• Une vérité sur Dieu

    Nous voici enfin au seuil de Narnia, chers lecteurs, et ce sera l’occasion pour moi de vous apprendre une vérité sur le Créateur et le Dieu de notre monde, Qui ne fait, inévitablement, qu’un avec le Vôtre. Il sera d’ailleurs nécessaire pour vous d’assimiler cette vérité si vous voulez avancer chez nous.

    Pour ce faire, j’estime préférable de vous faire voir Aslan, le Grand Lion, fils de l’Empereur d’au-delà des mers et Roi au dessus-de tous les rois de Narnia, à travers les yeux des 4 Pevensie, les rois et reines de l’âge d’or de Narnia, lorsqu’ils surgirent dans ce monde pour la première fois.

    C’est arrivé lorsque Narnia se trouvait prise dans les Cent Ans d’Hiver, sous le règne illégitime et tyrannique de Jadis, la Sorcière Blanche : parallèlement, sur Terre, en Angleterre, alors que le monde était aux prises avec un autre tyran, et Londres avec le Blitzkrieg et les bombardements allemands qui allaient avec, le gouvernement anglais engageait les parents à envoyer leurs enfants loin de la ville, pour leur sécurité. Ce fut ainsi que Peter, Susan, Edmund et Lucy Pevensie (par ordre d’aînesse décroissant) se retrouvèrent dans la grande maison de campagne du Pr. Digory Kirke (qui se trouve avoir assisté, dans son enfance, à la création de Narnia par Aslan).

    Une fois leurs repères pris, les enfants firent ce que n’importe quel enfant aurait fait à leur place : ils explorèrent cette immense et mystérieuse maison. Ils purent le faire d’autant mieux que le professeur leur laissait beaucoup de liberté et que, de leur côté, ces enfants britanniques d’avant l’après-deuxième-guerre-mondiale disposaient d’une éducation bien plus correcte que le gamin occidental du XXIe siècle. D’ailleurs, je peux vous garantir que si celui-ci se retrouvait à Narnia (ou même à Telmar, ou encore à Calormen d’ailleurs), il se ferait, à tout le moins, qualifier de « petit voyou », parole de gobelin.

    Ils finirent éventuellement par se retrouver dans une chambre d’amis contenant une armoire très spéciale. Pas pour ses portes à miroirs, c’était courant pour les armoires de l’époque. Pas non plus parce qu’elle n’était pas fermée à clé. Pas plus parce que ce n’était pas une armoire Ikéa tongue, puisque ce groupe fut fondé en 1943, alors que la « Blitz » en Angleterre prit fin le 21 mai 1941. Toujours pas qu’il n’y avait rien d’autre dans la pièce à part une mouche verte morte sur le rebord de la fenêtre. Ce qui rendait cette armoire si différente, c’était le bois qui la constituait : celui d’un pommier dont les origines ne remontaient ni à notre monde, ni même à Narnia tel que l’on l’entend communément. Il s’agissait du rejeton de l’Arbre de Protection, situé dans la Lande du Réverbère à Narnia, qui détenait une écorce argentée et le pouvoir d’apporter la joie, la vie et la santé et de protéger du mal. La mort de l’arbre – de vieillesse – avait d’ailleurs permis à la Sorcière Blanche de conquérir Narnia et de l’écraser sous sa férule pendant un siècle. Le fruit de l’Arbre de Protection avait le pouvoir de guérir n’importe quelle maladie, voire d’apporter une force irrépressible et la vie éternelle si mangé en Narnia.1 L’Arbre de Protection était lui-même le rejeton d’un autre arbre, l’Arbre de Jouvence, ou Arbre de Vie, se trouvant dans un jardin du pays d’Aslan, que vous autres humains appelez communément « Paradis ». Tout ça pour vous dire que si les Pevensie avaient une chance d’accéder à Narnia, c’était bien par cette armoire, faite dans le bois d’un arbre de Narnia qui se languissait de sa terre d’origine.

    Par un hasard fortuit (ou plutôt, devrais-je dire, par la volonté d’Aslan), 3 des enfants ignorèrent l’armoire, mais Lucy, elle, tenaillée par une curiosité irrépressible, resta en arrière et pénétra dans l’armoire (sans s’y enfermer, bien entendu, elle était loin d’être sotte yes), et ce qui devait arriver arriva : à sa grande surprise, elle déboucha sur une forêt enneigée avec un réverbère au milieu : elle avait abouti en Narnia, en pleine Lande du Réverbère. Lucy fit quelques pas et manqua télescoper presque un faune du nom de Tumnus (qui devait par la suite devenir un courtisan très respecté et très proche de la famille royale).

