pouvons pas vivre en la présence d’un Dieu saint et juste, ni gagner un ticket pour le paradis par nos propres œuvres, et nous subirons la séparation éternelle d’avec Dieu, source de tout bien et tout bonheur ; nous vivrons dans notre état pécheur, pourri et misérable pour l’éternité cry !!! Alors, comment échapper à un destin aussi innommable ? Comme disait l’Apôtre Paul : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? » (Rom. 7:24).

    Le livre de vie

    La question à un gogolplex4 d’euros plus haut nous amène à parler d’un objet, le livre de vie, qui, comme Jésus, existait avant l’Univers. L’Apocalypse nous révèle que ce livre, qui contient les noms de tous les gens sauvés de tous les temps, a été écrit depuis la fondation du monde (un exploit pas bien compliqué pour un Dieu omniscient). Ap. 17:8 dit : « Et les habitants de la terre, ceux dont le nom n’a pas été écrit dès la fondation du monde [apo katabolēs kosmou, ἀπὸ καταβολῆς κόσμου] dans le livre de vie, s’étonneront en voyant la bête, parce qu’elle était, et qu’elle n’est plus, et qu’elle reparaîtra. »

    Ap. 13:8 utilise la même expression et identifie le propriétaire de ce livre, à savoir le Logos : « Et tous les habitants de la terre l’adoreront, ceux dont le nom n’a pas été écrit dès la fondation du monde [apo katabolēs kosmou, ἀπὸ καταβολῆς κόσμου] dans le livre de vie de l’agneau Qui a été immolé. »

    Certaines versions basées sur le texte reçu, comme la version David Martin, traduisent par : « De sorte qu’elle sera adorée par tous ceux qui habitent sur la terre, desquels les noms ne sont point écrits au Livre de vie de l’Agneau, immolé dès la fondation du monde. » En d’autres termes, apo katabolēs kosmou s’appliquerait à l’immolation de l’Agneau et pas à la rédaction du livre de vie. Mais le grec, en tant que langue à déclinaisons, permet un ordre des mots flexible, et la crucifixion du Seigneur Jésus Christ n’eut lieu que 4 millénaires après la Création du monde, aussi vaut-il mieux interpréter l’Écriture par l’Écriture yes (2 Pi. 1:20-21), et les autres passages vont dans le sens de l’idée qu’il s’agit ici de la rédaction du livre.

    De plus, cela correspond à Éph. 1:4, où Paul déclare que l’élection a eu lieu avant la création de l’univers.

    Une énigme se pose donc : nous sommes tous pécheurs, alors comment se fait-il que certains d’entre nous se trouvent inscrits dans ce livre oh ?

    Le protévangile, ou la promesse divine d’un « dernier Adam »

    En Gen. 3:15, Dieu dit à Ève : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : Celle-Ci t’écrasera la tête, et tu Lui blesseras le talon. » Une merveilleuse promesse se trouve derrière ces paroles sybillines : ce verset constitue la 1ère annonce de l’Évangile (la Bonne Nouvelle du salut, c.-à-d. la raison d’être même de Noël) dans la Bible cool (d’où l’appellation technique de Protévangile).


    Martin Luther (1/11/1483–18/2/1546)

    Le commentaire du grand Réformateur Martin Luther sur la Genèse nous viendra en grand secours :
    « La semence de la femme : La promesse et la menace [dans ce texte] sont à la fois claires et obscures. Il a laissé le serpent dans l’incertitude au sujet de la femme qui doit donner naissance à la semence de la femme, de sorte qu’il a dû penser que chaque femme pouvait [potentiellement] devenir la mère de la semence bénie [le Christ]. D’autre part, il a donné à nos premiers parents une grande foi de sorte qu’à ce moment même, ils attendaient le Sauveur. Quand Ève a eu son 1er fils, elle croyait sûrement qu’elle Lui avait donné naissance. Ésaïe ajoute de la clarté à la promesse en disant : “Voici, la vierge sera enceinte.” Cette prophétie a clairement indiqué que le Sauveur ne devait pas être le fruit de l’union d’un homme et la femme. Dans le Nouveau Testament, cela a été révélé encore plus clairement par l’ange (Lc. 1:26-28). Depuis, il fut promis à l’homme la délivrance de la loi, du péché et de la mort, grâce à la semence de la femme, et il lui a été donné un espoir clair et sûr de la résurrection et du renouveau dans la vie future, il est clair qu’il ne pouvait pas de son propre chef supprimer son péché et sa punition, ni échapper à la mort et faire amende honorable pour sa désobéissance. Par conséquent, le Fils de Dieu a dû Se sacrifier et garantir tout cela à l’humanité. Il a dû supprimer le péché, vaincre la mort, et restaurer ce qu’Adam avait perdu par sa désobéissance. »5

    Luther n’est pas le seul a avoir vu dans ce verset l’annonce du Sauveur promis, à savoir le Messie (l’Élu de Dieu, le Sauveur). Il y a aussi, notamment, les targummim, d’où viennent l’expression talmudique « les talons du Messie ».6 Ce verset fait référence à la naissance virginale du Christ, puisqu’il décrit le Sauveur à venir comme la semence de la femme, alors qu’en temps normal, la Bible se réfère au père d’un enfant plutôt qu’à sa mère (cf. par exemple Gen. 5 ; 11:10-32 ; 1 Chr. 1-9). Cela est renforcé par Gen. 22:18 : « Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à Ma voix. » Paul clarifie d’ailleurs cela en Gal. 3:16 : « Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu”il s’agit d”une seule : et à ta postérité, c”est-à-dire, à Christ. » Nous voyons que l’inspiration des Écritures va jusqu’au nombre de chaque nom commun puisque Paul joue dessus pour étayer son argument.

    Ève et l’homme-Dieu

    Il y a une suite fascinante à cette histoire. Là encore, Luther nous en informera le mieux : pour la mise en bouche, bien que, dans son commentaire, Luther traduise Gen. 4:1 par « J’ai eu un Homme du Seigneur », dans sa Bible, sa traduction est si osée que pratiquement aucune autre connue ne l’a suivie : « J’ai eu un homme : YHWH » !!!
    « Les mots d’Ève, “J’ai l’homme, le Seigneur”, nous fournissent une autre raison pour laquelle elle n’a pas appelé Caïn fils. Dans sa grande joie et le respect qu’elle éprouvait, elle ne voulait pas appeler sa progéniture fils, car elle croyait qu’il devait être beaucoup plus, l’homme qui écraserait la tête du serpent. Par conséquent, elle l’a appelé “l’homme, le Seigneur.” Elle pensait qu’il était celui que le Seigneur avait voulu dire quand Il avait dit : “ta postérité écrasera la tête du serpent”. Bien que l’espoir d’Ève eût été déçu, ses paroles montrent qu’elle était une femme pieuse qui croyait en la promesse du salut à venir par le Sauveur béni. Par conséquent, elle ne l’a pas appelé fils, mais l’homme, le Seigneur, que Dieu a promis et a donné. Sa foi en la semence promise était louable. Par la foi en ce Sauveur promis, tous les saints [de l’Ancien Testament] étaient justifiés et sauvés. Mais sa foi que Caïn serait celui qui mettrait fin à la misère du péché était erronée, car elle y a cru sans un signe sûr ni une parole [de Dieu], mais par sa propre conviction. C’était juste parce qu’elle était si sûre de la promesse qu’elle considérait son 1er fils comme celui qui accomplirait ce que le Seigneur avait promis. Son erreur était qu’elle ne savait pas que de la chair [pécheresse], rien ne pouvait naître sinon la chair, et que le péché et la mort ne pouvaient être vaincus par la chair. »7

    Époustouflant oh ! Ève avait une grande foi, mais une théologie à l’ouest. Nous pouvons imaginer qu’Adam et elle ont dû « gâter-pourrir » Caïn, ce qui explique l’arrogance derrière son offrande à Dieu, et nous pouvons aussi deviner ce qui l’a poussé au meurtre.

    Arnold Genekowitsch Fruchtenbaum
    Arnold Genekowitsch Fruchtenbaum (26/9/1943–)

    Vous pensez que l’on ne devrait pas se fier à l’avis d’un seul homme, fut-ce Martin Luther himself ? Eh bien, le Pr Arnold Fruchtenbaum, érudit hébreu chrétien fondateur d’Ariel Ministries, va dans son sens. Il fait remarquer qu’en Gen. 4:1, la particule accusative את (ét) précède le mot YHWH, qui marque l’objet direct du verbe.8 Comparez la structure de ce verset avec celle du verset suivant, qui mentionne la naissance d’Abel :
    « Elle dit : j’ai eu un homme : YHWH. »
    וַתּאמֶר קָנִיתִי אִישׁ אֶת־יהוה׃
    « Elle mit encore au monde le frère de Caïn : Abel. »
    וַתּסֶף לָלֶדֶת אֶת־אָחִיו אֶת־הָבֶל

    Le frère en question est Abel, ça va de soi. Or, la même construction grammaticale hébraïque implique que l’homme est YHWH.

