• Le canon des Écritures, épisode 3

    Nos aînés dans la foi

    L’Apôtre Paul

    2 Tim. 3:15-17 : « dès ton enfance, tu connais les saintes lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi en Jésus-Christ. Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre. »

    N. B. :

    • « Saintes lettres » traduit ici le grec « grammata », qui ne désigne que l’Ancien Testament, puisqu’il constituait les seules Saintes Lettres que Timothée connaissait depuis l’enfance. Il convient d’ailleurs de remarquer que Paul considérait que Moïse, plutôt qu’un quelconque prêtre de la période post-déportation, avait rédigé la Torah : cf. par ex. Ac. 13:39 ; Rom. 10:5 ; 1 Cor. 9:9 ; 2 Cor. 3:15.
    • Au v. 16, le mot grec traduit par « Écriture » est « graphè », ce qui inclut non seulement l’Ancien Testament mais aussi les livres du Nouveau Testament déjà rédigés à l’époque (vers l’an 63), à savoir 2 Pierre, Jude, Hébreux et les livres écrits par Jean. Et comme les épîtres de Paul viennent de l’inspiration de Dieu, cela s’applique aussi aux livres du Nouveau Testament venus après.
    • Le mot grec traduit par « inspirée de Dieu » est théopnéustos (mot à mot : « soufflé de Dieu »). Si Dieu a « soufflé  » les Écritures Saintes, et qu’Il est infaillible, alors les Écritures Saintes idem wink2.
    • Si les Écritures Saintes peuvent « rendre sage à salut » et « accompli et propre à toute bonne œuvre », alors tout l’enseignement spirituel et toutes les directives morales que nous nécessitons s’y trouvent.
    • Le v. 16 déclare de claire manière que Dieu a inspiré toutes les Écritures, et pas juste les passages qui relèvent des domaines spirituel et moral. Il va donc de soi que l’inerrance de la Bible s’étend à tout ce qu’elle affirme. La Bible touche aux domaines scientifique et historique, tout ce qu’elle dit à ces sujets est donc vrai. La résurrection, par exemple, la pierre angulaire du christianisme, s’inscrit dans l’histoire de l’humanité comme dans le diamant : Jésus a vidé Son tombeau 3 jours après Son exécution. Cela touche aussi à la science puisque les scientifiques matérialistes soutiennent que les morts ne ressuscitent pas. Le sens de la mort et de la résurrection du Christ s’enracine de manière inextricable dans la véracité de la Genèse (1 Cor. 15:21-22). Alors si nous faisons des compromis avec la science uniformitariste au sujet des origines, qu’est-ce qu’on fait quand l’enseignement moral de la Bible contredit la « science », par exemple la condamnation de la fornication et de l’homosexualité par la Bible en comparaison avec les affirmations de la « science » selon lesquelles « c’est dans nos gènes » ? Souvenons-nous de ce que Jésus disait à Nicodème (et que je cite souvent sur ce blog) : « Si vous ne croyez pas quand Je vous parle des réalités terrestres, comment croirez-vous si Je vous parle des réalités célestes ? » (Jn. 3:12)
    • Paul définit ici 4 usages des Écritures Saintes :
      • 2 positives : enseigner et instruire dans la justice
      • 2 négatives : convaincre et corriger
      Les positives nous révèlent qu’il n’y a rien dans les Écritures qui nous entraînerait dans l’erreur, tant dans la narration que dans l’enseignement. Les négatives nous révèlent que les Écritures nous permettent de réfuter les idées et comportements contraires à la volonté de Dieu. Et s’il y a la moindre erreur dans les Saintes Écritures, ces usages perdent leur signification.
    • 1 Tim. 5:18 cite De. 25:4 et Lc. 10:7, c.-à-d. l’Ancien et le Nouveau Testaments dans la même foulée. Ça prouve que même à l’époque des Apôtres, les livres du Nouveau Testament étaient considérés comme Saintes Écritures.

    1 Tim. 4:12-14 : « Que personne ne méprise ta jeunesse ; mais sois un modèle pour les fidèles, en parole, en conduite, en charité, en foi, en pureté. Jusqu’à ce que je vienne, applique-toi à la lecture, à l’exhortation, à l’enseignement. Ne néglige pas le don qui est en toi, et qui t’a été donné par prophétie avec l’imposition des mains de l’assemblée des anciens. »

    N. B. :

    1. Paul prenait le récit de la Genèse à la lettre, et l’avait même utilisé pour enseigner les rôles de l’homme et de la femme dans l’Église.
    2. Ac. 17:1-3 : « Paul et Silas passèrent par Amphipolis et Apollonie, et ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul y entra, selon sa coutume. Pendant trois sabbats, il discuta avec eux, d’après les Écritures, expliquant et établissant que le Christ devait souffrir et ressusciter des morts. Et Jésus Que je vous annonce, disait-il, c’est Lui Qui est le Christ. »
      Ce verset révèle l’importance des Saintes Écritures dans l’évangélisation par Paul des Juifs, qui admettaient d’office leur autorité.
    3. Ac. 17:10-11 : « Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. Lorsqu’ils furent arrivés, ils entrèrent dans la synagogue des Juifs. Ces Juifs avaient des sentiments plus nobles que ceux de Thessalonique ; ils reçurent la parole avec beaucoup d’empressement, et ils examinaient chaque jour les Écritures, pour voir si ce qu’on leur disait était exact. »
      Nous voyons ici que les nobles Béréens ont vérifié jusqu’à l’enseignement de Paul par rapport aux Saintes Écritures , et nous sommes tenus de faire de même.

    Pierre

    Ac. 3:22 : « Moïse a dit : Le Seigneur votre Dieu vous suscitera d’entre vos frères un Prophète comme moi ; vous l’écouterez dans tout ce qu’Il vous dira »

    Le 1er des Apôtres témoigne aussi de l’authenticité du Pentateuque.

    2 Pi. 1:20-21 : « sachant tout d’abord vous-mêmes qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être un objet d’interprétation particulière, car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. »

    N. B. : Pierre, l’aîné des Apôtres, déclare ici que le Saint Esprit a dirigé (lit. porté) les écrivains de la Bible pour qu’ils écrivent très exactement ce qu’Il voulait qu’ils écrivissent. Ça ne signifie toutefois pas que Dieu l’ait dicté (sauf dans certains cas bien précis et explicites), mais Dieu a supervisé la personnalité des auteurs pour qu’ils rédigeassent à la lettre près ce qu’Il voulait qu’ils rédigeassent. Cela suffit d’ailleurs à répondre à la moitié des arguments utilisés par les musulmans pour dénigrer la Bible, dont ils confondent le processus de rédaction avec celui qui aurait donné le Coran selon eux.

    2 Pi. 3:15-16 : « Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. »

    Bien des chrétiens devraient en prendre de la graine, vous ne croyez pas yes ?

    N. B. : Pierre affirme ici que les écrits de Paul appartiennent aux Saintes Écritures.

    Jude

    Jud. 3 : « Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. »

    N. B. : Si la foi a été transmise aux saints une fois pour toutes, ça veut dire qu’il n’y a plus besoin de la moindre révélation supplémentaire une fois le canon des Écritures fermé.

    Jean

    Jn. 1:17 : « car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. »

    Nous avons ici le témoignage inspiré du Saint Esprit de Jean l’Évangéliste qui nous apporte une énième confirmation supplémentaire que Moïse a bien écrit les 5 livres qui lui sont attribués, la Genèse y compris. (Pour rappel, il s’agissait de toute manière de l’opinion générale du peuple juif, à preuve Ac. 6:14).

    Jn. 14:26 : « Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en Mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que Je vous ai dit. »

    La promesse du Christ s’adresse ici aux disciples présents. Jean a vécu le plus longtemps, aussi ses livres sont-ils les derniers du le canon du Nouveau Testament. On peut affirmer de manière raisonnable qu’Ap. 22:18-19 déclare la fermeture du canon des Saintes Écritures.

    Les Pères de l’Église

    Si le Nouveau Testament venait à disparaître de la surface de la planète, on pourrait le reconstituer au complet (excepté 11 versets) grâce à l’œuvre des Pères de l’Église.

    • Pour Irénée, évêque de Lyon (v. 170) et disciple de Polycarpe, lui-même disciple de Jean, les Évangiles constituaient des axiomes d’une importance extrême. Il a cité tous les livres du Nouveau Testament, à part Philémon, Jacques, 2 Pierre et 3 Jean.
    • Ignace, évêque d’Antioche (50-115), a cité 15 livres du Nouveau Testament. Il a admis que Pierre et Paul avaient plus d’autorité que lui :
      « Je ne vous pas d’ordre comme Pierre et Paul le faisaient. Ils sont des Apôtres, mais moi je ne suis encore qu’un esclave jusqu’à maintenant. » (Épître aux Romains)

      Augustin d’Hippone
      Augustin d’Hippone (13/11/354text-align: center28/8/430)

    • Augustin en avait, des choses à dire sur l’infaillibilité des Écritures :
      « Car il me semble que les plus désastreuses conséquences s’ensuivraient de ce que nous crussions que l’on trouvât quelque erreur dans les livres sacrés : à savoir, que ceux par qui les Écritures nous ont été données, et qui les ont couchées par écrit, eussent mis quelque erreur dans ces livres. C’est une chose de savoir si ce peut être le devoir d’un homme de bien à un moment quelconque de tromper ; c’en est une toute autre de savoir si c’aurait pu être le devoir d’un auteur des Saintes Écritures de tromper : en fait, ce n’est même pas une question qui se pose. Car si l’on admet ne serait-ce qu’une seule fois dans ce grand sanctuaire de l’autorité une seule fausse affirmation faite par devoir, il ne restera pas une seule phrase de ces livres qui, si elles paraissent à quiconque difficiles à mettre en pratique ou dures à croire, ne puisse par cette même règle fatale être défaussée, en tant qu’affirmation que, intentionnellement, et par sens du devoir, l’auteur avait déclaré ce qui n’était pas vrai. » (1ère Épître à Jérôme)

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