    Il serait trop long de vous raconter dans le détail les peines que Lucy a eues pour convaincre ses frères et sœur de la réalité de Narnia et de l’y accompagner, d’autant plus que, comme le temps ne s’écoule pas de la même façon dans nos 2 mondes et que les portails les reliant n’en font qu’à leur caprice, ce qui avait semblé des heures à Narnia à Lucy ne correspondait qu’à une fraction de seconde pour les 3 autres en Angleterre, et de plus, le portail que Lucy avait emprunté s’était refermé au moment où elle voulut leur montrer qu’elle n’avait pas rêvé ni fabulé frown. Bref, la fratrie commença à explorer Narnia et bientôt, un castor parlant (espèce hélas éteinte en Narnia désormais frown) les interpella et leur expliqua qu’ils encouraient un grave danger. Il leur fit signe d’approcher et leur dit : « On dit qu’Aslan est en route… qu’Il est peut-être déjà arrivé. » Je laisse le Chroniqueur décrire ce que ce nom provoqua en chaque enfants :
    « Un phénomène très curieux se produisit alors. Pas plus que vous, les enfants ne savaient qui était Aslan mais, dès que le castor eut prononcé Son nom, chacun se sentit complètement différent. Peut-être vous est-il parfois arrivé, dans un rêve, que quelqu’un dise une parole incompréhensible, mais qui, dans le rêve, paraît avoir une signification considérable, soit terrifiante, qui change tout le rêve en cauchemar, soit charmante, si charmante qu’on ne peut l’exprimer avec des mots, mais qui rend le rêve tellement merveilleux qu’on s’en souvient toute sa vie et qu’on désire sans cesse le recommencer. C’est ce qui arriva alors. Au nom d’Aslan, chaque enfant sentit quelque chose bondir dans son cœur. Edmund fut étreint par une sensation d’horreur mystérieuse. Peter se reconnut soudain courageux et plein d’audace. Susan eut l’impression qu’il flottait près d’elle un parfum délicieux, ou de ravissantes notes de musique. Quant à Lucy, elle éprouva ce joyeux sentiment qu’on a en s’éveillant, le matin, lorsqu’on se rappelle soudain que c’est le premier jour des vacances, ou le premier jour de l’été. »2

    Il y a des humains qui ne connaissent pas Jésus Christ (puisque c’est ainsi que vous nommez Aslan dans votre monde), et pourtant, malgré leur état de pécheurs, il y a quelque chose de particulier en eux, un ensemble de raisons diverses et variées (tempérament ? mentalité ? constitution psychologique ? vécu ?…) dont l’ensemble forme une trame des plus complexes (un vrai casse-tête pour un simple gobelin comme moi…) et qui fait que certains se montrent plus sensibles et réceptifs à Sa gloire et Son amour que d’autres et y répondent de diverses manières. D’ailleurs, le Seigneur y fait formellement allusion dans la parabole du semeur (Mc. 4:3-20), ainsi qu’en Jn. 10:14, 26-27. Ça ne veut bien sûr pas dire qu’il faille se fier aux apparences et enfermer chacun dans une boîte d’entomologiste d’où il ne pourra plus jamais sortir (Jn. 7:24) : ainsi, Edmund a ressenti « une horreur mystérieuse » à la mention du nom d’Aslan, parce qu’une école horrible avait fait de lui un enfant à problèmes, et aussi parce que la Sorcière Blanche le tenait sous la coupe de son envoûtement. Toutefois, je vais me permettre un « spoiler » : Aslan a par la suite donné Sa vie à la Sorcière Blanche pour libérer Edmund de la sentence de mort qui pesait sur lui en vertu de la Puissante Magie venue de la nuit des temps (ce que vous les humains appelez la Loi). Edmund put ainsi faire amende honorable, si bien qu’Aslan le couronna sous le nom d’Edmund le Juste. Il a marqué l’histoire de Narnia par sa bonté, sa bravoure et sa justice.

    Mais revenons à nos moutons (parlants ou pas he). M. Castor emmena les enfants dans sa confortable hutte, avec sa femme, à un endroit qui devait porter par la suite le nom de Beaversdam, en hommage à M. Castor et à sa femme, et à leur action si déterminante dans la lutte contre l’usurpatrice Jadis. Une fois bien à leur aise, la discussion s’engagea, et les enfants voulurent en savoir plus sur Aslan :
    « — Aslan ? dit M. Castor. Comment, vous ne le savez pas ? C’est le Roi. C’est le Seigneur de la forêt tout entière, mais il n’est pas souvent là, vous comprenez.
    […]
    « Aslan est un lion, le Lion, le grand Lion.
    — Oooh ! s’exclama Susan. Je pensais qu’Il était un homme… N’est-Il pas… dangereux ? Cela me fera plutôt peur de rencontrer un lion…
    — Tu auras certainement peur, ma mignonne, c’est sûr ! dit Mme Castor. S’il existe des gens qui peuvent se présenter devant Aslan sans que leurs genoux tremblent, ils sont soit plus courageux que les autres, soit tout simplement stupides.
    — Alors, Il est dangereux ?
    — Dangereux ? reprit M. Castor. Vous n’avez donc pas entendu ce qu’a dit Mme Castor ? Dangereux ? Évidemment qu’Il est dangereux. Mais Il est bon. Il est le Roi, je vous le répète.
     »3

    Et si vous êtes tenté de croire que M. Castor exagérait, ou qu’il ne savait pas de quoi il parlait parce qu’il n’avait jamais vu Aslan, lisez plutôt ce qui arriva quand Peter et ses 2 sœurs (Edmund avait filé à l’anglaise, si j’ose dire, pour rejoindre la Sorcière Blanche) arrivèrent enfin, guidés par M. Castor, au camp d’Aslan et rencontrèrent Celui-Ci face à face :
    « Les personnes qui n’ont jamais été à Narnia ne pensent pas qu’une chose puisse être bonne et terrible à la fois. Si les enfants avaient jamais eu pareille pensée, ils en furent guéris à l’instant. Car, lorsqu’ils essayèrent de regarder le visage d’Aslan, ils ne firent qu’entrevoir l’éclat de sa crinière d’or et ses grands yeux majestueux, solennels et accablants ; puis ils se rendirent compte qu’ils ne pouvaient plus le regarder et qu’ils tremblaient. »

    Les enfants et les castors ne purent se résoudre à avancer devant le magnifique mais effrayant Être, et chacun essaya de pousser l’autre en avant. Finalement, Peter, réalisant que la responsabilité lui en incombait, prit son courage à 2 mains, s’avança et dit :
    – Nous sommes venus, Aslan. »4

    Nous y voilà : Dieu est certes bon, mais Il est dangereux mad ! Comme dirait le magicien Coriakin : « ce n’est pas comme si C’était un lion apprivoisé ».5 Jésus Christ est, à en croire le courant mainstream des évangélico-pentecôtistes et autres alloprotestants, un « babtou fragile », une mauviette inoffensive qui ne sait rien dire d’autre qu’« Aimez-vous les uns les autres », mais ce Jésus-là n’a rien à voir avec le vrai Seigneur Jésus Christ décrit par les Évangiles no. Dieu n’est pas un Être avec Qui l’on fait le mariole (Gal. 6:7). Dans Son amour, Il peut restaurer une personne avilie jusqu’au nadir des horreurs les plus abominables cool, mais dans Sa colère, il peut ravager une planète entière sous des kilomètres d’eau mad. Il a ressuscité tant et plus les morts cool, mais Il a frappé de mort un couple qui Lui avait servi une supercherie que la société immorale actuelle des humains qualifierait d’« innocente » (Ac. 5:1-11mad. Et les chrétiens qui n’ont pas compris ça devraient revoir toute leur doxologie. Nous aurons l’occasion d’en parler et de développer dans les épisodes suivants.

    Certaines personnes se demandent si ce n’est pas un peu déshonorant pour Dieu de s’incarner sous la forme d’un animal. Peut-être faudrait-il plutôt se demander si ce n’est pas un peu déshonorant pour Dieu de s’incarner sous la forme d’un humain (ce que pensent beaucoup de théistes non-chrétiens). Certaines personnes, des « chrétiens » y compris, ont du mal avec l’idée que le Créateur puisse adopter la forme d’une créature. Un certain destrier narnien très vaniteux du nom de Breehy-hinny-brinny-hoohy-hah, plus connu sous le nom de Bree pour des raisons évidentes, kidnappé étant poulain par des Calormènes, avait à peu près la même conception d’Aslan. Alors qu’il fuyait vers Narnia, il eut une discussion à ce sujet avec une camarade de voyage, Aravis, une jeune tarkheena (aristocrate) calormène en fuite :
    « Mais est-Ce un lion ?
    — Non, non, bien sûr que non, dit Bree d’un ton plutôt choqué.
    — Toutes les histoires sur Lui à Tashbaan disent qu’Il en est un, répliqua Aravis. Et si Ce n’est pas un lion, pourquoi L’appelez-vous « Lion » ?
    — Et bien, il vous serait difficile de comprendre cela à votre âge, dit Bree. Et comme je n’étais qu’un petit poulain quand j’ai quitté Narnia, je ne le comprends pas tout à fait moi-même.
    […] « Aucun doute là-dessus, poursuivait Bree. Quand on parle de Lui comme d’un lion, on veut seulement dire qu’Il est fort comme un lion ou (pour nos ennemis, bien sûr) aussi féroce qu’un lion. Quelque chose de ce genre. Même une petite fille comme vous, Aravis, doit se rendre compte qu’il serait tout à fait absurde de supposer qu’Il soit réellement un lion. En fait, ce serait irrespectueux. Si C’était un lion, cela voudrait dire qu’Il n’est qu’une bête comme nous autres, voyons ! »
    (Et là, Bree se mit à rire.)
    - Si c’était un lion, Il aurait quatre pattes, une queue, et des moustaches !… Aïe, ooh, hoo-hoo ! Au secours ! »6

    Ça, c’était parce que les moustaches d’Aslan, qui avait surgi en sautant par-dessus le mur derrière Bree et approché sans bruit de ses pattes de velours, avaient chatouillé son oreille happy. Vous pouvez imaginer la surprise du pauvre destrier imbu de lui-même de s’apercevoir qu’Aslan avait 4 pattes, une queue, et même des moustaches qu’il pouvait voir, sentir et toucher, en un mot, qu’Aslan était un vrai animal parlant comme lui et qu’il s’était donné l’air bien ridicule he.

    C. S. Lewis
    Clive Staples Lewis (29/11/1898–22/11/1963)

    Il en va de même dans le monde des humains : Dieu S’est bel et bien incarné en un être humain de chair et de sang, un fait tout ce qu’il y a de plus historique. Comme le dit C. S. Lewis dans « Les fondements du christianisme » :
    « La Deuxième Personne en Dieu, le Fils, est devenu un humain Lui-Même : Il est né dans le monde en tant qu’humain – un vrai humain d’une hauteur particulière, avec des cheveux d’une couleur particulière, parlant un langage particulier, pesant tant de kilogrammes. »7

    Vous les humains, vous ne réalisez même pas votre chance d’avoir un Dieu Qui vous ressemble, ce qui vous permet de vous identifier à Lui au niveau émotionnel. Il est l’un de vous, Il a un corps semblable à celui d’autres personnes avec qui vous partagez les rires, les larmes et l’amour. L’Incarnation vous a permis de mettre un visage sur le concept de Dieu et vous permet de Le faire correspondre à une réalité bien concrète. Eh bien, à Narnia, c’est pareil, juste qu’il s’agit d’un lion parlant ^^.

    1. Il convient de préciser qu’il ne fallait pas utiliser n’importe comment le fruit en question. Par exemple, si quelqu’un à qui l’on n’aurait rien demandé avait volé une pomme pour en planter les graines dans son pays, l’arbre qui en aurait poussé aurait eu certes un effet protecteur, mais il aurait aussi fait dudit pays un empire puissant et impitoyable, bien plus proche de Charn, le monde d’origine de Jadis, que de la terre de paix qu’était Narnia à l’époque de l’Arbre de Protection. D’autre part, celui qui consomme le fruit sans l’avoir cueilli comme il faut (c.-à-d. selon la volonté d’Aslan), il bénéficiera les bienfaits cités ci-dessus, puisque les choses agissent toujours selon leur nature, mais il lui apportera aussi une corruption, un malheur et un désespoir inextinguibles et toujours croissant. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Jadis. Il est aussi arrivé quelque chose de très similaire à Adam, votre ancêtre à tous, et cela s’est transmis à toute sa descendance. Heureusement qu’Aslan a pris sur Lui de vous libérer de ce fléau (voir ici et ici). Et si vous vous demandez comment l’Arbre de Protection a pu repousser la Sorcière Blanche, alors qu’elle avait pu manger du fruit de son « père », voilà précisément où résidait le pouvoir protecteur de cet arbre : le parfum de ses fruits était devenu exécrable pour elle. Là où il symbolisait la joie, la vie et la santé pour un Narnien normal, il symbolisait la mort, l’horreur et le désespoir pour elle. D’ailleurs, certaines personnes spéculent que la Sorcière Blanche a lancé les Cent Ans d’Hiver exprès pour empêcher la culture d’autres arbres protecteurs . En tout état de cause, cela illustre, si besoin est, l’omniscience d’Aslan. Revenir au texte.
    2. Lewis, C. S., « Le Monde de Narnia », p. 152. Revenir au texte.
    3. Ibid., p. 158-159. Revenir au texte.
    4. Ibid., p. 184. Revenir au texte.
    5. Ibid., p. 565. Revenir au texte.
    6. Ibid., p. 331-332. Revenir au texte.
    7. Lewis, C. S., « Au-delà de la personnalité », in « Les fondements du christianisme », p. 140. Revenir au texte.

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  • Un portrait plutôt qu’une carte

    Je suis certain que vous avez déjà lu des livres ou des articles voire assisté à des cours où, par exemple, vous avez eu droit à une approche analytique de Dieu, avec une dissection et un étiquetage de Ses divers attributs : Son omnipotence, Son omniprésence, Son infinité, Son éternité, Son amour, Sa justice, Sa nature trinitaire, etc. On appelle ce genre d’étude théologie, et c’est bien entendu capital, car la théologie nous fournit une aide non négligeable pour comprendre plus ou moins un Être tellement au-dessus de notre capacité de compréhension.

    Pour vous donner un exemple, les attributs de Dieu cités ci-dessus ne constituent en aucun cas des « composantes » de Dieu, comme le seraient la carte-mère, le bloc d’alimentation, le disque dur et la mémoire vive pour un ordinateur. En effet, si tel était le cas, Dieu ne serait pas Dieu, à savoir l’Être Suprême, puisque Son existence serait dépendante (contingente) de ces différentes composantes ; Dieu n’a besoin de rien pour exister, Il est l’Être, Celui qui Est, le Même, l’Éternel, Il existe, point barre, Il serait bien incapable de ne pas exister pour X raison. Cela implique que « l’omnipotence de Dieu » et « l’amour de Dieu », par exemple, se réfèrent à la même réalité (à savoir, Dieu), comme « 9 » et « la moitié de 18 » se réfèrent à la même réalité. En d’autres termes, Dieu est omnipotence, Dieu est omniscience, Dieu est infinité, Dieu est éternité, Dieu est amour (1 Jn. 4:8), Dieu est justice, etc., tout à la fois. C’est ce genre de choses, la théologie. Ce n’est d’ailleurs pas ce qui manque sur ce blog wink2.

    Dans « Les fondements du christianisme », C. S. Lewis compare la théologie à une carte de l’océan. Étudier la carte, ça ne tient en rien la comparaison avec la navigation sur l’océan lui-même, mais ça n’en reste pas moins nécessaire si l’on veut pouvoir atteindre le continent à l’autre bout.1

    Toutefois, il ne faut pas commettre l’erreur de plus d’un de s’impliquer tellement dans l’étude de la carte que l’on en oublie l’océan. Il est possible d’étudier avec diligence toutes les caractéristiques de Dieu jusqu’à en savoir beaucoup sur Lui sans même jamais Le connaître, Lui, et c’est ainsi que les théologiens mécréants comme Bart Ehrman(iaque) se forment.

    Voilà en quoi le monde de Narnia peut vous aider : plutôt que de vous servir une énième analyse de Dieu, les chroniques vous En donnent une image, un portrait. Elles ne passent pas votre temps à vous seriner ce que vous devriez éprouver envers Lui, elles vous le font sentir. Lorsque vous voyez Aslan le Grand Lion arriver d’au-delà des mers à Narnia, vous n’avez pas une dissection des attributs de Dieu, mais vous ressentez vivement Sa présence, étincelante de puissance, de personnalité, de tendresse, de compassion et de grandeur. Aslan ne vous fait pas de laïus à rallonge sur Sa nature ni sur celle de Son père l’Empereur, Il vous la montre de telle sorte que c’est presque comme si vous en faisiez l’expérience de 1ère main.

    Profitez-en ^^.

    1. Lewis, C. S., « Les fondements du christanisme », p. 120. Revenir au texte.

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  • Il n’est pas un lion apprivoisé

    Vous avez sûrement déjà vu des gens dire quelque chose comme : « Je ne crois pas en un Dieu qui enverrait les gens en enfer ou qui massacrerait des dizaines de millions de gens en les noyant. Je crois en un Dieu d’amour qui veut voir Ses créatures heureuses. » Nous avons tendance à chercher un Dieu tout gentil, sans danger, apprivoisé, tendre, et nous avons été jusqu’à nous auto-suggérer que Dieu veut que nous nous sentions en sécurité, à l’aise et jouissant à fond du niveau de vie mirobolant que nous avons fini par considérer comme la norme en Occident sarcastic.

    Cela se traduit notamment par un enseignement venant tout droit du pays ayant le plus haut niveau de vie au monde : la doctrine de la parole de la foi, qui va de pair avec l’évangile de prospérité. Ses fers de lance : Joyce Meyer, Joel Osteen, Benny Hinn, etc. (Eh oui, je donne des noms, abstraction faite de la culture de victimisation qui infeste l’Occident en général et la France en particulier ; il est tout à fait biblique de dénoncer les gens qui prêchent de fausses doctrines yes.) « Je déclare » par-ci, « je prophétise » par-là, cela illustre bien tout le respect qu’ils ont pour l’idée de la souveraineté de Dieu no.

    Une singerie de Benny Hinn
    Une singerie de Toufik Benedictus, alias Benny Hinn (3/12/1952–)

    Les prières des tenanciers de cette doctrine ressemblent à s’y méprendre aux listes de joujoux données par des enfants au téléphone à un message pré-enregistré avec la voix de « père Noël » sur un numéro surtaxé. Ils se sont créés un Dieu apprivoisé, une espèce de papa gâteau cosmique, tout sympa, inoffensif, cool, qui se contente de nous accepter tel que nous sommes, et bien qu’il souhaite que nous fassions mieux, il soupire, sourit de manière indulgente et n’exige rien de nous. Vous ne trouvez pas que ça ressemble étrangement à de l’idolâtrie arf ?

    Mais avec Aslan, foin de ces billevesées, Il est complètement différent : « Ce n’est pas comme un lion apprivoisé », comme le disait M. Castor à Lucy. Il n’a rien de la chiffe molle divine de l’évangélico-pentecôtisme. Personne ne peut le contrôler ni lui donner d’ordre yes, on peut juste Lui demander, Lui présenter des requêtes et des supplications, et Le remercier de qu’Il nous accorde (1 Tim.  2:1 ; Ph. 4:6). Nous ne pouvons en aucun cas Le dompter ni Le plier à nos désirs cool. Il est l’antithèse de la notion selon laquelle Dieu veut que nous soyons heureux, satisfaits et en sécurité selon nos propres termes.

    Pour illustrer ça, rien de tel que l’exemple de l’écolière Jill Pole, lorsqu’elle fut amenée au pays d’Aslan pour la première fois : quand elle Le rencontra, une soif ardente la tenaillait, mais Il se tenait entre elle et la rivière qu’elle venait de découvrir :
    « “Tu n’as pas soif ? lui demanda le Lion.
    — Je meurs de soif, répondit Jill.
    — Alors, bois.
    — Puis-je… Pourrais-je… Est-ce que cela ne Vous ennuierait pas de Vous éloigner un peu pendant que je bois ?
    Le lion ne répondit que par un regard accompagné d’un grognement très grave. Et, en contemplant la masse immobile, Jill se dit qu’elle aurait pu aussi bien demander à la montagne tout entière de se pousser pour lui faire plaisir.
    Le délicieux clapotis du ruisseau la rendait presque folle.
    — Est-ce que Vous promettez de ne pas… de ne rien me faire, si je viens pour de bon ? demanda Jill.
    — Je ne fais pas de promesse, dit le lion.
    La fillette avait maintenant tellement soif que, sans y prendre garde, elle s’était rapprochée d’un pas.
    — Est-ce que Vous mangez les petites filles ?
    — J’ai dévoré des petites filles, des petits garçons, des femmes et des hommes, des rois et des empereurs, des villes et des royaumes, dit-Il. Pas comme s’Il S’en vantait, ni comme S’Il le regrettait, ni comme S’Il était en colère. C’était une constatation, tout simplement.
    — Je n’ose pas venir boire, dit Jill.
    — Alors, tu vas mourir de soif.
    — Oh ! mon Dieu ! s’exclama Jill en se rapprochant encore d’un pas. Bon, eh bien, je crois que je devrais essayer de trouver un autre ruisseau.
    — Il n’y a pas d’autre ruisseau.”
    Jill ne fut jamais tentée de mettre en doute la parole du lion – jamais aucun de ceux qui avaient pu voir la gravité de Son visage n’avait douté de Lui – et tout d’un coup, elle se décida sans y penser. C’était la chose la plus difficile qu’elle eût jamais eu à faire, mais elle s’avança jusqu’au ruisseau, s’agenouilla et commença à prendre de l’eau dans le creux de sa main. C’était l’eau la plus froide, la plus rafraîchissante qu’elle eût jamais bue. On n’avait pas besoin d’en boire beaucoup, car elle étanchait la soif d’un seul coup. Avant d’y avoir goûté, elle avait prévu de s’éloigner du lion à toutes jambes à l’instant même où elle aurait fini de boire. Maintenant, elle se rendait compte que ce serait la chose la plus dangereuse à faire.1

    Tel est le Dieu de Narnia (qui, ne l’oubliez pas, ne fait qu’Un avec le votre). Les désirs humains ne peuvent Le manipuler. Le Lion sait que Jill a besoin d’eau, et Il veut qu’elle en boive. Le hic, c’est que Jill voudrait en avoir selon ses propres termes, sans passer par le Lion, pour avoir ce qu’elle estime une garantie de sécurité. Mais Aslan, Lui, sait que la façon de faire de Jill ne Lui procurera pas le bonheur au final. Nombreuses les personnes comme elle, qui voudraient se réaliser sans passer par Dieu, mais c’est impossible no, puisque Dieu nous a créés exprès pour être avec Lui. C’est pourquoi Dieu ignore le désir de confort et de sécurité de ces personnes, comme Il a ignoré celui de Jill. Il insiste de manière intransigeante pour qu’elles prennent le risque de Le rencontrer, pour qu’elles puissent atteindre à la satisfaction ultime et véritable de tous leurs besoins et tous leurs désirs.

    Vous qui lisez ceci, ce n’est pas un hasard, car Dieu est le maître des temps et des circonstances. Il vous appelle, et Il veut que vous jouissiez d’une joie prodigieuse et incommensurable dans Son Royaume cool, incomparablement plus que selon vos propres termes yes, vous pouvez m’en croire. Toutes les plaintes envers la sévérité de Dieu se résument à : « Si Dieu veut vraiment que je sois heureux, Il me donnera exactement ce que je veux ! » Mais comme C. S. Lewis l’explique dans « Les fondements du christianisme » : « Ça ne sert tout simplement à rien de demander à Dieu de nous rendre heureux selon nos termes sans se soucier de religion. Dieu ne peut pas nous donner de bonheur ni de paix en dehors de Lui, parce qu’il n’y en a pas. » Encore une fois, les humains ont été faits à la base pour trouver le bonheur en Lui, et seulement en Lui. Il exige de nous que nous nous détournions de nos égos pleurnichards et égoïstes, pour nous tourner vers Lui, afin que nous trouvions enfin la joie pour laquelle Il nous a faits à la base. Voilà la vérité que Peter et ses sœurs ont découverte la 1ère fois qu’ils ont rencontré Aslan face à face. Au début, ils avaient peur de L’approcher, puisqu’Il est bien évidemment à la fois bon et terrible, mais sitôt qu’ils en trouvèrent le courage, et après que le Lion leur eût souhaité la bienvenue, ils ne se sont plus sentis maladroits, mais contents et tranquilles, parce qu’en acceptant de faire face à Sa sévérité, ils ont aussi trouvé Son amour.

    1. Lewis, C. S., « Le Monde de Narnia », p. 628-629. Revenir au texte.

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  • Amour et sévérité

    Aslan peut vous sembler plus sévère que le Christ à 1ère vue, car Il ne laisse jamais ses fidèles s’en tirer à bon compte. Il permet la souffrance, place des tâches difficiles sur les épaules de Ses sujets, et n’accepte pas d’excuses pour leurs échecs. Lorsqu’Aslan demanda à Peter et ses sœurs pourquoi leur frère n’était pas avec eux, M. Castor expliqua que c’était parce qu’il les avait trahi.
    « Et alors quelque chose poussa Peter à ajouter :
    – C’était en partie ma faute, Aslan. J’étais en colère contre lui et je pense que cela l’a incité à faire fausse route.”
    Et Aslan ne dit rien, ni pour excuser Peter, ni pour le blâmer, mais Il continua à le fixer de Ses grands yeux impassibles.
     »1

    De même, Aslan a griffé le dos d’Aravis pour la punir de la manière dont elle avait dupé sa servante pour s’enfuir, ce qui avait valu à celle-ci des coups de fouet.
    Pareillement, lorsque les 4 Pevensie furent ramenés par magie de leur monde à Narnia par les Anciens Narniens oppressés par les Telmarins, ils durent entreprendre une dure traversée de la forêt qui les séparait de la colline d’Aslan, où se trouvait le campement des Anciens Narniens. À un moment donné, Lucy aperçut Aslan de l’autre côté de la rivière, qui lui fait signe de Le suivre, dans la direction opposée de la leur. Elle avertit ses frères et sœur, mais ils ne Le voyaient pas (j’ai bien peur qu’ils aient plus ou moins oublié la loyauté envers Aslan en Angleterre). Lucy se trouva donc, bien à son corps défendant, obligée de suivre le mouvement qui, bien entendu, ne les mena nulle part vu que les Telmarins gardaient solidement le gué qu’ils voulaient emprunter. Les voilà donc bien obligés de crapahuter pour remonter la rivière. La nuit venue, Lucy entendit la voix de Celui qu’elle aimait plus que tout la réveiller. Elle alla dans sa direction et, folle de joie, rencontra Aslan. Et voilà-t-il pas qu’Il lui commanda de réveiller Ses frères et sœur pour Le suivre, Lui Qu’ils ne pouvaient pas voir, dans la nuit et la profondeur de la forêt. Et s’ils ne voulaient pas, elle n’aurait qu’à Le suivre, seule.
    Le Lion entend que l’on Lui obéisse à n’importe quel prix. Ni les circonstances atténuantes, exténuantes ou exaspérantes, ni l’adversité, ni le traumatisme émotionnel ne représentent des excuses.

    Mais s’il vous semble que ça ne ressemble pas au Jésus des Évangiles, vous avez sans doute besoin d’une petite piqûre de rappel :
    « Si quelqu’un vient à Moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être Mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne Me suit pas, ne peut être Mon disciple. » (Lc. 14:26-27)
    Eh oui, le Dieu tout gentil et tout indulgent qu’on vous présente souvent n’est pas authentique. Comme C. S. Lewis le fait remarquer dans « Le Problème de la souffrance », le hic, en fait, c’est que quand les gens parlent de la bonté de Dieu, ils veulent en fait parler de Son amour, mais ils l’interprètent comme Sa gentillesse.
    « Ce qui nous satisferait vraiment, ce serait un Dieu qui dit de tout ce que nous nous trouvons aimer faire : ‘Quelle importance ça peut bien avoir du moment qu’ils sont contents ?’ […] L’amour est plus sévère et splendide que de la simple gentillesse […] La gentillesse, en tant que telle, ne se soucie pas si son objet s’améliore ou se détériore, du moment qu’il échappe à la souffrance. »2

    Si Dieu laissait le mal subsister en nous sous prétexte de nous épargner la souffrance et les ennuis, Il ne serait pas un Dieu d’amour no. La gentillesse nous lâche les baskets et nous fiche la paix tandis que l’amour maintient la pépite d’or dans la fournaise du creuset jusqu’à ce qu’un magnifique lingot en ressorte cool. La gentillesse cherche simplement à ce que nous soyons satisfaits alors que l’amour nous reforge pour devenir ce que nous étions censés être depuis le début cool. Cette reforge, cette reconstruction fait mal. Elle implique en général de démolir des pans de murs, de virer la moisissure et la rouille, voire de refaire les fondations, avant de pouvoir reconstruire. Mais c’est ce que Dieu fait pour nous. Il amputera la partie cancéreuse, Il arrachera la dent malade en dépit de notre douleur. Il désire que nous vivions éternellement devant Sa face qu’Il ne nous lâchera pas (la grappe), Il ne nous abandonnera pas (Jos. 1:9), Il ôtera toutes les scories encastrées dans nos âmes, et même si nous devions en récolter une brûlure au 3e degré, Il nous en soignera à merveille yes, et ce sera le sujet du prochain épisode.

    1. Lewis, C. S., « Le Monde de Narnia », p. 185. Revenir au texte.
    2. Lewis, C. S., « Le problème de la souffrance », p. 40. Revenir au texte.

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  • L’autre face de la sévérité

    Plutôt que de la gentillesse, Aslan offre parfois la sévérité, mais celle-ci finit toujours par s’avérer de l’amour. Et dans les nombreuses scènes des Chroniques où Aslan fait montre de Son amour chaleureux et de Sa tendresse, nous pouvons voir une image si touchante et attirante que nous comprenons facilement pourquoi de nombreux enfants (et de nombreux adultes aussi) donnent leur cœur à Jésus Christ après avoir rencontré le Lion kiss.
    Lorsque le jeune Digory, après la fondation de Narnia, arriva à prendre Son courage à 2 mains, et à demander à Aslan un remède pour sa mère clouée au lit, bien qu’il eût dû reconnaître devant Lui qu’il avait causé l’entrée d’un mal pernicieux (à savoir, la Sorcière Blanche) en Narnia, le Lion a une réaction surprenante :
    « Avec stupeur, il vit la tête du Lion inclinée vers la sienne : d’immenses larmes brillaient dans Ses yeux, des larmes si grosses, si brillantes, qu’il crut que le Lion était plus ému que lui-même. »1
    Comme je l’ai mentionné précédemment, après que Lucy eût échoué à suivre Aslan à cause de la pression de sa fratrie, elle et Aslan se retrouvèrent par la suite, et Celui-Ci l’accueillit avec chaleur et tendresse malgré tout :
    « Le grand fauve se roula sur le côté, de telle sorte que Lucy tomba, à moitié assise, à moitié couchée, entre Ses pattes de devant. Il se pencha et toucha légèrement le nez de Lucy avec Sa langue. Son souffle chaud l’enveloppa tout entière. »2

    Dans votre monde, Il a montré à plusieurs reprises la même compassion. Lorsqu’Il est allé à Béthanie, 4 jours après que son ami Lazare y eût été enterré, Il savait qu’Il allait le ressusciter. Et pourtant, à la vue des sœurs éplorées de celui-ci, Son cœur fut touché au plus profond et Il pleura avec elles cry (Jn. 11:35).
    Ce que le Seigneur a offert à Lucy, Il aurait tant aimé que le peuple juif le reçut. Il en a pleuré, pleuré d’indignation et de compassion envers ce peuple éternellement rebelle malgré tout l’amour qu’Il lui a manifesté au fil des siècles (És. 65:2cry : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ! Combien de fois J’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (Mt. 23:37)
    Lorsque Pierre, après la résurrection de Jésus, put enfin se retrouver en tête-à-tête avec son Maître, Celui-Ci aurait pu lui en vouloir de l’avoir renié 3 fois (Lc. 22:54-62), mais bien au contraire, Il l’a accueilli avec amour en lui faisant déclarer 3 fois qu’il L’aimait (Jn. 21:15-17).
    Pendant la Cène, Jésus a parlé avec tendresse à Ses disciples entêtés, bornés et gaffeurs (comme vous et moi wink2) qui avaient le privilège insigne d’être Ses plus fidèles camarades, Il leur a dit : « Tout comme le Père M’a aimé, Moi aussi, Je vous ai aimés. Demeurez dans Mon amour […] Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son seigneur, mais Je vous ai appelés amis parce que Je vous ai fait connaître tout ce que J’ai appris de mon Père. » (Jn. 15:9, 15).

    Vous ne trouvez pas ça fantastique, vous oh ? Vous, les humains, si ordinaires en apparence par rapport aux autres êtres vivants, si enclins au mal, si frivoles, pouvez être amis avec le Seigneur Créateur de l’Univers, rien que ça oh ! Vous pouvez être les objets de Sa dilection et de Sa délectation oh ! Vous rendez-vous seulement compte de la chance que vous avez, vous autres les humains oh ?! Comment faites-vous pour rester si nombreux engoncés dans vos petites vies minables et égoïstes, au lieu de tout faire pour chercher Sa face oh ? Au moins, si vous n’avez pas réalisé cette vérité jusqu’à présent, Narnia vous aidera : Aslan illustre cet amour si personnel et intime dont vous pouvez bénéficier auprès de Lui, si bien qu’il ne faut vraiment pas avoir les yeux en face de trous pour ne pas le réaliser après ça arf.

    Dans la grande fresque de votre univers, Dieu a créé les humains pour une vie remplie de bonté, d’amour, de joie et sufficit cool. Croyez-vous qu’Il souhaite autre chose que la joie pour votre race ? Croyez-vous que ça Lui fasse plaisir de voir le mal et la souffrance vous affliger ? Mais voilà, vos ancêtres ont fait leur choix, ou plutôt leur crime de lèse-majesté, et le mal a fait son intrusion dans votre monde, notamment dans vos êtres, et votre univers est tout déglingué par rapport à son état d’origine. Pis encore, vous corrompez vos personnes, votre entourage, votre société et votre environnement avec autant d’aise qu’un chien aboie ou qu’un chat miaule. Et en plus vous aimez ça… Heureusement, même cette déchéance, ça fait partie du plan formé par Dieu depuis avant toute création, un plan qui Le rendra plus glorieux, et qui nous rendra plus joyeux, que si ça n’avait jamais eu lieu. Et dans ce méga-plan cosmique de l’éternité, voila la solution finale à ce problème : exterminer de l’intérieur des êtres et des vies de tous ceux d’entre vous qui accepterez de subir cette opération douloureuse mais salutaire la cause primordiale de toute souffrance : le péché beurk. Avec Narnia, vous pouvez mieux comprendre les raisons de celle-ci. Les Chroniques vous aident à comprendre pourquoi Aslan permet la souffrance et exige des actes et des choix à la limite du sacrifice. Mais elles vous montrent aussi l’autre côté de Sa sévérité et de Son intransigeance avec des scènes d’amour chaleureux et tendre entre Aslan et Ses créatures, reflet magnifique de l’amour que Jésus vous porte kiss.

    Chez nous à Narnia, les bonnes créatures répondent à l’amour d’Aslan de retour. Un bel exemple parmi tant d’autres : quand Aslan, après Sa résurrection, envahit le château de la Sorcière Blanche pour ranimer les Narniens que la propriétaire des lieux avait pétrifiés un siècle auparavant, lorsque ceux-ci opposèrent une résistance à son oppression, Il souffla sur chacun d’eux. Parmi eux se trouvait un autre lion qui, une fois sorti de sa pétrification, laissa libre cours à son envie d’exprimer à son grand Congénère tout son amour et sa reconnaissance : Il bondit vers Lui et Lui fit des léchis-léchous au visage kiss.

    Évidemment, ça vous est un peu plus difficile, à vous les humains, de ressentir ou d’exprimer votre amour envers Jésus Christ, puisqu’Il n’est plus présent de manière physique parmi vous depuis 2 millénaires et qu’Il ne vous parle pas avec une voix humaine. Il est plus facile d’aimer les gens autour de soi, que l’on peut voir, entendre et toucher. Mais un temps viendra pour ceux d’entre vous qui L’avez aimé, L’aimez et L’aimerez, où vous serez libéré de la prison de votre monde et de votre chair corrompus, et vous pourrez alors voir face à face votre Libérateur. À ce moment, vous vous sentirez tout à fait comme ce lion dépétrifié. Je veux bien être pendu si vous serez capable de contenir votre joie à ce moment-là : vous verrez en Lui tout ce que vous voyez dans le visage de l’amour de votre vie aujourd’hui, mais intensifié au-delà de toute imagination cool. Vous saurez alors qu’Il est et a toujours été Celui Que vous avez toujours aimé et recherché plus que tout et n’importe quoi cool.

    Vous pouvez faire l’expérience dès maintenant d’un avant-goût de l’euphorie que procure ce genre d’amour en déposant les armes de la rébellion aux pieds de ce magnifique Libérateur, en communiant avec Jésus Christ par la prière et la sanctification yes. Narnia vous rend la chose un peu plus facile par le spectacle de la relation entre Aslan et tous ceux qui L’aiment.

    1. Lewis, C. S., « Le Monde de Narnia », p. 88. Revenir au texte.
    2. Ibid., p. 428. Revenir au texte.

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