    De plus, la Midrash Rabbah cite aussi le rabbin Akiba, qui admet que la construction hébraïque semble impliquer qu’Ève pensait avoir engendré le Seigneur, ce qui créait pour eux des difficultés d’interprétation nécessitant de traduire par « avec l’aide du Seigneur »,8 comme le font l’immense majorité des traductions bibliques.

    Le targum de Jérusalem dit : « J’ai eu un homme, l’Ange du Seigneur », tandis que le targum pseudo-Jonathan dit : « J’ai donné la vie à l’Ange du Seigneur ».8

    Sapés comme jamais… par Dieu

    Nous avons à peu près élucidé Qui avait pour destin de sauver la race humaine. Reste à savoir comment. Dieu l’a illustré par un acte particulier :
    « L’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et Il les en revêtit. » (Gen. 3:21).

    Ce faisant, Dieu a dû tuer au moins un animal – le 1er sacrifice sanglant – pour fournir les vêtements qui devaient couvrir la nudité de nos ancêtres. Il s’agissait d’une préfiguration du sacrifice de Jésus, « l’Agneau de Dieu, Qui ôte le péché du monde. » (Jn. 1:29).

    Seuls les vêtements de justice que Dieu procure peuvent remplacer nos « Tampax souillés » aux yeux de Dieu. La justice qui arrange les bidons du pécheur aux yeux de Dieu ne peut provenir que de Dieu. Nul humain ne peut s’habiller de son propre chef de la justice de Christ no, seul Dieu peut le faire (1 Cor. 1:30). Nous ne pouvons pas compter sur les hardes en feuilles de figuier de nos bonnes actions, ni sur des sacrements (baptême, communion, confirmation, etc.) pour nous trouver justes aux yeux de Dieu. Seul ce que Dieu fait pour nous nous permet d’être purs devant Lui.

    C’est y pas une Bonne Nouvelle ? Notre salut ne dépend pas de nos efforts, uniquement d’un Être incapable de Se planter cool ! Il suffit d’y croire, d’y dire oui yes !

    Mais croire en quoi, et comment ? Cette question trouvera sa réponse au prochain numéro, qui, si Dieu le veut bien, sortira après-demain ou dans 3 jours. D’ici là, soyez richement bénis, et paix sur Terre à ceux que Dieu aime !

    1. Il s’agit de la révolte (couronnée de succès) du Judas Maccabée et de ses frères contre le roi grec Antiochus IV (env. 215-163 av. J-C.), qui se donnait le nom blasphématoire de « Théos Épiphanès » (Dieu manifeste), et avait banni les rites religieux juifs et souillé le Temple de Jérusalem par des sacrifices à Zeus. La fête juive de Hanouka (la Dédicace de Jn. 10:22-39) la commémore. Revenir au texte.
    2. Bar Kochba a mené une révolte contre les Romains en 132, sous Hadrien. Au début, les Juifs chrétiens, en bons patriotes, ont participé. Mais lorsque le rabbin Akiba déclara Bar Kochba Messie, ceux-ci ont quitté le mouvement, refusant de suivre un faux Messie. Depuis, Juifs chrétiens et rabbiniques sont séparés. La rébellion fut écrasée en 135 et Jérusalem rasée, puis renommée Ælia Capitolina, et les Juifs bannis d’icelle. Revenir au texte.
    3. Wright, N. T., « The New Testament and the People of God », p. 259, 1992. Revenir au texte.
    4. 1010100. Revenir au texte.
    5. Luther, M., « La Genèse », pp. 80-81. Revenir au texte.
    6. Fruchtenbaum, A. G., « Apologia » 2(3):54–58, 1993. Revenir au texte.
    7. Luther, op. cit., p. 91. Revenir au texte.
    8. Fruchtenbaum, A. G., « Apologia » 2(3):54–58, 1993. Revenir au texte.
    « Noël, épisode 1Noël, épisode 3 »

    Tags Tags : , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :