• Erasmus Darwin

    Charles Robert Darwin (21/2/1809–19/4/1882)

    Rarissimes, les personnes a avoir eu plus d’impact que Charles Darwin sur l’histoire de l’humanité. Il s’en trouve même pour dire que les idées de Darwin sont les plus importantes jamais sorties d’un cerveau humain.

    Richard Dawkins Daniel Dennett
    Clinton Richard Dawkins (26/3/1941–) Daniel Dennett (28/3/1942–)

    D’après Daniel Dennett, un philosophe athée américain emblématique du « nouvel athéisme » : « Darwin devrait être placé en plus haute estime encore qu’Einstein et Newton car il a réussi à unir le monde disparate de l’absence de finalité et de sens (à la vie) avec celui de la finalité et du sens. » En même temps, il a aussi dit : « Le darwinisme est un “acide universel” qui corrode toutes les idées traditionnelles, et en particulier la finalité qui vient d’en haut et qui est ordonnée du haut vers le bas. »
    Le misothéiste enragé Richard Dawkins a aussi encensé Darwin, affirmant que sans lui, il serait impossible d’être un athée intellectuellement accompli…

    Pour commencer, il convient de s’intéresser à celui qui a le plus inspiré Charles Darwin : son grand-père, le docteur Erasmus Darwin.

    Erasmus Darwin
    Erasmus Darwin (12/12/1731–18/4/1802)

    En effet, trop de personnes bien intentionnées mais mal informées s’imaginent que Charles Darwin se satisfaisait, tranquille, pépère, de l’explication biblique des origines jusqu’à ce qu’il allât aux Galápagos, ce qui est un mythe.

    Carl von Linné
    Carl von Linné (23/3/1707–10/1/1778)

    Erasmus Darwin était un des inventeurs les plus créatifs et les plus ingénieux de son temps. La plupart des technologies d’aujourd’hui n’auraient sans doute pas vu le jour sans lui. Il a inventé entre autres une machine parlante, une machine à copier et un mécanisme pour conduire les chariots utilisé plus tard dans les voitures. Il a aussi entrepris une grande traduction des travaux de Linné du latin vers l’anglais. Il était anti-chrétien, anti-esclavage et pro-révolutions américaine et française. Il incluait dans la liste des maladies la Crédulité, l’Espérance Superstitieuse et la Peur de l’Enfer.1

    En 1770, il a mis son blason familial (où l’on peut voir 3 coquillages) sur sa charrette, avec la devise « E conchis omnia » (« Tout vient des coquillages » en latin) dessous.


    Ça ne vous rappelle rien, cette devise wink2 ?

    En 1792, dans son livre « L’économie de la végétation », il déclare que la Terre provient d’une explosion dans le vide spatial :
    « When high in ether, with explosion dire
    From the deep craters of his realms of fire,
    The Whirling Sun this ponderous planet hurl’d,
    And gave the astonish’d void another world.
     »

    Oui, je sais, l’anglais poétique du XIXsiècle, c’est chelou frown, mais il faut bien que je conserve le texte original pour des raisons de précisionfont-size: 8pt; vertical-align: super;" title="King-Hele, D., « Erasmus Darwin »,erf. Si vraiment vous ramez, en voici une traduction (très) libre de ma part :

    Quand, là-haut, dans l’éther, avec mille explosions,
    Du sein de ses cratères de matière en fusion,
    Le Soleil lança cette planète d’un tourbillon,
    Offrant un monde au vide plein de stupéfaction.

    Sinon, ça ne vous rappelle rienfont-size: 8pt; vertical-align: super;" title="King-Hele, D., « Erasmus Darwin »,wink2 ?

    Dans un autre livre, « Le Jardin Botanique », il déclare que la vie a émergé au fond de l’océan puis évolué :
    « Organic Life beneath the shoreless waves
    Was born and nurs’d in Ocean’s pearly caves;
    First forms minute, unseen by spheric glass,
    Move on the mud, or pierce the watery mass;
    These, as successive generations bloom,
    New powers acquire and larger limbs assume;
    Whence countless groups of vegetation spring,
    And, breathing realms of fin, and feet, and wing.
     2

    Et maintenant, veuillez montrer toute votre indulgence envers ma traduction en vers français de mirliton oops :
    La vie organique naquit, sous l’infinie onde,
    Mijotant dans les grottes perlées au fond du monde ;
    D’infimes premières formes, au microscope échappant,
    Arpentaient la boue, ou dardaient dans l’océan ;
    Avec l’écoulement de fécondes générations,
    De nouvelles capacités firent l’acquisition ;
    Engendrèrent des milliasses de groupes de végétaux,
    Des mondes de nageoires, de pattes et d’ailes animaux.

    Tout ça ne vous rappelle rien wink2 ?

    Ce qui est du plus haut intérêt, c’est le pavé de médecine en 2 volumes, intitulé « Zoonomia ou les lois de la vie organique », qu’il a publié en 1794 et 1796, soit quelque 65 ans avant « De l’origine des espèces », et voici ce qu’on peut y trouver :
    « Des centaines de millions d’années avant le commencement de l’histoire humaine, […] tous les animaux à sang chaud ont émergé d’un filament vivant, que la grande cause primaire a doué d’animalité, du pouvoir d’acquérir de nouveaux éléments […] et donc de la faculté de continuer à s’améliorer par ses propres moyens, et de transmettre ces améliorations de génération en génération pour les siècles des siècles. »3 (Les italiques sont de moi.)

    Remarquez le terme employé par Erasmus Darwin : « la grande cause primaire », et pas « Dieu », ni même « le Créateur ». Il l’a sans doute utilisé pour ne pas choquer ses contemporains, qui avaient la mentalité des chrétiens du dimanche. Il aurait tout aussi bien pu parler du « Grand Architecte de l’Univers » des francs-maçons… Toujours est-il qu’il a fait clairement comprendre qu’une fois l’évolution commencée, il n’y a plus besoin d’intervention divine.
    Peu de temps après, il a carrément dit dans « Le temple de la nature » :
    « Toutes les plantes et les animaux qui existent aujourd’hui viennent de plantes et d’animaux microscopiques qui devinrent vivants tous seuls au fond de l’océan primordial. »4

    Qui a dit « abiogenèse » happy ?

    Il a ajouté dans un élan de poésie :
    « …man
    Should eye with tenderness all living forms,
    His brother-emmets, and his sister-worms
     »

    Traduction libre :
    …l’homme
    Doit voir tout être vivant comme son cher ami
    Tant ses frères les lombrics que ses sœurs les fourmis

    Ça explique la coïncidence entre l’enseignement omniprésent de l’évolution et la montée en puissance des lobbys environnementalistes de protection des acariens clown

    Charles a vu le jour 8 ans après la mort de son papy. Toutefois, le fils de ce dernier, Robert Darwin, grandit dans les mêmes irreligiosité et antichristianisme profonds que les siens, et il transmit cette mentalité à son fils. Vous pouvez comprendre désormais que la théorie de l’évolution constituait en quelque sorte une « affaire de famille » et que l’irreligiosité y représentait un comportement acceptable, une sorte d’« héritage », pas une « crise de puberté » ni quoi que ce soit du genre.
    Il faut aussi savoir que Charles a lu « Zoonomia » à 18 ans et que le bouquin a fait ses délices. Il va de soi que ce livre a grandement contribué à former sa pensée, au point que chacun de ses livres sauf un reflètera un chapitre de « Zoonomia » ou un poème d’Erasmus. Il ne faut donc pas s’étonner s’il a tiré les conclusions qu’il a tirées aux Galápagos, puisqu’il baignait déjà dans ce formatage mental. Ses seules innovations consistèrent en ses observations conjointes à la supputation du mécanisme censé apporter les nouvelles informations génétiques, à savoir la sélection naturelle.

    Par la suite, évidemment, l’on a réalisé que la sélection naturelle ne peut que sélectionner (comme l’aurait dit La Palice smile) les traits naturels qui existent déjà et qui gênent la survie, alors on a changé un peu la théorie pour y inclure les mutations : celles-ci génèrent les nouvelles informations génétiques et la sélection naturelle fait le tri, et l’on a là de quoi transformer un être humain normal en Incroyable Hulk ou en Wolverine (et ils sont sérieux, en plus happy).


    Les demi-dieux d’un monde sans Dieu wink2

    Tout ça, c’est très bien, Mme la Marquise, mais il faut qu’on vous dise, on déplore un « tout petit rien » : les mutations, ce sont des erreurs de copie dans le génôme, et les erreurs de copie ne génèrent pas de nouvelles informations aptes à améliorer le contenu en information, ou alors super-hyper-ultra-méga-rarement, beaucoup trop pour changer un microbe en Emmanuel Macron happy ! Ce n’est pas là de la rhétorique pour bobo du XVIe arrondissement de Paris, c’est un fait établi par des sommités de la théorie de l’information comme Lee Spetner ou Werner Gitt.

    Lee Spetner Werner Gitt
    Lee Spetner Werner Gitt (22/2/1937–)

    Une analogie toute simple, mais efficace : si je raye chaque jour un DVD des meilleurs moments de Secret Story, va-t-il se transformer en un Blu-ray de la version longue du Seigneur des Anneaux ? Je ne crois pas, non happy, je crois plutôt que le DVD deviendra illisible. Eh bien, avec le génome, kif-kif bourricot : comme le nombre de mutations délétères surpasse de loin celui des bénéfiques, on va nécessairement atteindre un seuil catastrophe où le génome sera si dégradé et décadent que l’espèce s’éteindra d’elle-même tellement elle aura perdu de capacité à s’adapter à son environnement.

    Mais à part ça, Mme la Marquise, tout va très bien, tout va très bien happy !

    1. King-Hele, D., « Erasmus Darwin », p. 55, 171. Revenir au texte.
    2. Ibid.., p. 73. Revenir au texte.
    3. Ibid., p. 71. Revenir au texte.
    4. « The Temple of Nature » IV:427–28. Revenir au texte.

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  • La Société Lunaire

    Erasmus Darwin faisait partie des maîtres de la loge maçonnique de Canongate Kilwinning à Édimbourg, en Écosse.1 De plus, il semble qu’il ait eu des liens à un moment donné avec les Clubs Jacobins de France, ou avec les Illuminati, qui avaient des liens avec certaines loges maçonniques de France et pour devoir principal de s’opposer à la religion.2 On ne s’étonnera donc guère si les maçons, qui avaient adopté le matérialisme, voyaient en lui leur plus grand représentant.
    Erasmus, en plus de son irreligiosité, a aussi transmis a son fils sa maçonnerie, puisqu’il a fait de lui un membre des loges maçonniques.3
    Mais le plus significatif, à ce niveau, c’est le fait qu’il ait co-fondé la Société Lunaire.

    Elle s’appelait comme ça parce que, comme les réverbères n’existaient pas encore à ce moment-là, les savants, les industriels et les philosophes naturels, bref, les élites technocratiques de ce temps qui aspiraient à un nouvel ordre de choses, se réunissaient chaque pleine lune à Birmingham pour discuter des thèmes progressistes qu’ils voulaient promouvoir dans la société, de 1766 à 1800 environ, où elle se vit incorporée à la Société Royale. On peut dire qu’elle a tenu lieu de réservoir à intellectuels de la Révolution Industrielle. Il s’agissait de la société philosphico-scientifique la plus célèbre de son temps après la Société Royale.

    Ses membres comprenaient :


    • Josiah Wedgwood (12/7/1730–3/1/1795), célèbre entrepreneur en poterie, grand-père de Charles Darwin… et de la femme de celui-ci, Emma Wedgwood. Il a développé de nouveaux procédés de productions et perfectionné l’organisation en usine, ce qui constitua une importante contribution à la Révolution Industrielle.


    • Joseph Priestley (13/3/1733–6/2/1804), pionnier de la chimie moderne, découvreur de l’oxygène, théologien et philosophe unitarien (qui nie la Trinité, comme les témoins de Jéhovah et les musulmans) de renom, qui croyait en un monde où les lois de la nature règnent en maîtresses, où tout a une cause physique et où les miracles n’ont pas de place. Le précédent lui vouait une grande admiration, au point qu’il avait nommé un ministre du culte unitarien pour enseigner dans l’école d’une de ses usines, école où, comme par hasard, Robert Darwin étudiait wink2. Il était fou de la Révolution Française, au point qu’il organisa carrément une fête dans sa maison de campagne en Angleterre pour célébrer le 2e anniversaire de la prise de la Bastille. Ça a mis en rogne les gens du coin, qui ont mis le feu à sa cambuse, et Priestley se trouva forcé d’émigrer aux USA.


    • James Watt (19/1/1736–25/8/1819), le célèbre inventeur de la machine à vapeur.


    • Son employé William Murdoch (21/8/1754–15/11/1839), l’inventeur de l’éclairage au gaz.


    • Samuel John Galton (18/1/1753–19/6/1832), un nabab de l’industrie.

    Cette société avait des connections avec certains artisans de la Révolution Américaine :

    • Ah, ça ira, ça ira, ça ira he !

      Benjamin Franklin (17/1/1706–17/4/1790), l’inventeur du paratonnerre, franc-maçon du 3e degré (minimum). Il faisait la navette entre les États-Unis et l’Angleterre pour assurer la continuité des relations entre les progressistes de ces 2 contrées.


    • Thomas Jefferson (13/4/1743-4/7/1826), une des élites intellectuelles du siècle des Lumières (que l’on devrait plutôt appeler le siècle des Ténèbres), le genre à tout mesurer à l’aune de la raison humaine, même l’existence de Dieu. Soit dit en passant, ce raisonnement se tire une balle dans le pied, puisque c’est le fait même que nous soyons à l’image d’un Dieu rationnel qui nous permet de faire usage de la raison wink2.

    Les membres de cette société avaient pour but principal d’appliquer les idées progressistes des Lumières à leur propre nation comme elles le furent lors de la Révolution Française. Mais les fondements chrétiens de la Grande-Bretagne représentaient un obstacle, aussi leur stratégie consista-t-elle à saboter le christianisme à travers l’éducation.

    La Révolution Industrielle commençait à peine, et l’exode rural allait bon train. Les machines à vapeur fonctionnaient jour et nuit, consommant beaucoup de charbon, et les villes étaient sombres et d’une saleté repoussante. De plus, on se trouvait encore dans la « petite époque glaciaire », avec des hivers frigorifiques. La science est devenue un loisir et les membres de la Société Lunaire donnaient des cours à prix modique aux ouvriers, si bien que certains maîtrisaient la classification linnéenne4 des organismes vivants, connaissant les noms latins de dizaines d’espèces.

    Bien entendu, ces bons messieurs en profitèrent pour introduire leur antichristianisme dans leur enseignement, favorisant ainsi grandement l’effritement de la chrétienté en Grande-Bretagne, un pays pourtant de tradition chrétienne biblique. Les humanistes d’aujourd’hui ont hérité en droite ligne de cette stratégie de sabotage du christianisme par l’éducation scientifique, sauf qu’ils l’étendent au monde entier.

    John J. Dunphy
    John J. Dunphy (8/12/1953–)

    Est-ce que, par le plus grand des hasards, vous croyez que j’établis des rapports logiques captieux ? Si oui, attendez d’avoir lu les mots de John J. Dunphy, membre de la British Humanist Association pour vous prononcer :
    « Je suis convaincu que la bataille pour le futur de l’humanité doit être livrée et gagnée dans les salles de classe par des enseignants qui perçoivent correctement leur rôle en tant que prédicateurs d’une nouvelle foi : une religion de l’humanité qui reconnaît et respecte ce que les théologiens appellent l’étincelle de la divinité dans tous les êtres humains. Ces enseignants doivent incarner la même dévotion désintéressée que les prêcheurs fondamentalistes les plus enragés, car ils seront des ministres du culte d’une autre sorte, qui utiliseront une salle de classe au lieu d’une chaire pour transmettre des valeurs humanistes dans tous les sujets qu’ils enseignent, quel que soit le niveau éducatif – crèche préscolaire ou grande université d’état. La salle de classe doit devenir et deviendra une arène de conflit entre l’ancien et le nouveau – le cadavre pourrissant du christianisme, avec tous les maux et la misère qui vont avec, et la nouvelle foi de l’humanisme

    « Ce sera sans aucun doute une lutte longue, ardue et douloureuse, parsemée de beaucoup de chagrin et de larmes, mais l’humanisme émergera triomphant. Il le faut, si nous voulons que la famille de l’humanité survive. »5

    Ironie du sort, la France, ennemi historique de l’Angleterre, constitua le terreau le plus fertile pour cette stratégie, où elle a porté du fruit à 100 pour 1. On a du mal à en douter quand on voit le gouvernement, les médias et les autres élites intellectuelles maison proposer aux enfants des choses comme la théorie du genre, « Tomboy », « Boys Don’t Cry » ou « Le Baiser de la Lune », toutes choses en contradiction directe avec la morale chrétienne traditionnelle qui a plus ou moins persisté jusqu’à mai 68…

    1. Sermattei della Genga, A., « Humanum Genus », encyclique sur la franc-maçonnerie, propagé le 20/04/1884. Revenir au texte.
    2. « Freemasonry Today », automne 1999, n° 9, p. 5. Revenir au texte.
    3. Morris, H. M., « The Long War Against God », p. 198. Revenir au texte.
    4. Je tiens à faire remarquer que Carl von Linné était un créationniste biblique wink2. Revenir au texte.
    5. Dunphy, J. J., « A Religion for a New Age », The Humanist, Jan.–Fév. 1983, pp. 23, 26. Les italiques sont de moi. Revenir au texte.

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  •  Quelques problèmes avec la biologie évolutionniste

    Cette fois-ci, nous allons jeter un œil sur la biologie néo-darwinienne et voir si elle ne prend pas trop l’eau.
    Pour analyser une religion, il convient de se référer à son texte fondateur. Du coup, si j’essayais de vous résumer « De l’origine des espèces », je vous dirais qu’en gros, tous les êtres vivants que nous voyons aujourd’hui descendent d’un unique être unicellulaire, une évolution mue par une accumulation progressive de changements anatomiques et des extinctions répétées sur des millions d’années.

    Si tel est le cas, la paléontologie devrait nous révéler que plus on descend dans les strates fossilifères, plus l’anatomie des organismes fossiles qu’on y trouve devrait se simplifier, n’est-ce pas yes ?

    C’est d’ailleurs ce que révèle l’« arbre de la vie ». Non, il ne s’agit pas là de celui de Gen. 2:9, mais d’un schéma représentant l’arbre généalogique supposé des êtres vivants selon le néo-darwinisme :

    En fait, Darwin l’avait déjà concocté un sacré bout de temps avant son voyage aux Galápagos. Au risque de me répéter, le mythe qu’on nous sert dans les dessins animés pseudo-éducatifs comme quoi Darwin a eu l’idée géniale de l’évolution par sélection naturelle aux Galápagos relève du même niveau que celui selon lequel Colomb aurait entrepris son voyage pour prouver que la Terre est ronde happy. Le schéma ci-dessous est le seul à remplir une page entière dans « De l’origine des espèces » :

    Et pourtant, devinez comment s’intitule le numéro du journal « New Scientist » pour le bicentenaire de la naissance de Darwin ? Je vous le donne en mille… « Darwin was wrong! » (« Darwin avait tort ! ») he. Désormais, l’arbre n’est plus un arbre mais une toile d’araignée, et seule une araignée sait où commence et finit sa toile, n’est-ce pas winktongue ?

    Et maintenant, nous allons voir d’un peu plus près quelques problèmes de la biologie darwinienne. Penchons-nous sur le gisement de fossiles le plus précieux du monde : la couche de schiste de Burgess, au Canada.

    L’époque pointée par la flèche sur le dessin ci-dessus correspond à celle où les évolutionnistes estiment que les animaux enfouis dans le schiste de Burgess ont vécu :

    Ce site n’ouvre que 6 h/j, il y a des caméras de surveillance et on ne peut pas juste visiter comme ça, il faut payer un guide évolutionniste.

    Feu Stephen Jay Gould, sommité de la paléontologie évolutionniste du XXe siècle, marxiste et anti-créationniste convaincu, a même écrit un livre intitulé « Wonderful life » au sujet de ce site.

    Et voilà, sous forme schématique, ce que Gould a conclu d’après son observation du schiste de Burgess :

    En haut, le cône de diversité croissante du néo-darwinisme, tel qu’enseigné en tant que dogme aujourd’hui encore dans les boîtes à endoctriner de l’Éducation Nationale. Le néo-darwinisme décrète que l’on ne verra jamais l’évolution en action (clown) car trop lente ; les changements censés résulter en une évolution s’accumulent de manière imperceptible.

    En bas, l’équilibre ponctué avancé par Gould et son ami Eldredge : les différentes catégories de structures anatomiques, innombrables au départ, ont été décimées, si bien que seules 2 phylæ (règnes) survécurent, pour ensuite se diversifier. Cette théorie implique le saltationnisme, à savoir que, au contraire du darwinisme, les changements de structure anatomique se font « à grands bonds », ce qui expliquerait que l’on ne puisse pas observer l’évolution en action.

    Vous remarquerez que d’un côté comme de l’autre, on n’est pas censé voir l’évolution se produire. On se croirait dans l’épisode de H où Jamel Debbouze n’arrive pas à réparer la télé d’une chambre, puis il dit au patient : « C’est bon, la télé elle marche pas ! » Le patient demande : « Mais comment je fais alors pour regarder la télé ? » Et là, Éric Judor lui dit : « Ben vous la regardez, mais elle marche pas ! » happy

    Voilà ce qu’il y a de plus fascinant dans le schiste de Burgess :

    Les organismes du schiste de Burgess avaient un corps mou, et pas de squelette au sens où nous l’entendons d’ordinaire, or ils sont préservés à la perfection. Il ne s’agit pas ci-dessus de l’impression de l’organisme dans la roche, mais de l’organisme lui-même, comprimé dans la roche.
    On nous dit que ces trucs ont 660 millions d’années, mais c’est super-dur à avaler : tous les organismes ensevelis dans la boue ne se font pas fossiliser, car s’il y reste des bactéries après la mort, elles auront vite fait de le décomposer. Comment cet organisme a-t-il bénéficié d’une aussi belle conservation sur 660 millions d’années, surtout avec un ensevelissement progressif comme on nous l’enseigne dans les boîtes à lavage de cerveau oh ???

    Voici quelques échantillons des organismes du schiste de Burgess :

    Ci-dessus, le big boss : Anomalocaris saron, une espèce d’écrevisse de cauchemar de 2 m de long !

    L’Hallucigenia porte bien son nom, avec un nombre de membres impair ! On ne connaît pas d’exemple semblable d’organisme qui aurait un nombre de membres impair parmi ceux qui existent aujourd’hui (car, ne l’oublions pas, les embranchements d’organismes représentés dans le schiste de Burgess sont éteintes aujourd’hui).

    L’Opabinia, a un nombre d’yeux impair : 5. Même les araignées ont un nombre d’yeux pairs (8) ! Si vous voulez rechercher des images de ces phénomènes sur le net, ne vous en privez pas, vous ne serez pas déçus yes.

    Salut, papy !
    Non, mais c’est sérieux, en plus : ce truc est censé représenter notre lointain ancêtre parce qu’il avait comme une ébauche d’épine dorsale happy !

    Tous ces organismes font partie de ce que l’on appelle l’explosion cambrienne : ils sont censés avoir surgi de nulle part, comme ça, pouf ! dans le cambrien parce que l’on n’arrive pas à retrouver d’organismes qui auraient pu leur tenir lieu d’ancêtres dans les strates du précambrien smile.

    On peut le voir sur l’image ci-dessus : il n’y avait que des protistes, c-à-d des êtres unicellulaires, dans le précambrien. Et voilà-t-il pas que soudain, une multitude d’organismes divers apparaissent dans le cambrien, on se demande bien pourquoi. Pas étonnant que ce géant intellectuel de Gould ait concocté une alternative évolutionniste au néo-darwinisme, celui-ci prend l’eau de toutes parts smile !

    On peut voir sur l’image ci-dessus que les poissons osseux auraient émergé lors du dévonien, mais ça, c’était avant 2000. En 2000, on a retrouvé un fossile de poisson osseux en Chine dans des strates censées dater du cambrien eek !

    Le Guang Ming Daily, le journal du parti communiste chinois, a bien résumé la chose :
    « Au début, la théorie de l’évolution darwinienne était une théorie scientifique… En fait, la théorie de l’évolution est devenue une religion »

    Vous vous rendez compte oh ? L’appareil médiatique d’un parti à l’antithéisme notoire, d’un pays au paganisme notaire, qui dit ça oh !!! C’est tout dire ! Les membres de ce parti ne sont pas de gentils agnostiques !!! Mais allez donc dire ça dans les médias de notre grande démocratie et on verra bien si l’on vous laissera encore avoir une carrière scientifique erf.

    Il n’y a qu’un seul site connu où l’on trouve des fossiles plus vieux (dans l’échelle de l’uniformitarisme) que ceux de Burgess : Ediacara, en Australie, qui a donné son nom à un étage du précambrien supérieur.

    On y a retrouvé de bizarres « plumes de mer », mais voici ce qu’elles avaient de plus intéressant encore :

    Il s’agissait d’un vertébré !

    Voici ce qu’en a dit Nance Haxton, journaliste de l’Australian Broadcasting Corporation, la chaîne nationale australienne (qui ne le cède en rien en christophobie à TF1 et Arte), sur www.abc.net.au :
    « Ce fossile de 6 cm de long est désormais considéré comme le plus vieux fossile vertébré sur Terre, âgé de 560 millions d’années. Cela démontre que l’origine de toute vie complexe remonte bien plus loin que l’on l’avait imaginé. La créature, en forme de têtard, avait des muscles, une tête, un aileron sur le dos et surtout une colonne vertébrale. C’est cette caractéristique qui pourrait faire d’elle le Saint Graal dont les scientifiques rêvent, révélant l’origine de la vie elle-même. »

    Le Saint Graal sarcastic… Oh, la nulle no… Comme quoi quand les journaleux se mêlent d’écrire sur la science, bien souvent, ils n’y comprennent rien happy.
    Ce n’est pas le Saint Graal mais le Saint Sépulcre de la théorie de l’évolution néo-darwinienne : si l’origine des vertébrés se retrouve reculée dans le temps encore plus, ça laisse encore moins de temps aux invertébrés pour avoir pu évoluer en vertébrés happy !
    Après ce coup-là, en tout cas, il faudra beaucoup plus de 3 jours et 3 nuits au néo-darwinisme pour s’en relever happy !

    Et maintenant, jetez un œil sur cette image et vous y remarquerez une bien étrange corrélation :

    Qui plus est, c’est pas trop possible de l’afficher sur le graphique mais les humains n’ont foulé la planète que pendant 0,2 % de son histoire…

    Et pourtant, si l’on en croit le darwinisme, plus un organisme est simple, plus son évolution va vite, puisque d’une part, les mutations ont plus d’effet sur eux, et d’autre part, ils se reproduisent beaucoup plus vite – un microbe peut en produire un autre en 20 mn. Cependant, nous constatons ici le contraire : les organismes plus simples ont mis plus de temps à évoluer et les plus complexes moins. C’est quoi, ce délirium trégras eek ?

    Ça me rappelle ce que disait un savant :
    « En théorie, il n’y a pas de différence entre la théorie et la pratique. En pratique il y en a. » he


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  • Darwin et l’anthropologie

    Terre de Feu

    C’est à Woollya (prononcé Woullaya), en Terre de Feu,1 que Darwin a eu son 1er contact avec l’anthropologie.

    Robert FitzRoy
    Capitaine Robert FitzRoy (5/7/1805–30/4/1865)

    Une belle nuit de 1829, alors que le HMS Beagle, commandé par le capitaine Robert FitzRoy (1805-1865), des Fuégiens volèrent la chaloupe, qu’un groupe de 7 matelots avait accosté pour se protéger d’un orage soudain. Les matelots durent se fabriquer un radeau de fortune avec des branches et la toile de leur tente pour rentrer sur le Beagle.

    L’équipage du Beagle rechercha avec ardeur la chaloupe, car ils en avaient besoin pour explorer les canaux trop étroits pour le Beagle. En vain. En guise de représailles, FitzRoy prit quelques Fuégiens en otage. Voici comment l’historienne Gertrude Himmelfarb, spécialiste de la vie de Charles Darwin, relate cet épisode :
    « Malheureusement, de telles mesures de rétorsion ne servirent à rien avec les Fuégiens, qui transformèrent l’histoire en gag quand les adultes, après avoir mangé le meilleur repas de leurs vies, sautèrent à l’eau et nagèrent jusque chez eux. »2

    Il ne resta du groupe d’otages qu’une jeune fille, deux jeunes hommes et un garçon qui aurait été échangé contre un gros bouton de perle. Les marins les baptisèrent respectivement Fuegia Basket, Boat Memory, York Minster3 et Jemmy Button.

    FitzRoy décida alors de tenter une « expérience évangélique » : il allait les amener en Angleterre, où ils apprendraient la civilisation anglaise et le christianisme, puis serviraient de missionnaires envers leur peuple.

    Une fois en Angleterre, Boat Memory mourut de la variole, malgré son vaccin.4 Les 3 autres reçurent une éducation dans la civilisation victorienne et la foi anglicane. Ils apprirent le jardinage, l’agriculture, l’élevage et « les fondements de la foi chrétienne ». Ils s’avérèrent d’excellents élèves, au point qu’ils furent présentés au roi de Grande-Bretagne William IV et à sa femme Adélaïde.

     

    Fuegia Basket York Minster Jemmy Button
    Yokcushlu (v. 1821–v. 1883) Elleparu Orundellico (v. 1815–1864)

    Le 27/12/1831, le Beagle, sous le commandement de FitzRoy, accompagné de son naturaliste bénévole Charles Darwin, appareilla de nouveau d’Angleterre pour un voyage d’exploration autour du monde, avec nos 3 lascars fuégiens à son bord. De ce fait, ce fut en tant que personnes « civilisées », propres sur elles et distinguées que Darwin fit leur connaissance. Il raconte dans son journal que tous les 3 s’avéraient intelligents. Fuegia Basket avait un talent pour les langues. Jemmy Button avait grand soin de la propreté de ses souliers, comme un vrai gentleman anglais.5

    Charles Darwin
    Charles Robert Darwin (12/2/1809-19/4/1882) au moment du 2e voyage du Beagle

    C’est en 1834, un an après, que Darwin eut de nouveau l’occasion de rencontrer Jemmy Button. Le changement le bouleversa :
    « Le 5 mars, nous jetâmes l’ancre dans une baie à Woollya […] Bien vite, une pirogue avec un petit drapeau qui flottait approcha, l’un des hommes qui s’y trouvaient rinçait son visage de sa peinture. Cet homme était le pauvre Jemmy, devenu un sauvage mince et hagard, avec de longs cheveux en désordre, et nu, à part un morceau de couverture autour de la taille […] Nous l’avions quitté rondouillard, grassouillet, propre et bien habillé – je n’ai jamais vu un changement aussi complet et bouleversant […] Il semblerait qu’il ait appris à toute sa tribu un peu d’anglais : un vieil homme a annoncé spontanément ‘Jemmy Button’s wife [la femme de Jemmy Button]. »


    Jemmy Button s’est déclaré pleinement satisfait de son sort à Woollya.

    Puis, quand Jemmy Button retourna sur le rivage, « il alluma un feu en guise de signal, et les volutes de fumée montèrent, nous souhaitant un dernier et long adieu, alors que le navire s’éloignait sur l’océan. »6

    Il faut savoir que Darwin avait dans son journal une manière de parler des Fuégiens empreinte de mépris, de racisme et d’ignorance crasse. Il les qualifiait souvent de « sauvages » et les comparait fréquemment, de manière péjorative, aux animaux. Il a notamment écrit :
    « Je n’aurais jamais cru que la différence entre le sauvage et l’homme civilisé fût aussi grande : elle est plus grande que celle entre un animal sauvage et un animal domestique, quand on songe que l’être humain a un plus grand potentiel d’amélioration… Leur peau était d’un rouge cuivré sale […] Le groupe entier ressemblait de près aux diables qui entrent en scène dans des pièces comme Der Freischutz ».7
    […]
    « Ces pauvres hères étaient rabougris dans leur croissance, leurs visages hideux badigeonnés de peinture blanche, leurs peaux sales et graisseuses, leurs cheveux entremêlés, leurs voix discordantes et leurs gestes violents. En voyant de pareils hommes, on peut difficilement se pousser à croire que ce sont des congénères, et des habitants du même monde. On spécule souvent sur le plaisir que certains animaux inférieurs peuvent bien avoir dans la vie, on peut se poser d’autant plus raisonnablement la question au sujet de ces barbares ! La nuit venue […] [ils] se couchent sur le sol humide enroulés sur eux-mêmes comme des animaux. »8

    Le plus frappant de l’histoire, c’est qu’un observateur aussi intelligent et cultivé que Darwin n’ait même pas tiré la conclusion qui s’imposait : ses préjugés victoriens l’aveuglaient !
    Il estimait Jemmy Button et sa tribu trop « primitifs » pour assimiler et appliquer la « civilisation ». Mais ce n’est pourtant pas sorcier : à quoi ça servait à Jemmy Button de savoir faire un thé, jardiner ou mettre sa cravate en Terre de Feu, un des endroits les plus hostiles de la planète ? Comment aurait-il pu appliquer la civilisation victorienne sans les infrastructures de l’empire britannique derrière ? Comme tout ça lui faisait une belle jambe, il est revenu à la façon de vivre qui lui permettait de survivre au mieux en Terre de Feu. Il s’agit là d’un exemple flagrant de sélection naturelle !

    Dans le dernier livre de Darwin, « La Descendance de l’Homme », publié en 1872, Darwin soutient que l’homme descend d’« un quadrupède chevelu à queue, de mœurs probablement arboricoles, habitant de l’Ancien Monde ». Pour appuyer cette thèse, il évoque ses contacts avec les Fuégiens, avec un ton en quelque sorte édifiant.

    « La stupéfaction que j’ai ressentie en voyant pour la première fois un groupe de Fuégiens sur un rivage sauvage et accidenté restera dans ma mémoire, car la réflexion frappa mon esprit – ainsi étaient nos ancêtres. Ces hommes étaient absolument nus et badigeonnés de peinture, leurs longs cheveux étaient emmêlés, leurs bouches plissées d’excitation, et leur expression était sauvage, surprise et désagréable. Ils n’avaient pratiquement pas d’art et vivaient de ce qui leur tombait sous la main comme des animaux sauvages ; ils n’avaient pas de gouvernement, et étaient sans merci envers ceux qui n’étaient pas de leur petite tribu. Celui qui a vu un sauvage dans sa terre natale ne ressentira que peu de honte, s’il se trouve forcé de reconnaître que le sang d’une plus humble créature coule dans ses veines. Pour ma part, je préfère autant descendre d’un petit singe héroïque […] ou d’un vieux babouin […] que d’un sauvage qui trouve son plaisir à torturer ses ennemis, qui offre des sacrifices sanglants, pratique l’infanticide sans remords, traite ses femmes comme des esclaves, ne connaît aucune décence et est hanté par les superstitions les plus grossières. »

    De quoi faire vomir un singe, hein beurk ? Soit dit en passant, c’est curieux comme la description par Darwin des peuples sauvages correspond bien à notre « civilisation » aww...
    Croyez-vous encore, si vous y avez jamais cru, au mythe du gentil naturaliste introverti sans préjugés imbéciles et qui ne ferait pas de mal à une mouche ?
    Et encore, je ne mentionne même pas les idées sexistes de Darwin faute de place, mais sachez qu’il estimait les femmes moins avancées dans l’échelle de l’évolution que les hommes no.

    D’ailleurs, puisque l’on parle de la Bible, voyons plutôt ce qu’un compatriote de Darwin, l’explorateur William Parker Snow, partant d’axiomes d’origine biblique plutôt que des préjugés racistes et évolutionnistes de Darwin, a observé et conclus au sujet des Fuégiens : bien qu’il ait remarqué leur apparence peu soignée et leurs mœurs primitives, il a écrit :
    « plusieurs des Fuégiens des Îles Orientales étaient bien de leurs personnes et certains d’entre eux étaient même beaux. Je sais que cela est différent de ce que M. Darwin peut dire d’eux : mais je ne peux parler que de ce que j’ai trouvé, et donc mentionner ce que j’ai vu moi-même. » Il a aussi mentionné qu’ils habitaient en familles et a dit : « J’ai vu plusieurs cas d’affection chaleureuse pour leurs enfants et les uns envers les autres. »9
    Snow a conclu : « La différence véritable entre un sauvage et un homme civilisé est simplement le degré de culture que l’on donne à l’esprit. Dans tous les autres aspects, le sauvage de chez nous est identique au sauvage d’ailleurs. […] En parlant de ces sauvages, je ne puis m’empêcher de dire que je ne les considère pas comme aussi dégradés que certaines personnes les considèrent. Je regarde de l’effet à la cause, et ainsi j’attribue leur condition présente à la nature des circonstances. »

    Mais revenons à « La Descendance de l’Homme ». Darwin y expose ses idées sur l’anthropologie et l’évolution de l’homme. Voici les principales :

    • Les êtres humains ne possèdent pas d’esprit à proprement parler. Celui-ci n’est que le résultat d’un processus d’évolution de cause exclusivement matérielle (c-à-d des réactions chimiques aléatoires dans le cerveau). Bien entendu, on pourrait faire remarquer que si tel est le cas, cette idée de Darwin aussi n’est que le résultat de réactions chimiques aléatoires, et à ce moment, pourquoi devrait-on le croire quand il nous dit ça happyhappyhappy ? Mais passons ^^
    • Ce sont les plus adaptés (les plus forts, les plus beaux, les plus intelligents, etc.) qui survivent, font la loi, et des enfants auxquels ils transmettent leurs caractéristiques génétiques.
    • Les nations « civilisées » éradiqueront les peuples de « sauvages ».

    Et pour bien enfoncer le clou, concluons avec ces 2 citations du même livre :
    « Dans une période future, pas très distante en terme de siècles, les races d’hommes civilisés extermineront, et remplaceront, presque certainement les races sauvages de par le monde. Au même moment, les singes anthropomorphes seront sans doute exterminés. Le fossé qui séparera l’homme et ses parents les plus proches sera plus large, car il se retrouvera entre l’homme dans un état plus civilisé encore, comme nous pouvons l’espérer, que le Caucasien, et un singe aussi inférieur que le babouin, et non pas entre le nègre ou l’Australien [Aborigène] et le gorille.
    […]
    « Quand une nation civilisée rencontre un peuple de sauvages, la lutte est courte, à moins que les peuplades indigènes ne soient aidées par un climat mortel. »10

    Si vous vous demandez comment les colons britanniques installés en Australie ont trouvé la justification morale pour persécuter et opprimer de manière inhumaine les Aborigènes, eh bien ! vous y êtes.

    1. Au départ, Fernand de Magellan a appelé cette contrée « Terre des Fumées », à cause des centaines de feux que les Fuégiens allumaient sur la côte pour se réchauffer par leur climat glaçant et pour faire cuire des coquillages et le produit de leur pêche. Revenir au texte.
    2. Himmelfarb, G., Darwin and the Darwinian Revolution, p. 55. Revenir au texte.
    3. Ce nom lui a été donné du fait qu’on l’a capturé à côté d’une formation géologique, que le capitaine Cook avait nommeée « grande cathédrale gothique de York » de par leur ressemblance. Revenir au texte.
    4. Ou peut-être à cause même du vaccin, vu que son système immunitaire n’avait jamais eu affaire à la variole. N. B. : je reconnais tout à fait les bienfaits du vaccin. Revenir au texte.
    5. Darwin, C. R., « The Voyage of the Beagle: Journal of Researches into the Natural History and Geology of the Countries Visited During the Voyage of HMS Beagle Round the World, Under the Command of Captain FitzRoy », pp. 198–199. Revenir au texte.
    6. Ibid., pp. 217-218. Revenir au texte.
    7. Ibid., p. 196. Revenir au texte.
    8. Ibid., pp. 203-204. Revenir au texte.
    9. Snow, W. P., « A few remarks on the Wild Tribes of Tierra del Fuego from Personal Observation », Transactions of the Ethnological Society of London, Vol. 1, 1861, pp. 261–267. Revenir au texte.
    10. Darwin, C. R., « La Descendance de l’Homme », 2e éd., p. 156, 1887. Revenir au texte.

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  • L’eugénisme

    Si l’anthropologie de Darwin et le darwinisme social sont vrais, qu’est-ce qui empêche les humains de réguler les naissances dans le but d’améliorer l’anatomie et l’intellect de l’espèce ?

    Francis Galton
    Sir Francis Galton (16/2/1822-17/1/1911)

    On appelle ça l’eugénisme (du grec éu, bon, noble, et génnoi, naissance). Le fondateur de cette… euh… discipline… est Sir Francis Galton, anthropologue, explorateur, géographe, inventeur, météorologue, proto-généticien, psychométricien, statisticien, phrénologue… et cousin de Darwin. La fortune de sa famille (son père appartenait à la Société Royale) lui octroyait beaucoup de temps libre pour ses activités de touche-à-tout.

    Galton a aussi créé la phrénologie : il a mesuré des dizaines de milliers de têtes, et ses disciples des centaines de milliers de têtes, pour trouver un rapport entre taille et forme du crâne et intelligence, afin de séparer d’avance les intelligents et les idiots. De là viennent des termes comme « dolichocéphale » ou « brachycéphale » (« longue tête  et   courte tête »), censément révélateurs respectifs d’intelligence et d’imbécillité.
    Au final, ils s’aperçurent que la mensuration d’un crâne ne constitue pas un indicateur fiable du degré d’intelligence de son propriétaire. 2 exemples parlants : Anatole France avait le cerveau atrophié et Einstein un cerveau 10 % plus petit que la moyenne wink2. C’est ainsi que l’on créa le QI en 1908.

    Il est intéressant de noter que le clan Galton-Wedgwood-Darwin avait des capacités étonnantes en science, en philosophie et en art, et ils avaient décidé de ne jamais se marier en dehors du clan. Ainsi, Emma Wedgwood, la femme de Charles Darwin, était sa cousine germaine. Ils eurent 10 enfants, dont 3 morts avant l’âge adulte pour des raisons évidentes. D’ailleurs, les historiens estiment que la mort de sa fille Annie fut la tragédie qui sapa la foi de Charles Darwin en un Créateur bienveillant et le conduisit à élaborer de manière active une théorie où la mort représenterait une partie inévitable mais nécessaire de la Création.

    Et maintenant, voici une liste de quelques célébrités d’hier et d’aujourd’hui favorables à l’eugénisme :

    • Herbert George Wells
      Herbert George Wells (21/9/1866–13/8/1946), écrivain de sci-fi renommé (La Guerre des Mondes, La Machine à Remonter le Temps, L’Île du Docteur Moreau, L’Homme Invisible…) et socialiste. Il avait notamment une vision du futur avec un unique réceptacle pour toutes les connaissances de l’humanité, vision qui semble en voie (mais seulement en voie wink2) de réalisation avec Wikipédia.

    • Woodrow Wilson
      Woodrow Wilson (28/12/1856–3/2/1924), ancien président des USA et ségrégationniste.

    • Théodore Roosevelt
      Théodore Roosevelt (27/10/1858–6/1/1919), ancien président des USA.

    • Émile Zola
      Émile Zola (2/4/1840–29/9/1902), monstre sacré de la littérature française et socialiste engagé. Il doit en bonne partie sa renommée à la manière dont il appliqua le naturalisme à la littérature, c-à-d avec des descriptions à rallonge encore plus étoffées et ennuyeuses que celles de Théophile Gauthier.

    • George Bernard Shaw
      George Bernard Shaw (26/7/1856–2/11/1950), écrivain irlandais socialiste, tenancier d’une sorte de « force de vie » qui aurait dirigé l’évolution pour que celle-ci produisît la biodiversité actuelle (une sorte de Dieu apprivoisé, comme disait C. S. Lewis). Il disait, à propos de l’eugénisme : « Quand nous enverrons les handicapés vers les chambres à gaz, il faudrait écouter de la musique classique. »
      Mais restons impartiaux envers Shaw : mentionnons certains de ses propos sur l’éducation : « Non seulement mon passage à l’école ne m’a pas appris ce que c’était censé m’apprendre, mais ça m’a empêché de m’instruite à un point qui me rend furieux quand je pense à tout ce que j’aurais pu apprendre à la maison par moi-même. » Ou bien : « Ce que nous voulons voir, c’est l’enfant à la poursuite de la connaissance, pas la connaissance à la poursuite de l’enfant. »

    • John Maynard Keynes
      John Maynard Keynes (5/6/1883–21/4/1946), l’économiste qui a eu l’idée que l’État devrait investir dans les infrastructures dans les périodes de vaches maigres (et qui a inspiré le « New Deal » à Franklin D. Roosevelt).

    • William Kellog
      William Kellog (7/4/1860–6/10/1951), l’inventeur des corn-flakes éponymes wink2

    • Margaret Sanger
      Margaret Higgins Sanger (14/9/1879–6/9/1966), darwiniste convaincue et raciste, fondatrice de « Planned Parenthood », une entreprise ricaine à génocide intra-utérin financée par l’argent des Ricains tant « pro-choix » que « pro-vie » sarcastic et qui revend les membres des bébés avortés après beurk Bref, le genre de féministe enragée qui tient une bonne place tous les 8 mars aux côtés de Simone Veil no.

    • Sir Winston Leonard Spencer-Churchill
      Sir Winston Leonard Spencer-Churchill (30/11/1874–24/1/1965), que l’on ne présente plus. On raconte une anecdote au sujet de Sir W. C. : un jour qu’il était à un dîner, il aborda une dame :
        « Madame, accepteriez-vous de coucher avec moi pour un million de livres sterling ?
      — Eh bien, peut-être, pourquoi pas ?
      — Accepteriez-vous de coucher avec moi pour une livre sterling ?
      — Mais pour qui me prenez-vous donc ?
      — Ça, Madame, nous l’avons déjà établi. Maintenant, je négocie le prix. »
      Avis aux amateurs de compromission !

    • Aldous Huxley
      Aldous Huxley (26/7/1894–22/11/1963), célèbre pour son livre, « Le Meilleur des Mondes », où toute l’humanité se fait uniformiser pour éviter tout chaos. C’est le petit-fils de Thomas Huxley, « le bouledogue de Darwin », qui fut en quelque sorte l’Apôtre Paul du darwinisme.

    • Jacques Attali
      Jacques Attali (1/11/1943–) : dans cet article de Slate, ce Juif à l’opposé des valeurs morales de la Torah a la prétention qui valut leur déchéance à Hélel (Lucifer) et Adam : celle de se faire Dieu Créateur à la place du Dieu Créateur. Je me permets d’en relever quelques phrases éloquentes : « […] nous allons inexorablement vers une humanité unisexe, sinon qu’une moitié aura des ovocytes et l’autre des spermatozoïdes, qu’ils mettront en commun pour faire naitre des enfants, seul ou à plusieurs, sans relation physique, et sans même que nul ne les porte. Sans même que nul ne les conçoive si on se laisse aller au vertige du clonage.
      Accessoirement, cela résoudrait un problème majeur qui freine l’évolution de l’humanité : l’accumulation de connaissances et des capacités cognitives est limitée par la taille du cerveau, elle-même limitée par le mode de naissance : si l’enfant naissait d’une matrice artificielle, la taille de son cerveau n’aurait plus de limite. Après le passage à la station verticale, qui a permis à l’humanité de surgir, ce serait une autre évolution radicale, à laquelle  tout ce qui se passe aujourd’hui nous prépare. »

    • Adolf Hitler
      Et le dernier mais pas le moindre, Adolf Hitler (20/4/1889–30/4/1945).

    Et maintenant, un florilège de quelques personnages qui ont travaillé de manière active dans le domaine de l’eugénisme :

    • Leonard Darwin
      Leonard Darwin (15/1/1850–26/3/1943), fils de Charles.

    • Charles Benedict Davenport


      Charles Benedict Davenport (1/6/1866–18/2/1944), fondateur du Eugenics Record Office américain

    • Madison Grant
      Madison Grant, (19/11/1865–30/5/1937), féroce critique du melting pot amerloque, dont il disait que les mariages interraciaux favorisaient la dégradation génétique. Il fut l’une des principales inspirations de Hitler et d’Anders Breivik, nous y reviendrons bientôt.

    • Sir Julian Huxley
      Sir Julian Huxley (22/6/1887–14/2/1975), une figure de l’humanisme laïque, christophobe convaincu et frère d’Aldous. Il fut l’un des rédacteurs du 1er manifeste de l’UNESCO, rédigé en 1949 mais publié de manière posthume en 1976. Huxley y manifeste une intéressante volonté d’établir un gouvernement mondial unique, une philosophie mondiale unique, une éducation mondiale unique, une culture mondiale unique, etc. Voyez en particulier les pages 13, 17, 21 et 41.

    Au passage, que ce soit clair, je n’appelle pas à la suppression de l’enseignement de la théorie de l’évolution dans les écoles publiques, loin de là : il faudrait enseigner encore plus l’évolution, mais en mettant en évidence ses points faibles et autres incohérences ! Je ne promeus pas non plus un enseignement obligatoire du créationnisme dans les établissements d’enseignement publics : qu’est-ce qui empêcherait un prof incroyant de la tourner en ridicule no ? À la limite, on devrait en déplacer l’étude en SES, vu qu’il s’agit d’une religion et que la sociologie constitue encore ce qui nous reste dans nos boîtes à endoctriner de moins éloigné de l’étude des religions smile.

    Pour terminer, voici la liste de quelques pays ou états qui ont appliqué des lois eugéniques (certains d’entre eux stérilisaient les enfants handicapés) :

    • Indiana, USA, 1907
    • Alberta, Canada, 1928
    • Allemagne, 1933 (à l’investiture de Hitler)
    • Japon, 1934
    • Suède, 1934


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  • L’eugénisme aujourd’hui ?

    Lorsque l’on met en évidence la relation étroite entre darwinisme et eugénisme, certains cuistres ont vite fait de rétorquer : « Mais Darwin n’a jamais rien enseigné de tel ! » Ben voyons sarcastic. Et la citation de Darwin ci-dessous, qui reflète ses opinions au sujet du rapport entre charité chrétienne et eugénisme, qu’est-ce que c’est ?
    « [Notre civilisation fait de son mieux] pour endiguer le processus d’élimination ; nous construisons des asiles pour les aliénés, les mutilés et les malades ; nous instituons des lois en faveur des pauvres ; et nos médecins déploient le summum de leur talent pour sauver la vie de tout le monde jusqu’au dernier moment. Il y a des raisons de croire que la vaccination a préservé des milliers de personnes qui, de par leur faible constitution, auraient auparavant succombé à la variole. Ainsi, les membres faibles des sociétés civilisées propagent leur espèce. Aucune personne qui ait assisté à l’élevage d’animaux domestiques ne doutera que cela doive être très préjudiciable à la race des hommes. C’est surprenant à quel point un désir d’attention, ou une attention mal dirigée, conduit à la dégénérescence d’une race domestique ; mais excepté dans le cas de l’homme lui-même, peu de gens sont si ignorants qu’ils laissent leurs pires animaux se reproduire. »1

    Même Richard Dawkins pense que l’eugénisme, c’est pas si mauvais après tout, que même s’il ne s’agit pas d’être d’accord avec Hitler, l’eugénisme est souhaitable :
    « Mais si l’on peut sélectionner du bétail pour la production laitière, des chevaux pour la vitesse et des chiens pour rassembler les troupeaux, pourquoi ne serait-il pas possible de sélectionner des humains pour leurs aptitudes en mathématiques, en musique ou en sports ? »

    Donc, en clair, tous ceux qui n’ont pas ces talents-là, on les laisse pas procréer oh ?

    Il continue :
    « Je me demande si, 60 ans après la mort d’Hitler, on ne pourrait pas se risquer à se demander enfin la différence qu’il y a entre sélectionner [en ang. breeding] les humains pour leurs capacités musicales et forcer un enfant à prendre des cours de musique. Ou pourquoi est-il acceptable d’entraîner des coureurs rapides et des sauteurs qui sautent haut mais pas de les sélectionner ? Je peux penser à certaines réponses, et elles sont bonnes, ce qui pourrait finir par me persuader. »2

    Mais pourquoi se sent-il obligé de mentionner ce bon vieil Adolf shocked ? Élémentaire, mon cher Watson : celui-ci a fait des 2/3 de l’Europe un immense laboratoire eugénique erf !

    Ci-dessous, le logo de la 2e conférence internationale sur l’eugénisme :

    La symbolique est claire : il est estimé que les sciences doivent toutes concourir pour produire les êtres humains les plus intelligents et les plus vigoureux. Captain Americaquoi happy...

    On a même créé un magazine spécial eugénisme. Il s’intitulait « Eugenics quarterly » jusqu’en 1969, où son nom fut changé en « Social Biology ».

    Vous voulez savoir pourquoi wink2 ? Eh bien, j’ai jugé utile de copier ce paragraphe de l’article Wikipedia sur la fondation Rockefeller, vous allez voir, c’est savoureux :
    « Dès 1913, la Fondation Rockefeller finance les programmes eugénistes américains ainsi que la Société eugénique Française en 1912. Elle finance également les programmes eugénistes de l’Allemagne nazie en aidant à la création et en finançant la Société Kaiser-Wilhelm et ce jusqu’en 1939[réf. nécessaire]. La fondation Rockefeller contribue également “à l’institutionnalisation de l’eugénisme au Danemark en finançant, en 1938, la création de l’Institut de génétique humaine de l’université de Copenhague. Elle avait auparavant joué un rôle dans la carrière de celui qui allait devenir son premier directeur et l’une des figures majeures de l’eugénisme danois : Tage Kemp. Médecin et biologiste, Kemp est parti en 1932 étudier la génétique aux États-Unis avec une bourse de la fondation Rockefeller puis a fait, en 1934, à la demande de la fondation, le tour des principaux centres de recherche d’Europe. Il a en particulier rencontré Otmar von Verschuer, figure majeure de l’eugénisme nazi dont il reconnaît, dans son rapport, les qualités scientifiques tout en soulignant l’engagement national-socialiste”.3 Après la guerre, la fondation décide de changer le nom d’eugénisme pour celui d’étude de biologie sociale qu’elle intègre dans la nouvellement créée Society for the Study of Social Biology. »

    1. Darwin, C. R., « La descendance de l’homme », p. 168. Revenir au texte.
    2. Dawkins, C. R., lettre au rédacteur du Sunday Herald (Écosse), 19/11/2006. Revenir au texte.
    3. Drouard, A., « Un cas d’eugénisme ‘democratique’ ». Revenir au texte.

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  • Darwinisme et génocide

    Si vous m’avez suivi depuis le début, vous vous doutiez bien que j’en parlerais tôt ou tard wink2 !

    À notre époque politiquement correcte, on dit que ce sont les personnes qui font l’histoire, mais c’est faux. Ce sont les personnalités qui font l’histoire, avec des idées avec lesquelles elles convainquent, persuadent ou manipulent les gens. Or ce sont les idéologues qui créent les idées. À ce titre, je peux vous dire que Darwin est un des plus grands idéologues qui aient jamais existé.

    Hitler n’a jamais fait mystère du fait de l’influence primordiale de Darwin sur lui. Mais savez-vous quel était son livre de chevet, sa « Bible » ?
    C’était « La Disparition de la Grande Race » (1916), de Madison Grant.
    Comme on s’en doute, la « Grande Race » en question est la race germanique. D’après Grant, les Allemands allaient gagner à coup sûr la 1e Guerre Mondiale car ils détenaient les meilleurs soldats, les meilleurs ingénieurs et les meilleurs savants, du fait qu’ils étaient de la race nordique et que cette race était « supérieure ».

    Bien sûr, après 1918, il a bien fallu que Grant se cherchât une explication à la défaite allemande he. Il a donc déclaré que si l’Allemagne avait perdu, malgré le fait qu’elle eusse eu la 2e armée en taille après la Russie, c’était parce qu’il n’y avait plus assez de vrais guerriers nordiques (grands blonds aux yeux bleus), qui se seraient entretués pendant la Guerre de 30 ans (1618-1648) qui opposait cathos et protestants.

    Qui plus est, voici ce qu’il dit dans le chapitre 1er de son livre :
    « La question de la race est devenue plus compliquée à cause de théologiens désuets : ils ont comprimé toute l’histoire de l’humanité dans les 6 000 ans de la chronologie hébraïque, telle qu’elle a été développée par l’archevêque Ussher. Les enseignants religieux ont non seulement soutenu que l’homme est fondamentalement distinct des autres êtres vivants, mais aussi que l’éducation et l’environnement peuvent éliminer toute différence innée chez les humains. »

    David Berlinski
    David Berlinski (1942–)

    Le philosophe juif agnostique David Berlinski, critique sévère du darwinisme ainsi que de la discrimination et du harcèlement qu’encourent les critiques d’icelui, a bien résumé la situation dans le film « Expelled, no intelligence allowed » :
    « Le darwinisme n’est pas une condition suffisante pour un phénomène comme le nazisme, mais je pense que c’est certainement une condition nécessaire. »
    En d’autres termes, ce ne sont pas tous ceux qui croient au darwinisme social qui deviennent nazis, mais on ne peut pas être nazi sans croire au darwinisme social.

    60 MILLIONS SONT MORTS À CAUSE DE HITLER.1

    Et maintenant, laissez-moi vous raconter l’histoire d’un petit garçon russe nommé Iosif, mais que sa mère surnommait affectueusement « Soso ». Son père Vissarion était un ivrogne, violent envers lui. Un jour, il a jeté l’enfant si fort contre le plancher qu’il y a eu du sang dans son urine pendant une semaine. On peut dire qu’il lui a appris à haïr l’humanité.
    Soso avait une très belle voix, et un très beau style quant il chantait. Il chantait à la chorale de sa ville, Gori, Géorgie, et on l’engageait souvent pour chanter aux mariages, en surplis, depuis la chaire. Dévot dans la religion orthodoxe, il ne ratait aucune messe.

    Dans le collège théologique de Tbilissi, tous les maux proscrits par le christianisme se retrouvaient. Les punitions y étaient terribles, par exemple porter un sac plein de pierres pendant 1 h sous un soleil torride, et les profs tyrannisaient leurs élèves.
    Un prof en particulier détestait Soso, ne ratant pas l’occasion la plus minime pour le punir et n’hésitant pas à fouiller son sac ou sa chambre pour y trouver un prétexte pour ce faire. On peut dire qu’il lui a appris à faire fi de la vie privée des gens.
    Soso avait aussi une grande appréciation des combats de rue avec ses condisciples.

    Soso était un lecteur invétéré. Un jour de 1890, alors qu’il avait déjà fait 3 ans au collège, il lut l’édition russe de « De l’origine des espèces ». Plus tard, alors qu’une discussion s’était engagée entre ses camarades à propos la question de savoir pourquoi Dieu permettait l’injustice de la différence entre riches et pauvres, il dit :
    « Dieu n’est pas injuste, Il n’existe pas vraiment. Si Dieu existait, Il aurait rendu le monde plus juste. Je vais vous prêter un livre et vous allez voir… »

    Peu de temps après, il quitta le collège théologique (sans finir ses études) pour devenir tour à tour pirate, gangster (il conduisait les braquages des grandes banques d’Europe, pour financer la Révolution, selon lui), tueur, commissaire du parti communiste puis boucher à ultra-grande échelle.2

    Si, par le plus grand des hasards, vous ne l’avez pas encore deviné, Soso s’appelait à l’état civil Iosif Vissarionovitch Dzhugachvili, mais vous le connaissez mieux sous le nom de Joseph Staline.

    Joseph Staline

    60 MILLIONS SONT MORTS À CAUSE DE STALINE.1

    Le défilé continue avec Mao Tsé-Toung (26/12/1893–9/9/1976).

    Mao Zedong

    Le darwinisme constitue un des éléments importants à l’origine de la révolution chinoise. Mao considérait Darwin, tel que les darwinistes d’Allemagne le décrivaient, comme un pilier du socialisme scientifique chinois. Quelques citations tirées de son petit livre rouge, qui n’a certes pas été rédigé par lui, mais qui représentait bien sa pensée :

    « Sans la pression permanente de la sélection naturelle, l’homme aurait dégénéré.

    « La révolution, et la reconnaissance de la classe et des luttes des classes, sont nécessaires pour les paysans et pour le peuple chinois pour surmonter les éléments ennemis nationaux et étrangers. Ce n’est pas un combat simple, propre ni rapide. »

    Voilà du darwinisme social pur, dur et froid.

    80 MILLIONS SONT MORTS À CAUSE DE MAO1, et il paraît qu’il était prêt à sacrifier 300 millions de chinois à la cause de sa révolution.

    1. Plus encore dans la réalité, selon toute vraisemblance, car il va de soi que des documents secrets ont été détruits. Revenir au texte.
    2. Montefiore, S. S., « Young Stalin », 2007. Revenir au texte.

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  • Le darwinisme, fondement des génocides du XXe siècle

    Après son voyage aux Galápagos, Charles Darwin a bien compris que la sélection naturelle constituait un élément-clé de sa théorie, mais il ne voyait pas encore ce qui pouvait bien la rendre si efficace. Mais un jour, nous raconte-t-il dans son autobiographie, il tomba sur « Un Essai sur le Principe de la Population ».

    Thomas Robert Malthus
    Rév. Thomas Robert Malthus (13/2/1766–29/12/1834)

    Malthus a écrit ce livre pour contrer l’idée des Lumières qui avait cours entre la prise de la Bastille et la Terreur comme quoi l’homme est bon de nature, qu’il a évolué depuis l’état sauvage et qu’il évoluera vers la perfection car telle est la loi de la nature. En gros, d’après Malthus, la population augmente bien plus vite que les ressources, si bien que celles-ci viendront à manquer, ce qui provoquera une lutte pour les ressources. Sa théorie s’avéra fausse par la suite, évidemment.

    Or, voici ce que Darwin raconte dans son autobiographie :
    « En octobre 1838, […] je me suis retrouvé à lire Malthus sur la Population et, étant bien préparé à apprécier la lutte pour l’existence qui a lieu partout grâce à une observation assidue des habitudes des animaux et des plantes, je fus frappé tout de suite du fait que dans ces circonstances, les variations favorables seraient préservées, et les défavorables détruites. Le résultat en serait la formation de nouvelles espèces. Enfin, j’avais là une théorie avec laquelle travailler. »1

    Je tiens à faire remarquer que Malthus était un pasteur, il écrivait en tant qu’économiste et pas en tant que biologiste, et dans le contexte de la Providence divine de surcroît, pour déconstruire une idée humaniste utopique, il ne mérite donc en rien le blâme que le chrétien moyen aime à amasser sur sa tête. C’est plutôt Darwin qui a pompé et détourné l’idée à son compte.

    Au final, voilà ce qu’il faut en retenir, ce que je chante sur tous les tons sur ce blog entier : d’après le darwinisme, seul le plus adapté survit à la sélection naturelle, d’où une boucherie, une violence et une souffrance inimaginables, et donc le Dieu de la Bible n’existe pas ! Songez-y : quelle sorte de Dieu d’amour soumet Ses créatures à un traitement aussi abominable et déclare que tout cela est « très bon » (Gen. 1:31arf ?

    Karl Marx
    Karl Heinrich Marx (5/5/1818-14/3/1883)

    Quelques mois après la publication de « De l’origine des espèces », Karl Marx (1818-1883) envoya un exemplaire de son livre « Das Kapital » à Darwin, lui demandant un autographe. Darwin n’ayant pas été bon en allemand, il ne le lut pas, mais nous savons tous ce que Marx y disait : dans la société des hommes, la lutte pour la survie n’est pas juste individuelle, ni même raciale, mais classe sociale contre classe sociale.
    Pas étonnant que les marxistes fassent d’aussi fervents darwinistes : les 2 impies font la paire ! Lénine (1870-1924) disait que les gens qui lui reprochaient sa brutalité avaient oublié les bases du marxisme.

    Il reste une chose à déterminer : par quel critère déterminer les plus forts dans un contexte darwinien ? Examinons le schéma ci-dessous, en particulier la partie supérieure, de gauche à droite.

    Les chiffres cités correspondent aux estimations officielles les plus basses. Ainsi, les esprits chagrins auront plus de mal à pinailler.

    • Si l’ethnicité détermine les plus forts, on aboutit :
      • soit au nazisme avec Hitler : 16,7 millions de victimes minimum en dehors de la guerre, non seulement des Juifs mais aussi des Noirs, des homosexuels, des Roms, etc.,
      • soit au tribalisme comme au Rwanda : celui-ci est devenu une colonie belge officielle en 1917. Les missionnaires belges y ont certes exercé un programme d’évangélisation très actif, mais ils ont aussi appliqué une « idéologie coloniale officielle », à la suite des 1ers ethnologues allemands qui visitèrent le pays, selon laquelle les Tutsi étaient plus évolués que les autres ethnies, accordant à ceux-ci les meilleures places dans l’admin jusqu’à l’indépendance du pays. Il va de soi que cela créa un profond ressentiment parmi les autres Rwandais. Finalement, après l’assassinat du président Habyarimana, début avril 1994, les Hutu s’armèrent (avec l’aide de la France d’après Jean-Hervé Bradol) et assassinèrent au moins 900 000 Tutsi en 100 jours, ce qui en fit le 2e génocide le plus efficace de l’histoire de l’humanité.
    • Si l’on prend l’idéologie comme norme, on aboutira au communisme, avec 2 aspects principaux :
      • le bolchévisme en Russie, avec Lénine et Staline : 20 millions de morts minimum,
      • le maoïsme, en Chine avec Mao : 40 millions de morts ; au Cambodge avec Pol Pot : 1,7 millions de morts aux mains des Khmers rouges, soit plus du tiers de la population du pays.
    • Si l’on prend les performances économiques et sociales comme critère… eh bien ! regardez autour de vous ! On aboutit à l’humanisme séculier qui nous environne aujourd’hui. Et si d’aucuns prétendraient que notre société n’a jamais commis de génocide, je répondrai que ça dépend de ce que vous entendez par « gens ». En effet, en 2021, il y a eu 42,6 millions d’avortements dans le monde. Il y en a au moins 42 millions par an de nos jours, dont 83 % dans les pays développés. 1 % des avortements est pratiqué pour cause de viol, 6 % pour problème de santé grave pouvant mettre en danger la vie de la mère ou de l’enfant, les 93 % restants pour des raisons sociétales (l’enfant tombe mal, il n’est pas désiré, il n’est pas du bon sexe, etc.). À titre informatif, l’INED a comptabilisé 211 985 IVG pour 2010 en France métropolitaine, soit 26,4 avortements pour 100 naissances. Ce génocide-là représente donc de loin le plus efficace de l’histoire de l’humanité. Et après l’on s’étonne que la population active vieillisse sarcastic

    Remarquons bien 2 choses :

    • ces horribles massacres ont tous eu lieu en un unique siècle, celui d’après Darwin,
    • ils se trouvent tous en conformité avec le darwinisme.

    En effet, les christophobes ont vite fait de mettre en avant les atrocités commises par des soi-disant chrétiens. L’image ci-dessous en résume les principales :

    Remettons les pendules à l’heure.
    Et pour commencer, les causes de la plupart de ces persécutions sont d’ordre politique et non pas religieux.

    Les Maures, menés par les fils de la Kahina, ont lancé une offensive d’envergure contre les pays chrétiens en 711, en commençant par l’Espagne. Al-hamdou’illah, il y a eu Charles Martel en 732 à Poitiers, mais sinon c’était La-illah il Allah pour le monde entier à terme. Le massacre de milliers de gens à Jérusalem en 1099 est certes mal, mais l’oumma n’est pas blanche comme neige non plus dans l’histoire, loin de là : les Croisades ne constituent en fait qu’une riposte somme toute légitime à des siècles d’agression islamique.
    Voici le vrai problème avec les Croisades : les Croisés ne connaissaient presque rien à la Bible, dans la plus pure ligne de la doctrine catholique qui veut que le commun des mortels n’ait pas le droit d’appliquer son cœur à comprendre la parole de Dieu révélée aux humbles. Ils croyaient, là encore dans la plus pure ligne catho, à une justice obtenue par les œuvres, et à un salut qu’ils pourraient obtenir en allant casser du sarrasin de Palestine créé à l’image de Dieu tout comme eux.
    Mais s’ils avaient eu l’occasion de mieux connaître la Bible, ils auraient compris que le salut ne s’obtient que par la grâce qui s’obtient au moyen de la foi en le Seigneur Jésus-Christ, ainsi que Paul le met en évidence avec une citation de Gen. 15:6 : « Abram eut confiance en l’Éternel, Qui le lui imputa à justice » (cf. Ro. 4:3, Gal. 4:6, Eph. 2:8-9) et ils n’auraient sans doute pas commis ces atrocités.

    Quant à l’Inquisition, je me demande si je dois rire ou pleurer lorsqu’un cathophobe cite un chiffre dans les millions, voire les dizaines de millions aww, et pourtant Dieu sait que j’ai des opinions incendiaires envers le catholicisme. Ce chiffre n’est pas foireux, le mot n’est pas assez fort, il est fantaisiste mad ! L’Inquisition, en 350 ans, n’a fait mettre à mort « que » 3 250 personnes, tenons-nous-le pour dit. À l’époque, elle constituait une garantie de la stabilité de la société, en une époque où il n’existait pas encore de système judiciaire digne de ce nom, et quand un groupe comme les Cathares (dont se réclament les francs-maçons), qui déclarait que l’Église Catholique dupait les fidèles en les poussant à se croire sauvés, menaçait la stabilité d’une société fragile (comme les terroristes d’aujourd’hui) et donc la vie de milliers d’innocents, l’Inquisition agissait selon la procédure suivante :

    • prêcher contre l’hérésie dans le village où elle se déclarait et mener l’enquête (d’où l’étymologie),
    • donner une période de grâce entre 7 et 30 jours où l’hérétique qui se rétractait recevait une peine légère,
    • la période écoulée, amener les insoumis au tribunal pour qu’ils avouassent (l’usage de la torture, inspiré du système judiciaire romain, n’eut cours que par la suite),
    • octroyer un châtiment allant de la pénitence à un bref emprisonnement. L’exécution était réservée aux « hérétiques irrepentants ou relaps », sachant que l’on voyait l’hérésie comme une menace envers le salut éternel des ouailles, c.-à-d. qqch de bien plus important encore que la vie physique.

    On remarquera qu’au final, le système judiciaire d’aujourd’hui n’est guère moins impitoyable si l’on tient compte du contexte, vu qu’il n’y a pas de période de grâce dans un commissariat de police. Alors s’il faut blâmer quelque chose, c’est plutôt la nature humaine en laquelle les incroyants croient de manière si aveugle smile.

    Galilée
    Galileo Galilei (15/2/1564–8/1/1642)

    Pour ce qui est du procès de Galilée, est-il besoin de rappeler que ce dernier n’a pas subi de sévices physiques wink2 ? À la base, de la politique tout ce qu’il y a de plus politicienne : Galilée menaçait le standard de vie des enseignants universitaires et catholiques dont l’enseignement se fondait sur la cosmologie élaborée par Aristote et Ptolémée (des païens !!!), c’est comme aujourd’hui quand on essaie de remettre en question de manière publique la théorie de l’évolution. Qui plus est, le pape Urbain VII, un personnage cynique, vaniteux et assoiffé de pouvoir séculier,2 avait essuyé de cuisants revers lors de la Guerre de 30 ans, et Galilée l’ouvrait un peu trop à son goût, aussi ne rata-t-il pas l’occasion de faire un exemple de lui pour conserver son prestige.

     

    Aristote Claude Ptolémée
    Aristote (-384–-322)  

    En ce qui concerne Giordano Bruno, même l’athée australien Tim O’Neill le qualifie de « cinglé New Ageux mystique irritant » sur son blog, autant dire qu’il l’a quand même bien cherché s’il s’est fait brûler sur le bûcher, comme les Cathares (ou Michel Servet, qui affirmait sans sourciller devant le tribunal de Genève que tout est Dieu, le diable y compris). Après tout, le salut des âmes avait beaucoup plus d’importance dans la société de l’époque qu’aujourd’hui, et ce genre de fauteurs de troubles menaçait gravement sa stabilité, au point de mettre nombre de vies en danger, à l’instar des jihadistes d’aujourd’hui.

    Giordano Bruno Michel Servet
    Filippo Bruno (1/1548–17/2/1600) Michel Servet (29/9/1511–27/10/1553)

    Les actes terroristes d’Irlande du Nord représentent la résultante d’une lutte de pouvoir d’essence culturelle plutôt que théologique.

    Je vous engage à faire votre petite recherche et la comparaison avec les chiffres cités plus haut smile.

    Et retenez surtout ceci : toutes ces atrocités se tiennent en contradiction directe avec le christianisme, qui est « Mais moi, Je vous dis : Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent » (Mt. 5:44), « Tu ne tueras point » (Ex. 20:13), « tous ceux qui prendront l’épée périront par l’épée » (Mt. 26:52), « car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses » (2 Cor. 10:4). 

    Le but du christianisme consiste à sauver des vies, celui du darwinisme de mettre fin à des vies !

    1. Darwin, C. R., « Autobiography », p. 54. Revenir au texte.
    2. Koestler, A., « The Sleepwalkers: A History of Man’s Changing Vision of the Universe », Hutchinson, London, p. 471. Revenir au texte.

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  • Un chrétien doit être l’ennemi du darwinisme

    Certaines personnes bien intentionnées mais très mal informées s’imaginent que Darwin était chrétien, ou qu’il est redevenu chrétien sur son lit de mort. Voyez plutôt ce que Darwin a écrit dans son autobiographie (et gardons à l’esprit qu’il détenait un diplôme de théologie du Christ College de Cambridge) :
    « J’ai fini par remarquer à cette époque [c-à-d en janvier 1839, quand il avait 29 ans] que l’Ancien Testament, du commencement de l’histoire du monde manifestement fausse, avec la tour de Babel, l’arc-en-ciel en tant que signe, etc., etc., à l’attribution des sentiments d’un tyran vindicatif à Dieu, n’est pas plus crédible que les livres sacrés des Hindoos [sic] ou la religion d’un barbare. »1

    Bonjour le marcionisme sarcastic

    Quand à cette histoire de conversion à la dernière minute, il s’agit d’une légende urbaine qui vient d’une mauvaise interprétation du récit qu’une certaine Lady Hope a faite de sa visite à Darwin.

    Rowan Williams
    Pr. Rowan Keith Williams (14/6/1950–)

    Du coup, nous sommes en droit de nous attendre à ce que le christianisme s’oppose à la théorie de l’évolution bec et ongles, non ? Hélas, c’est tout le contraire qui se passe cry. À titre d’exemples :

    • En février 2009, Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry et chef de l’Église d’Angleterre du moment, est allé s’excuser officiellement au cadavre de Darwin dans sa tombe à l’abbaye de Westminster au nom de toute l’Église Anglicane, parce que « les chrétiens n’ont pas compris la théorie de l’évolution » oh ! Il faut dire qu’il soutient une révision de la traduction des Saintes Écritures et l’insertion de la charia dans la loi britannique, et il estime que l’homosexualité reflète l’amour de Dieu et que le récit de la naissance du Christ est un mythe.
    • Il y a eu au moins 14 000 églises qui ont célébré le bicentenaire de Darwin en 2009. Je donnerais cher pour connaître les messages donnés à l’occasion et les versets cités oh
    • Nombreux sont les églises et les séminaires théologiques qui enseignent l’évolutionnisme théiste, et ce, en dépit de ce que Darwin se fut opposé avec force à ce qu’on mêlât l’intervention de Dieu à sa théorie, et que Dawkins, aujourd’hui, s’y oppose avec vigueur.
    • En novembre 2009, l’Institut des Sciences du Vatican a tenu une conférence internationale sur l’anthropologie, et le Vatican a accepté la descendance de l’homme d’après Darwin et a postulé que Dieu a insufflé son Esprit à l’homme à la fin du processus d’évolution sarcastic. On se souvient aussi des propos du pape François comme quoi les théories de l’évolution et du Big Bang ne sont pas incompatibles avec la Bible et que « Dieu n’est pas un magicien avec sa baguette magique. » J’invite tous les éventuels lecteurs catholiques romains à se poser des questions sérieuses sur leur Église et je leur offre ce strip de Dan Lietha, dessinateur à Answers in Genesis, ci-dessous.


      — Croyez-vous que Dieu a créé l’univers en 6 jours littéraux ?
      — Non. Dieu n’est pas un magicien avec une baguette magique !
      — Croyez-vous que Dieu a fait en sorte qu’une vierge enfante et que Son Fils crucifié ressuscite ?
      — !
      Le Dieu de la Bible n’est pas un magicien, mais Il est un Dieu de miracles.

    À vous de décider si l’influence de la théorie de l’évolution darwinienne sur l’Église et sur l’humanité a été bonne ou pas. Si tout évolue, la morale aussi, et ça se voit dans le système judiciaire : un bon avocat n’a qu’à faire valoir l’« hérédité », comme quoi un tueur en série est « né comme ça », et qu’il n’a fait qu’obéir à ses instincts inscrits dans ses gènes, pour qu’il s’en tire. D’ailleurs, Raymond Devos nous a sorti une belle perle là-dessus et nous lui attribuerons le mot de la fin. Merci de m’avoir lu jusqu’au bout. Soyez tous bénis.

    1. Darwin, C. R., « Autobiography », p. 85.
      C’est dans l’autobiographie originale de Darwin, qu’il a écrite pour sa famille, que l’on trouve les mots « ou la religion d’un barbare » ainsi que les opinions de Darwin sur l’Ancien Testament, à savoir « la tour de Babel, l’arc-en-ciel en tant que signe », etc., etc., mais son fils Francis les ôta à la demande de la femme de Darwin, Emma Wedgwood, par la suite. Environ 6 000 mots ont été escamotés de la sorte, pour « ne pas souiller le nom des Darwin. » C’est Nora Barlow, la petite-fille de Charles Darwin, qui a publié l’autobiographie originale intégrale. Il y a un florilège d’autres citations de ce genre ici. Revenir au texte.

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  • Les citations suivantes ont pour source l’autobiographie de Charles Darwin, avec les passages élagués par ses enfants restaurés, avec appendices et notes de Nora Barlow, sa petite-fille, pp. 85-96 :

    • Plus nous connaissons les lois fixes de la nature, plus les miracles deviennent incroyables – que les gens de l’époque eussent été ignorants et crédules à un degré presque incompréhensible pour nous – que l’on ne peut pas prouver que les Évangiles ont été écrits au moment des évènements – qu’ils diffèrent dans d’importants détails, bien trop importants pour admettre que ce sont les imprécisions communes aux témoignages oculaires – c’est par de telles réflexions que… j’en suis venu graduellement à ne plus croire au Christianisme en tant que source divine de révélation.
    • Je peux difficilement voir comment quiconque pourrait souhaiter que le Christianisme fût vrai ; car si c’est le cas, le langage clair du texte semble montrer que ceux qui ne croient pas, et cela inclurait mon père, mes frères et presque tous mes meilleurs amis, seront punis éternellement. Et c’est une doctrine odieuse.
    • Le vieil argument de la conception dans la nature, tel que donné par Paley, et qui me semblait si concluant, tombe à plat, maintenant que la loi de la sélection naturelle a été découverte. Nous ne pouvons plus arguer, par exemple, de ce que la belle charnière d’un bivalve a été créée par un être intelligent, comme la charnière d’une porte par un homme… Tout ce qui est dans la nature est le résultat de lois fixes.
    • Si la véracité [du fait qu’il y a plus de bonheur que de misère dans ce monde] est acceptée, elle s’harmonise bien avec les effets de la sélection naturelle auxquels nous serions en droit de nous attendre. Si tous les individus de n’importe quelle espèce devaient souffrir à un degré extrême en temps normal, ils négligeraient de perpétuer leur espèce […] Plusieurs êtres conscients souffrent beaucoup à l’occasion. Une telle souffrance est tout à fait compatible avec une croyance en la Sélection Naturelle, qui n’est pas parfaite dans son action. […] Un être aussi puissant et aussi rempli de connaissance qu’un Dieu qui peut créer l’univers est pour nos esprits finis omnipotent et omniscient, et cela révolte notre compréhension de supposer que Sa bienveillance n’est pas illimitée, car quel avantage y a-t-il dans la souffrance de millions d’animaux inférieurs sur un laps de temps presque illimité ?
    • Mais on ne peut pas douter que les hindous, les mahométans et d’autres pourraient argumenter de la même manière et avec la même force en faveur de l’existence d’un Dieu, ou de plusieurs Dieux, ou de pas de Dieu comme les bouddhistes. Il y a aussi beaucoup de tribus barbares dont on ne peut dire avec une quelconque véracité qu’elles croient en ce que nous appelons Dieu : ils croient en fait aux esprits ou aux fantômes, et l’on peut expliquer, comme l’ont montré Tyler et Herbert Spencer, la manière dont ces croyances ont probablement apparu.
    • Peut-on faire confiance à l’esprit d’un homme qui s’est, comme je le crois entièrement, développé à partir d’un esprit aussi bas que celui que possède l’animal le plus inférieur, quand il tire des conclusions aussi grandioses [qu’une cause primordiale à l’univers] ?
    • Il serait aussi difficile [à un enfant] de rejeter sa foi en Dieu qu’à un singe de rejeter sa peur et sa haine instinctives d’un serpent.

    La citation ci-dessous nous vient de Michael Crichton, l’auteur de « Jurassic Park » et « Le monde perdu », qui ont engendré les trilogies cinématographiques des « Jurassic Park » et des « Jurassic World ». Il va donc de soi que nous parlons ici d’un évolutionniste pur jus. Il parlait de la science en général mais la critique conviendrait à la théorie de l’évolution. Vous pouvez consulter le texte entier ici :

    « Je voudrais faire une pause ici et parler de cette notion de consensus, et l’avènement de ce qui a été appelé la science de consensus. Je vois la science de consensus comme un développement extrêmement pernicieux qui doit être stoppé net. Historiquement, l’appel au consensus a été le premier refuge des scélérats ; c’est une manière d’éviter le débat en prétendant que la question a déjà été réglée. À chaque fois que vous entendez que le consensus des scientifiques s’accorde sur telle chose ou telle autre, vérifiez que vous avez toujours votre porte-monnaie en poche parce que l’on est en train de vous la jouer à l’envers.

    « Que ce soit bien clair : l’œuvre de la science n’a rien à voir avec le consensus. Le consensus est affaire de politique. La science, au contraire, n’exige qu’un seul chercheur qui se trouve être dans le vrai, ce qui veut dire qu’il ou elle a des résultats vérifiables par référence au monde réel. En science, le consensus est hors-sujet. Ce qui est dans le sujet, ce sont les résultats reproductibles. Les plus grands scientifiques de l’histoire le sont précisément parce qu’ils ont rompu avec le consensus.

    « La science de consensus n’existe pas. Si c’est consensuel, ce n’est pas scientifique. Si c’est scientifique, ce n’est pas consensuel. Point barre. »

    [Crichton donne ensuite une série d’exemples où le consensus scientifique avait tout faux pendant de nombreuses années.]

    « Enfin, je voudrais vous rappeler de remarquer où l’on en appelle au consensus. On n’en appelle au consensus que dans les situations où la science n’est pas assez solide. Personne ne dit que le consensus scientifique s’accorde à dire qu’E=mc². Personne ne dit que le consensus est que le Soleil est à 150 millions de kilomètres. Il ne viendrait jamais à l’esprit de quiconque de parler comme ça. »


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  • Darwinisme et marxisme

    L’antagonisme de Marx envers la religion

    L’acceptation du darwinisme et le rejet de la religion revêtaient une importance critique pour le mouvement communiste lors de son émergence.

    Lorsque Karl Marx (1818-1883) abandonna sa foi chrétienne et devint athée, il conclut que la religion représentait un outil des riches pour assujettir les pauvres. Il accusa de manière ouverte la religion de constituer « l’opium des peuples », et dans toutes les nations où les communistes prirent le pouvoir, les églises étaient sinon abolies sans autre forme de procès, tout du moins réduites à l’impuissance.1 L’opium est une drogue anesthésiante et Marx a décrit la religion comme ayant le même effet, c-à-d qu’elle servirait à pacifier les opprimés car elle met l’accent sur la paix, la non-violence et l’amour du prochain. Résultat : ça les faisait se sentir mieux mais ne résolvait pas leurs problèmes.

    Marx estimait que la religion, plus qu’une simple illusion, avait une fonction sociale délétère, à savoir aveugler les opprimés par rapport à la vérité de leur oppression et empêcher les gens de voir les dures réalités de l’existence. Tant que les travailleurs et les opprimés croiraient que leur comportement et leurs souffrances patients et moraux leur permettraient de gagner la liberté et le bonheur au paradis, ils se laisseraient opprimer. Marx en conclut que les travailleurs ne changeraient leur perception de la réalité que quand ils réaliseraient que Dieu, l’au-delà et les bonnes raisons de ne pas obtenir ce qu’ils veulent dès maintenant, quitte à le prendre à d’autres, n’existaient pas.

    D’après Marx, la solution consistait à abolir la religion, ce qui permettrait aux pauvres de lancer une révolte ouverte contre les « oppresseurs » (les propriétaires, les fortunés, les entrepreneurs, etc.) et de s’emparer de leurs richesses pour que les pauvres pussent goûter à la richesse et au succès en ce monde. Qui plus est, comme « les riches et les puissants ne vont pas juste les céder, les masses devraient s’en emparer par la force. »2 Eidelberg a remarqué que « l’eschatologie de Marx, sa philosophie matérialiste de l’histoire est, dans la pratique, une doctrine de révolution permanente, une doctrine qui ne peut que se traduire par une violence, une terreur et une tyrannie périodiques. »3

    Pour cette raison, Marx conclut que l’« abolition de la religion » représentait un prérequis pour l’atteinte d’un bonheur réel pour le peuple.4 En conséquence, une pierre de touche importante du communisme consistait à enlever l’opium (la religion) au peuple et à les convaincre qu’ils devaient manger, boire, s’amuser dès maintenant, car ils pouvaient mourir le lendemain (1 Cor. 15:32) – et pour avoir les ressources pour boire, manger et s’amuser, il fallait qu’ils les dérobassent aux riches et à ceux qui avaient réussi. Marx mettait l’accent sur le fait que dans la philosophie darwinienne, à part pour les plaisirs personnels du moment, la vie, sur le long terme, n’avait aucun sens ni aucune finalité car nous étions des accidents de la nature qui, selon toute probabilité, ne se produiraient plus jamais sur Terre.5

    Un facteur important, toutefois, fut négligé dans la vision du monde irréaliste (mais idéaliste) de Marx : « l’ouvrier mérite son salaire » (Lc. 10:7 ; 1 Ti. 5:18 ; cf. Lév. 19:13 ; De. 24:14-15). Débuter une entreprise implique en général un énorme risque, cela requiert un travail ardu et de longues heures de la part de personnes qui ont souvent d’énormes talents pour la guider au succès. La plupart des nouvelles entreprises échouent – moins d’1/5 réussissent – et la vaste majorité ne connaissent qu’un succès modéré.

    D’un autre côté, d’énormes récompenses peuvent résulter d’une entreprise si elle réussit, dont la richesse, le prestige, mais plus encore, la satisfaction de la réussite et d’avoir bâti une entreprise couronnée de succès. Les récompenses doivent être grandes pour que les gens assument les risques impliqués. Beaucoup des personnes qui échouent à monter une entreprise perdent tout ce qu’elles ont. Pour ces raisons, le communisme était voué à échouer en tant que théorie économique.

    Pour s’assurer que le communisme maintînt sa base de puissance, il fallait endoctriner les gens contre les religions, en particulier les religions abrahamiques, qui maintiennent que spolier les gens de leurs biens est mal et que tuer les gens pour leur voler leur bien est un affreux péché.6 De plus, elles maintiennent que, bien que nous devrions prendre position pour le bien, la justice ne constitue pas une certitude en ce monde (mais Dieu a promis des récompenses dans l’au-delà pour ceux qui recherchent la droiture).

    Le rejet du christianisme et l’adoption d’une vision du monde athée par Marx revêtait une importance critique pour le développement de son argumentaire, ainsi que de celui de nombre de ses partisans. Les Écritures enseignent qu’il faut exprimer de l’affection, de la compassion et de l’attention aux pauvres, aux veuves, aux orphelins, aux infirmes, aux rebuts de la société et même aux criminels, mais elles maintiennent aussi que l’ouvrier est digne de son salaire et condamnent le meurtre (même si cela fait partie d’une révolution sociale – « si quelqu’un tue par l’épée, il faut qu’il soit tué par l’épée » : Ap. 13:10). Dans la majorité des cas, le christianisme a constitué une force qui a empêché les gens d’en spolier d’autres du fruit de leur labeur.

    Les fruits de l’idéal athée de Marx ont manifesté un aspect tragique. L’idéal communiste selon lequel « chacun prend selon ses besoins, et chacun donne selon ses capacités » devient bien trop souvent « chacun prend autant qu’il peut, et donne aussi peu qu’il peut. » La banqueroute de la plupart des pays communistes en a résulté. Dans les décennies précédentes, nous avons vu l’effondrement de tous les régimes communistes et leur remplacement par des gouvernements capitalistes ou socialistes (Cuba et la Chine ont des gouvernements socialistes, la Chine a lancé de grandes réformes capitalistes dans sa volonté de coexister avec le capitalisme, et la Corée du Nord se dirige à vitesse grand V vers un gouvernement socialiste). La qualité d’une société est fonction du calibre de ses dirigeants. Ce sont les gens les plus qualifiés qui devraient diriger les écoles, les usines et les gouvernements. La pauvreté économique de la Russie et d’une grande partie de l’Europe de l’Est (due à des facteurs complexes et imbriqués) rend un témoignage éloquent de l’échec du communisme.

    Les raisons pour lesquelles le communisme est athée et a entraîné un holocauste

    Georg Wilhelm Friedrich Hegel
    Georg Wilhelm Friedrich Hegel (27/8/1770–14/11/1831)

    Le concept de dialectique de Hegel a influencé Marx de manière considérable. Georg Hegel (1770-1831) maintenait que la religion, la science, l’histoire et « pratiquement tout le reste » évoluaient vers un état supérieur au fur et à mesure.7 Cela se fait par un processus nommé dialectique, où une thèse (une idée) finit par se heurter à une antithèse (une idée contraire), produisant une synthèse ou un mélange composé du meilleur du vieux et du neuf.8 Marx en inféra que le capitalisme constituait en l’occurence la thèse, et le prolétariat organisé l’antithèse. En gros, le conflit central du capitalisme se livrait entre ceux qui contrôlaient les moyens de production (les propriétaires, la classe riche, ou la bourgeoisie) et ceux qui faisaient le vrai travail physique (les ouvriers ou le prolétariat). Marx avait pour idée centrale que la synthèse (à savoir le communisme) émergerait de la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie, ce qu’illustrait le fameux slogan de Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous et renversez vos oppresseurs ! »

    Marx en vint à la conclusion que la masse (les travailleurs – ces personnes qui travaillaient dans les usines et les fermes) lutterait avec les pontes des affaires, les riches et les entrepreneurs. Comme il y avait bien plus d’ouvriers que de propriétaires, Marx avait la conviction que les ouvriers renverseraient les entrepreneurs par une violente révolution à un moment donné, leur prenant usines et richesses. Cela aboutirait à une dictature du prolétariat. Marx croyait que la propriété privée connaîtrait alors l’abolition, et que les ouvriers possèderaient le pays de manière collective, y compris les fermes et les moyens de production. Tous les ouvriers partageraient alors de façon égale le fruit de leur labeur, engendrant une société sans classe où chacun gagnerait une même somme d’argent. La philosophie a bien entendu séduit des millions de gens, en particulier les pauvres, les opprimés et beaucoup de personnes de classe moyenne qui avaient souci des pauvres.

    Avec les révolutions communistes, les richesses ont été arrachées aux classes de propriétaires terriens, aux riches, aux industriels et à d’autres. La spoliation des terres et des richesses des propriétaires en général a causé une résistance immense et étendue.

    Beaucoup de ces gens avaient bâti leur richesse sur un dur travail et des décisions d’affaires astucieuses, et ils n’avaient pas envie d’abandonner ce qui leur avait pris des années de dur labeur. Un bain de sang en a résulté, qui a coûté la vie à des centaines de millions de personnes. Parmi les victimes se trouvaient souvent les entrepreneurs les plus talentueux, les industriels les plus habiles et l’épine dorsale intellectuelle de la nation. Les ouvriers, promus responsables de compagnies et d’usines tenues jadis par ce que Marx appelait la bourgeoisie, n’avaient pas pour la plupart les talents et les qualités personnelles requises. En conséquence, des produits de qualité inférieure, une productivité basse et une quantité de déchets incroyable constituèrent pendant des générations le fléau et la norme du monde communiste.

    Comme le note Jorafsky, l’histoire aura beau porter un dur jugement sur Marx, le fait est que sa théorie a unifié le darwinisme et la révolution de manière intrinsèque et inextricable :
    « […] un historien peut difficilement ne pas admettre que la prétention de Marx à fournir une orientation scientifique à ceux qui voudraient transformer une société a été une des raisons principales de l’énorme influence de sa doctrine. »9

    1. Marx, K. H., « A Contribution to the Critique of Hagel’s Philosophy of Right », p. 57, 1844. Réimprimé dans « Early Political Writings » (édité et traduit par Joseph O’Malley), Cambridge University Press, 1994. Revenir au texte.
    2. Macrone, M., « Eureka! 81 Key Ideas Explained », Barnes and Noble, New York, p. 216, 1995. Revenir au texte.
    3. Eidelberg, P., « Karl Marx and the declaration of independence: the meaning of Marxism », Intercollegiate Review 20:3-11, p. 10. Revenir au texte.
    4. Marx, op. cit. p. 58. Revenir au texte.
    5. Gould, S. J., « Wonderful Life: Burgess Shale and the Nature of History », W. W. Norton, New York, p. 233, 1989. Revenir au texte.
    6. Wurmbrand, R., « Marx and Satan », Crossway Books, Westchester, p. 11, 1987. Revenir au texte.
    7. Macrone, op. cit., p. 52. Revenir au texte.
    8. Macrone, op. cit. p. 51. Revenir au texte.
    9. Jorafsky, D., « Soviet Marxism and Natural Science », Routledge and Kegan Paul, Londres, p. 4, 1961. Revenir au texte.

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  • Darwinisme et capitalisme


    « C’est quoi, le ‘darwinisme social’ ?
    — La survie du plus riche. »

    Le spencerisme

    Herbert Spencer
    Herbert Spencer (27/4/1820–8/12/1903)

    Herbert Spencer, eugéniste et darwiniste social radical, a conclu que certaines races « inférieures », ainsi que les individus faibles, étaient trop peu adaptés et voués à l’extinction. Ses livres devinrent des best sellers, employés dans les universités et influençant les pontes américains des affaires. Il eut même droit à un magazine spécial pour y exposer ses idées et à un dîner en son honneur donné par le Jeff Bezos de l’époque, Andrew Carnegie, auquel tous ceux qui se targuaient d’un statut conséquent ont participé.

    Andrew Carnegie
    Andrew Carnegie (25/11/1835–11/8/1919), surnommé « l’homme le plus riche du monde », qui avait pour devise « Aim for the highest » (Visez le summum).

    Spencer est notoire pour avoir fourni une justification rationnelle au capitalisme ultra-libéral : l’évolution sociale éliminerait d’elle-même les individus faibles ou inadaptés et l’homme rationnel n’avait pas à se mettre en travers.

    Isaac Osimov
    Isaac Osimov (2/1/1920–6/4/1992)

    Nous comprendrons avec aisance les implications abominables que pareille philosophie peut avoir. Ainsi, Isaac Asimov, bien qu’évolutionniste et anti-créationniste convaincu, a remarqué que le darwinisme pouvait servir à justifier l’indifférence à la responsabilité sociale normale envers les chômeurs et les nécessiteux :
    « En 1884, [Spencer] a maintenu, par exemple, que les personnes inemployables ou les fardeaux pour la société devraient être laissés mourir plutôt que d’en faire des objets d’aide et de charité. Cela, apparemment, élaguerait les individus inadaptés et renforcerait la race. C’était une philosophie immonde qui pouvait être utilisée pour justifier les pires impulsions des êtres humains. »1

    Les conditions de travail courantes au XIXe et au début du XXe siècles

    Le manque atterrant d’intérêt des barons voleurs capitalistes envers le bien-être social de la communauté, voire envers celui de leurs propres employés, se traduisant en particulier par des conditions de travail ignobles, entraînèrent des millions de morts et de mutilations, avec une estimation d’un million par an rien qu’aux USA.2

    Des moteurs d’entraînement par courroie et des arbres de puissance sans protection représentaient la norme plutôt que l’exception. Un ouvrier ne pouvait guère travailler toute sa vie aux usines sans se retrouver avec des doigts, des mains, voire des bras amputés, une perte de vision ou d’ouïe, une intoxication au mercure, voire le cancer. Les ouvriers des aciéries travaillaient sur des périodes de 12 h ininterrompues par une température de 47 °C pour 1,25 $ par jour.

    J. P. Morgan
    John Pierpont Morgan (17/4/1837–31/3/1913)

    Les vies humaines avaient si peu de valeur aux yeux des barons voleurs capitalistes que rien que la catégorie des ouvriers du rail subit des centaines de morts inutiles dues aux extrêmes de température, à la maladie et aux attaques d’Indiens. Ainsi, J. P. Morgan acheta 5 000 fusils défectueux à 3,50 $ l’un et les revendit à l’armée 22 $ pièce. Les fusils défectueux explosaient parfois, emportant le pouce de l’utilisateur. Les victimes intentèrent un procès, mais elles le perdirent, car, bien entendu, les juges, ayant grandi au lait Darwin, prenaient fait et cause pour les barons voleurs, eux-mêmes de toute façon bien déterminés à ne rien faire pour améliorer le sort de leurs employés beurk

    Du christianisme au darwinisme

    La plupart des barons exploiteurs se présentaient comme des chrétiens protestants, mais avaient dans les faits soit abandonné la foi en la Bible, soit inclus dans celle-ci les idées de Darwin et de Spencer. Bien souvent, ils ne se rendaient pas compte de la sorte de personnes qu’ils étaient vraiment, à savoir de vils vampires qui écrasaient et la concurrence et leurs ouvriers, mais attribuaient leur succès à des caractéristiques personnelles élevées comme l’intelligence, l’habileté, l’âpreté au gain et la vertu.
    Dans les faits, le darwinisme leur tenait lieu de religion. Ainsi, Andrew Carnegie s’identifiait comme chrétien au début, mais il abandonna sa foi pour le darwinisme quand il y fut introduit par un groupe de « penseurs éclairés et libres […] qui cherchaient une nouvelle religion de l’humanité » et se réunissaient chez un prof de l’université de New York, et il devint un proche ami de Herbert Spencer.3 Carnegie a déclaré dans son autobiographie que lorsque lui et plusieurs de ses amis en vinrent à douter des enseignements de la Bible,
    « […] y compris l’élément surnaturel, et, en fait, la fresque entière du salut par la rémission des péchés et toute la trame construite dessus, je suis tombé, heureusement, sur les œuvres de Darwin et de Spencer […] Je me souviens que la lumière m’inonda et que tout devint clair. Non seulement je m’étais débarrassé de la théologie et du surnaturel, mais j’avais trouvé la vérité de l’évolution. ‘Tout va bien car tout s’améliore’, c’était devenu mon leitmotiv [ultra-libéral], ma vraie source de réconfort. L’homme n’a pas été créé avec un instinct d’auto-dégradation, mais de l’inférieur, il s’est élevé vers des formes supérieures. Il n’y a pas de fin concevable à cette marche vers la perfection non plus. »4
    Pour Carnegie, Spencer devint un Dieu. Il disait de lui qu’« il est le plus grand esprit de cette époque ou de n’importe quelle autre », et que « dans les volumineux volumes [de Spencer] se trouve l’essence finale de toute vérité et connaissance. »5

    John Davidson Rockefeller
    John Davidson Rockefeller (8/7/1839–23/5/1937)

    John D. Rockefeller aurait dit que « la croissance d’une grande entreprise est une simple question de survie des plus adaptés, […] l’élaboration d’une loi de la nature […] ».6  Les Rockefeller, bien qu’ils maintiennent des apparences chrétiennes protestantes, épousent la théorie de l’évolution et considèrent la Genèse comme de la mythologie.7

    John Davidson Rockefeller Jr
    John Davidson Rockefeller Jr (29/1/1874–11/5/1960)

    Ainsi, lorsqu’un philanthrope donna 10 000 $ pour aider à fonder une université qui porterait le nom du célèbre avocat et politicien créationniste (« vieille-terre ») américain William Jennings Bryan, John D. Rockefeller Jr répliqua en faisant don d’un million de dollars à l’université théologique ouvertement anti-créationniste Chicago Divinity School.8
    Bien entendu, cette philosophie n’eut pas que le suffrage de Carnegie et des Rockefeller, mais aussi de la majorité des gros capitalistes de l’époque, comme par exemple des magnats du rail comme James Hill.9 Même Levine, Miller et Henry Ford, l’archétype du gros capitaliste américain, ont trouvé dans le darwinisme une logique parfaite pour le système de libre-entreprise.10

    Le darwinisme, justification du capitalisme le plus dur

    Un des principaux porte-paroles du darwinisme, William Graham Sumner, prof à l’université de Princeton, a conclu que « les millionnaires sont les individus les plus adaptés de la société » et qu’« ils méritent leurs privilèges » car ils ont été « sélectionnés naturellement dans le creuset de la compétition. »
    Il se trouvait en nombreuse compagnie : dans une étude de sociologie, Rosenthal s’est aperçu que les sociologues Cooley, Sorokin, Ross et Park adhéraient tous à des doctrines biologiques racistes qui justifiaient et même encourageaient la politique de la loi de la jungle. Les doctrines biogénétiques ont toujours eu pour effet dans l’histoire de promouvoir une attitude d’acceptation face au capitalisme radical, au racisme, au sexisme et même à la guerre. Rosenthal a affirmé que c’était le cas même s’il n’y avait aucun indice que le comportement social humain eût une base biogénétique, ni que la compétition sociale ou en affaires, la domination masculine, l’agressivité, la territorialité ou même le patriotisme, la guerre ou le génocide constituassent des universels humains à fondement génétique.11

    Plusieurs darwinistes en conclurent qu’une entreprise se devait de suivre les lois du darwinisme si elle ne voulait pas se retrouver acculée à l’extinction comme dans le domaine biologique. D’après Asma, très près de nous :
    « La nature se développe de telle manière que le fort survit et le faible périt. Ainsi, les structures sociales et économiques qui survivent sont plus fortes et meilleures, et les structures qui ne le sont pas étaient de toute évidence vouées à s’effondrer. Il est mieux que le capitalisme ait survécu à la guerre froide comme il était mieux que les mammifères eussent survécu à l’ère mésozoïque quand les dinosaures se sont éteints. Comment savons-nous que le capitalisme est mieux que le communisme et que le mammifère est mieux que le dinosaure ? Parce qu’ils ont survécu, bien sûr. »12 (Italiques dans l’original)
    Le magnat du pétrole de Houston Michel Halbouty, un baron voleur typique, justifiait son exploitation impitoyable par ce raisonnement : « Comme dans la nature, le principe de la survie du plus fort prévaut. »13 Ces gens pensaient que la loi naturelle justifiait leur comportement parce que la survie du plus adapté constituerait le résultat inévitable de l’histoire.14 Il s’ensuivit un niveau de cruauté dans les pratiques commerciales allant jusqu’à l’assassinat.

    Les barons voleurs donnaient bien aux charités, mais c’était du flan car même à ce moment-là, ils restaient fidèles au darwinisme : rien qu’entre 1887 et 1907, Andrew Carnegie a fait don de 125 millions de dollars, mais « rien n’est allé directement au secours des classes défavorisées. En bon darwinien, il ne voyait aucune raison de sauver les inadaptés […] Balancer l’argent dans la mer lui aurait semblé préférable. »14 En fait, ces bons messieurs ne voyaient pas le darwinisme comme une force négative, mais, selon les mots du président de l’université Clark, G. Stanley Hall :
    « Rien ne renforce l’optimisme comme l’évolution. Ce sont les meilleurs, ou à la limite, ce ne sont pas les pires, qui survivent. Le développement se fait vers le haut, il est créatif et non décréatif. A partir du gaz cosmique, il y a progrès, avancement et amélioration. »15

    Aujourd’hui

    Nous retrouvons un des nombreux exemples mettant en évidence que le darwinisme se porte encore comme un charme dans le mental des barons voleurs dans la manière dont Robert Blake et ses co-auteurs (dans leur best-seller intitulé « Darwinisme d’entreprise ») ont appliqué sans ambages le darwinisme au business moderne. Ils ont conclu que l’entreprise évolue, s’accroît et s’étend de manière très prévisible, en particulier dans des étapes définies, très semblables aux étapes de l’évolution humaine.16 Cette « évolution de l’entreprise » est naturelle ; en accord avec les principes darwiniens, soit l’entreprise avale la concurrence, soit elle se fait avaler par icelle.

    William Henry Gates III
    William Henry Gates III (28/10/1955–)

    Même après la 2e Guerre Mondiale, plusieurs magnats du pétrole indépendants s’imaginaient encore que leur succès dépendait de la philosophie de la lutte darwinienne pour la vie.13. David Gelernter, prof à Yale, a cité l’ancien DG de Microsoft Rob Glaser a conclu que Bill Gates, l’homme le plus riche du monde au moment où il écrivait, est « impitoyable et Darwinien. Le succès est défini par l’aplatissage de la concurrence, et non pas par la création de l’excellence  ».17 Et je dois dire que ça se ressent dans sa production he.

    On peut aussi citer les pratiques ignobles et impitoyables d’une multinationale comme Shell, dont des pays du Tiers-Monde entiers pâtissent, et mises en évidence par Éva Joly. On peut encore citer les pratiques d’Amazon : des salariés écossais de cette entreprise sont payés un salaire de misère qui les oblige à vivre sous la tente à proximité du lieu de travail faute de pouvoir prendre la navette de l’entreprise, au prix exorbitant.

    Que dire, pour conclure, à part que le christianisme promeut un comportement radicalement différent, et que si les barons voleurs capitalistes d’hier et d’aujourd’hui avaient cru au récit de la Genèse sur nos origines plutôt qu’à celui de Darwin, ils n’auraient aucunement atteint pareils extrêmes dans leur convoitise et leur avidité ?
    « […]La Bible […] ne prêche absolument pas la guerre de chacun contre tous, mais la guerre de chaque homme contre son vil être. Le problème du succès n’était pas de broyer les concurrents, mais d’élever son être – et les 2 n’étaient pas équivalents. Les opportunités de succès, comme les opportunités de salut, étaient illimitées ; le paradis pouvait recevoir tous ceux qui étaient dignes. Une telle conception du paradis économique différait de la notion malthusienne selon laquelle les chances étaient si limitées que l’ascension de l’un signifiait la chute des autres. C’était cette vision plus optimiste, selon laquelle chaque triomphe ouvrait la voie à plus encore, qui dominait la perspective des gens qui écrivaient des manuels d’aide de soi. »18

    Pour finir, cet article doit énormément à celui de Jerry Bergman, docteur en biologie, dans le numéro du Journal of Creation 16(2), pp. 105–109 d’août 2002, intitulé « Darwin’s critical influence on the ruthless extremes of capitalism .

    1. Osimov, I., « The Golden Door: The United States from 1876 to 1918 », Houston Mifflin Company, Boston, p. 94, 1977. Revenir au texte.
    2. Hunter, R., « Poverty », Torchbooks, New York, 1965. Revenir au texte.
    3. Bettmann, O., « The Good Old Days—They Were Terrible! », Random House, New York, p. 71, 1974. Revenir au texte.
    4. Carnegie, A., « Autobiography of Andrew Carnegie (1920) », éditée par Van Dyke, J. C., réimprimée par Northeastern University Press, Boston, p. 327, 1986. Revenir au texte.
    5. Wall, J. F., « Andrew Carnegie », Oxford University Press, New York, p. 390, 1970. Revenir au texte.
    6. Oldroyd, D. R., « Darwinian Impacts », Humanities Press, Atlantic Highlands, New Jersey, p. 216, 1980. Revenir au texte.
    7. Taylor, I. T., « In the Minds of Men: Darwin and the New World Order », TFE Publishing, Minneapolis, p. 386, 1991. Revenir au texte.
    8. Larson, E. J., « Summer for the Gods: The Scopes Trial and America’s Continuing Debate Over Science and Religion », Basic Books, New York, p. 183, 1997. Revenir au texte.
    9. Morris, H. et Morris, J. D., « The Modern Creation Trilogy, Vol. 3, Society and Creation », Master Books, Green Forrest, 1996, p. 87. Revenir au texte.
    10. Levine, J. et Miller, K., « Biology: Discovering life », D. C. Heath, Lexington, p. 161, 1994. Revenir au texte.
    11. Rosenthal, S. J., « Sociobiology: New Synthesis or Old Ideology? » Étude présentée en 1977 à la Convention de l’Association Sociologique Américaine. Revenir au texte.
    12. Asma, S. T., « The new social Darwinism: deserving your destitution », The Humanist 53(5):11, 1993. Revenir au texte.
    13. Cité in Olien, R. M. et Olien, D. D., « Wildcatters: Texas Independent Oilmen », Texas Monthly Press, Austin, p. 113, 1984. Revenir au texte.
    14. Wyllie, I., « The Self-Made Man in America », Rutgers University Press, New Brunswick, p. 92, 1954. Revenir au texte.
    15. Hall, G. S., « Adolescence and Its Psychology », Appleton, D., New York, p. 546, 1928. Revenir au texte.
    16. Blake, R., Avis, W. et Mouton, J., « Corporate Darwinism », Gulf Pub, Houston, 1966. Revenir au texte.
    17. Gelernter, D., « Bill Gates », Time Magazine 152(23):201–205, 1998, p. 202. Revenir au texte.
    18. Ref. 8, p. 27. Revenir au texte.

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