• Noé et l'arche du Déluge, appendice D

    Comment les animaux ont-ils pu atteindre l’Australie ?

    Comment les animaux sont-ils arrivés dans l’arche ?

    Les incrédules imaginent un Noé parcourant le monde pour capturer des animaux comme les kangourous et koalas d’Australie, les makis de Madagascar et les kiwis de Nouvelle-Zélande. La Bible dit, au contraire, que ce sont les animaux qui sont venus vers Noé ; il n’a pas dû aller les chercher (Gen. 6:20). C’est apparemment Dieu qui a fait venir les animaux vers Noé. La Bible est muette sur le comment de cette entreprise.

    Nous ne savons pas non plus à quoi ressemblait la géographie du monde antédiluvien. S’il n’existait qu’un continent unique, la question de réunir des animaux de pays lointains ne se pose plus. Il se peut que les animaux aient été répartis uniformément sur la Terre.

    La distribution post-diluvienne des animaux

    La frustration est au RV quand on essaie de comprendre les comment et les pourquoi d’un événement unique, rapporté sans détails et impossible à répéter.

    Une compréhension limitée nous empêche souvent d’expliquer de façon exhaustive chaque détail d’une situation bien particulière. En effet, il aurait fallu être présent, par exemple, lors du peuplement de la Terre par les animaux, ou alors il serait nécessaire de posséder aujourd’hui une machine à remonter le temps afin de comprendre ce qui s’est réellement passé happy. Toute reconstitution du monde post-diluvien comportera inévitablement des lacunes. Mais il existe des éléments qui apportent un certain éclairage.

    Le peuplement d’une île volcanique

    Après la spectaculaire éruption du Krakatoa en 1883, l’île est restée quelques années sans aucune vie. Mais, contrairement à toute attente, des insectes, des vers de terre, mais aussi des oiseaux, des lézards, des serpents et même quelques mammifères ont traversé l’océan pour la recoloniser ! Même s’il ne s’agit, dans ce cas, que de créatures plus petites que celles dont il est question ici, ce phénomène montre que la réalité dépasse parfois l’imagination.

    Des ponts continentaux

    Les évolutionnistes reconnaissent que jadis, les hommes et les animaux pouvaient librement traverser le détroit de Béring.1 Avant la popularisation de la théorie de la dérive des continents, les évolutionnistes dépendaient entièrement d’une baisse du niveau de la mer pendant une période glaciaire (qui emprisonnait l’eau dans la glace) pour former des ponts continentaux permettant un passage à sec depuis l’Europe vers l’Australie ou Madagascar par exemple.

    L’existence de bandes de terrain en eaux profondes sur le trajet de l’Australie est compatible avec cette explication. Les géologues évolutionnistes eux-mêmes croient qu’il s’est produit des soulèvements tectoniques importants, accompagnés d’élévations et d’abaissements des fonds marins, au cours d’un laps de temps qu’ils associent à une période glaciaire. Par exemple, on pense que certaines parties de la Californie, qui étaient avant des fonds marins, se sont élevées de plus d’1 km pendant cette période glaciaire qu’ils appellent « Pléistocène » (l’une des plus récentes périodes géologiques d’après leur chronologie). Les géologues créationnistes considèrent généralement les sédiments du Pléistocène comme des sédiments post-diluviens, période des grandes migrations sus-citées.
    De même, d’autres zones de terre sèche, y compris certaines parties de ces ponts continentaux, diminuèrent en taille et furent finalement submergées à peu près à la même époque.2

    On pense généralement, à tort, que les marsupiaux ne vivent qu’en Australie et qu’ils doivent, par conséquent, y avoir évolué. Mais des marsupiaux, des opossums, vivent également en Amérique, et l’on a trouvé des fossiles de marsupiaux sur chaque continent. De même, on a longtemps pensé que les monotrèmes étaient typiques de l’Australie. Mais en 1991, la découverte en Amérique du S. d’une dent fossilisée d’ornithorynque a confondu la communauté scientifique.3 Par conséquent, comme les évolutionnistes croient que tous les organismes descendent d’un ancêtre commun, des migrations entre l’Australie et d’autres régions font nécessairement partie des possibilités que tout scientifique, évolutionniste ou créationniste, doit pouvoir envisager.

    Les créationnistes croient généralement qu’il ne s’est produit qu’une seule période glaciaire, postérieure au Déluge et conséquence de celui-ci. Le niveau abaissé de la mer à cette époque aurait permis aux animaux de migrer en s’aidant de ponts continentaux et ce, pendant des siècles.

    Et le kangourou ? Hop, hop, hop, jusqu’en Australie eek ?

    C’est vrai que l’on a occasionnellement entendu parler d’animaux qui effectuaient seuls des parcours invraisemblables de milliers de kilomètres, mais cette capacité a-t-elle été nécessaire dans le cas qui nous occupe ? Les 1ers colons ont amené avec eux, en Australie, un très petit nombre de lapins. Or, on trouve aujourd’hui, dans ce vaste continent, des lapins dans tous les coins. Cela ne signifie bien sûr pas que chaque lapin a traversé ce pays happy.

    Les animaux ont eu des siècles pour migrer, tout à leur aise sans doute, la migration s’effectuant sur plusieurs générations.

    On peut se demander pourquoi, si des créatures ont migré vers l’Australie pendant un temps si long, en passant par de nombreux pays, on ne retrouve pas leurs fossiles tout au long de ce périple.
    Il faut savoir que la fossilisation est un phénomène rare qui requiert généralement un ensevelissement rapide empêchant la décomposition. Des lions ont vécu en Israël jusqu’à récemment. Doit-on nier la véracité des récits historiques attestant ce fait sous prétexte qu’on n’y trouve pas de fossiles de lions ? Les millions de bisons qui parcouraient jadis les prairies des USA ont disparu, sans laisser aucun fossile. Pourquoi des populations réduites d’animaux, assaillies en pleine migration par des espèces concurrentes ou des prédateurs, et ne vivant donc que quelque temps dans une certaine région, devraient-ils laisser des fossiles ?

    Des organismes uniques

    Certaines personnes se demandent aussi pourquoi certains animaux ou espèces végétales ne vivent que dans telle ou telle région (comme par exemple le maki et la grenouille de Mantell à Madagascar). Ces personnes ont l’air de croire que, s’il en est ainsi, l’espèce en question ne s’est dirigée que dans cette direction et ne s’est jamais aventurée ailleurs. Ce scénario est possible, mais rien n’indique non plus qu’il soit nécessairement vrai. Tout ce que la situation actuelle indique est qu’il s’agit maintenant des seuls endroits où ces animaux ou espèces végétales survivent encore.

    Les ancêtres des kangourous actuels ont peut-être essaimé ailleurs, et ces populations se sont sans doute éteintes. Il se peut que les marsupiaux n’aient survécu en Australie que parce qu’ils y sont arrivés (par des choix aléatoires) avant les mammifères placentaires. Isolés par les circonstances, les marsupiaux ont ainsi été protégés de la concurrence et des prédateurs.

    La Palm Valley, en Australie centrale, abrite une espèce unique de palmier-chou, le Livingstonia mariæ, que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Cela signifie-t-il nécessairement que les graines de cette espèce ne sont arrivées qu’à cet endroit ? Bien sûr que non ! En nous basant sur les modèles actuels du climat post-diluvien, on peut dire qu’à présent, le monde est beaucoup plus sec que peu de temps après le Déluge. Les évolutionnistes eux-mêmes sont d’accord pour dire qu’il fut un temps où le Sahara était couvert d’une végétation luxuriante et où l’Australie centrale jouissait d’un climat humide et tropical. Le Livingstonia mariæ devait croître partout en Australie, et même là où règne actuellement un climat sec comme dans certaines régions d’Afrique.


    Palmiers-choux Livingstonia dans la Palm Valley en Australie centrale

    Ce palmier-chou a survécu dans la Palm Valley parce qu’il y est protégé de la sécheresse qui accable le reste de cette vaste étendue d’Australie centrale. Partout ailleurs, il a disparu.

    Il faut prendre conscience, surtout à cause des objections émises à ce sujet, et qui prennent parfois des allures de caricatures, que cette idée de végétation qui change en fonction du climat peut aider à comprendre le repeuplement de la Terre par les animaux après le Déluge. On peut, en effet, se demander comment les animaux qui, aujourd’hui, survivent dans un environnement tropical, ont pu trotter des milliers de kilomètres à travers des déserts arides pour arriver là où ils sont maintenant. La réponse est simple : avant, il n’y avait pas de désert glasses !

    Le koala et autres cas particuliers

    Certains problèmes sont plus difficiles à résoudre. Par exemple, il existe des créatures qui exigent des conditions spécifiques ou un mode d’alimentation très spécialisé, comme le panda géant de Chine et le koala d’Australie. Bien entendu, nous ne savons pas si des pousses de bambou ou des feuilles d’eucalyptus bleu4 n’auraient pas poussé un jour en abondance le long des trajets migratoires respectifs de ces animaux ou si les trajets migratoires de ceux-ci n’ont pas été déterminés par la présence de ces plantes.


    La préférence du koala pour les feuilles d’eucalyptus est apparemment due à une accoutumance. Leurs petits peuvent s’habituer à d’autres feuilles.

    Quoi qu’il en soit, il existe une autre possibilité. Ce besoin de conditions uniques ou spécifiques est peut-être le résultat d’une spécialisation, modification dégénérescente de certaines populations. Autrement dit, cette spécialisation peut résulter d’une perte d’informations génétiques, d’un appauvrissement du bagage génétique ou d’une mutation dégénérescente. Un bon exemple est le grand nombre de races de chiens, sélectionnées par l’homme (bien que des conditions naturelles puissent faire la même chose) et qui se débrouillent moins bien dans la nature que leurs ancêtres « métis ». Par exemple, le saint-bernard est porteur d’un défaut génétique, une thyroïde hyperactive qui l’oblige à vivre dans un environnement froid pour empêcher que son corps ne surchauffe.


    Il a oublié son tonnelet de rhum…

    Ceci nous invite à croire que les ancêtres de ces créatures, ceux qui sont sortis de l’arche, étaient en général moins spécialisés. Ils étaient plus résistants que leurs descendants, porteurs d’une fraction seulement du bagage génétique originel.5 En d’autres mots, les ancêtres du koala étaient sans doute capables de survivre en mangeant une plus grande variété de plantes.

    Les aléas de la nature tantôt ont raison de toute une population, tantôt en épargnent l’un ou l’autre représentant. Quand toutes ces populations survivent et prolifèrent, la diversité est étourdissante… et pourrait nous faire oublier que toutes ces créatures descendent, vraisemblablement, d’un seul baramin, un seul type créé. Cela explique pourquoi certaines espèces qui sont, de toute évidence, apparentées vivent très éloignées les unes des autres.

    Le paresseux avance si lentement que, calculs à l’appui, il ne peut pas avoir parcouru, à cette vitesse, la distance entre les montagnes d’Ararat et la région qu’il habite maintenant
    Peut-être sa vitesse actuelle est-elle aussi due à une sorte de processus « dévolutif ». Mais pour expliquer la distribution actuelle des animaux, les évolutionnistes ont dû proposer que certains primates ont parcouru des centaines de kilomètres en haute mer sur d’énormes tapis de végétation enchevêtrée, créés par des tempêtes.6 Le fait est que l’on a récemment rapporté le cas d’iguanes ayant parcouru de cette manière des centaines de kilomètres entre les îles des Antilles.7

    La Bible fournit quelques indices pour expliquer la distribution des animaux et des hommes après le Déluge. De ces éléments de preuve, on peut tirer certaines explications concernant, par exemple, les fossiles d’êtres humains et de singes. Ainsi, dans les dépôts post-diluviens d’Afrique, on trouve des fossiles de grands singes en dessous des fossiles humains. Pour les évolutionnistes, cela est dû au fait que les hommes et les singes auraient un ancêtre commun avec, pour l’être humain, une évolution tardive, mais il existe une autre explication. Les animaux, les grands singes y compris, commencèrent à coloniser la Terre dès la sortie de l’arche, mais la Bible nous fait savoir que les hommes refusèrent d’obéir à l’ordre divin de remplir la Terre au départ (Gen. 9:1, 11:1-9). L’homme ne commença à se répandre sur la Terre que quelques siècles plus tard, après l’épisode de la tour de Babel. Nous avons donc de bonnes raisons de nous attendre à retrouver cette colonisation décalée dans l’ordre des fossiles africains : les fossiles des grands singes en dessous de ceux des humains.8

    Nous n’aurons peut-être jamais la réponse exacte à toutes ces question, mais une chose est sûre : elles apparaissent bien moins complexes qu’elles ne le sont au 1er abord.9 Les témoignages biblique, géologique et anthropologique en faveur du Déluge font du récit biblique sur la dispersion des animaux à partir d’un point central un document historique parfaitement fiable. De surcroît, le modèle biblique est un excellent cadre de référence pour l’étude scientifique de ces questions.10

    1. Elias, S. A., Short, S. K., Nelson, C. H. et Birks, H. H., « Life and times of the Bering land bridge », Nature 382:60-63. Revenir au texte.
    2. Notez que la région allant du N. de l’Australie au S.-E. asiatique est une partie active sur le plan tectonique. Revenir au texte.
    3. Anon., « Platypus tooth bites hard into long-held beliefs ». Creation 14 (1):13. L’article s’inspire d’un autre paru dans le New Scientist, 24/08/1991. Un monotrème est un mammifère ovipare (ornithorhynques et échidnés). Revenir au texte.
    4. En réalité, le koala peut manger d’autres types de feuilles de gommier. L’Australie abrite environ 500 espèces d’eucalyptus (gommiers). Les koalas mangent les feuilles d’environ 20 espèces de ces arbres, la gomme bleue étant leur favorite. Des travaux récents ont montré que la prédilection du koala pour l’eucalyptus s’explique par une accoutumance à certains produits chimiques de la feuille, qu’il ingurgite pour la 1ère fois en buvant le lait de sa mère. Des koalas nourris au biberon peuvent survivre sans eucalyptus (cf. CEN Technical Journal 8(2):126). Le panda géant, qui ne mange normalement que des pousses de bambou, se nourrit occasionnellement de petits animaux. Revenir au texte.
    5. Voir cet article à titre d’exemple de la manière dont une « race » à la peau très claire dérivant d’une population café-au-lait peut perdre certaines informations présentes dans la population d’origine. Revenir au texte.
    6. Anon., « Hitch-hiking lemurs », Creation 15(4):11, à propos d’un article de Tattersall, J., « Madagascar’s Lemurs », Scientific American 268(1):90-97, 1993. Revenir au texte.
    7. Anon., « Surfing lizards wipe out objections », Creation 21(2):8, 1999. Revenir au texte.
    8. Cité par la paléoanthropologue Sigrid Hartwig-Scherer dans la vidéo « The image of God », Keziah Videos. Revenir au texte.
    9. Des livres récents abordent le problème de la répartition des animaux et avancent l’idée, même dans un contexte évolutionniste, que les 1ers hommes ont sans doute été de meilleurs bâtisseurs et navigateurs que l’on ne le pensait. Différents types d’animaux ont donc pu accompagner des humains sur des bateaux au-delà des mers pour ensuite coloniser des continents et y prospérer, même si ces 1ers colons n’y restèrent pas ou y périrent. Revenir au texte.
    10. Pour approfondir la question : Whitcomb, J., et Morris, H., « The Genesis Flood », 1961. Woodmorappe, J., « Causes for the biogeographic distribution of land vertebrates after the Flood », Processings of the 2nd International Conference on Creationism, pp. 361-367, 1990. Revenir au texte.
    « Noé et l'arche du Déluge, appendice CEnfants d'Adam et Ève »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    1
    Jeudi 10 Mars 2016 à 16:07
    Stigma

    J'ai toujours été surpris par les films qui montrent Noë en train de faire entrer des animaux adultes dans l'arche (Elephants, Hippopotames, girafes) alors qu'en réalité ces animaux devaient être des bébés animaux. 

    2
    Mercredi 23 Mars 2016 à 22:57

    "Pré-pubères" est plus probable que "bébés" : ainsi ils auraient été capables de se reproduire très peu de temps après leur sortie de l'arche.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :