• Le canon des Écritures, épisode 2

    Jésus Christ

    Mt. 19:3-8 : « Les pharisiens L’abordèrent et, pour Lui tendre un piège, ils Lui dirent : « Est-il permis à un homme de divorcer de sa femme pour n’importe quel motif ? » Il répondit : « N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement, a fait l’homme et la femme et qu’Il a dit : C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux ne feront qu’un ? Ainsi, ils ne sont plus deux mais ne font qu’un. Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. Pourquoi donc, Lui dirent-ils, Moïse a-t-il prescrit de donner à la femme une lettre de divorce et de la répudier ? Il leur répondit : C’est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes ; au commencement, il n’en était pas ainsi. »

    N. B. :

    1. Le Christ prenait le livre de la Genèse à la lettre. En fait, le Christ prenait à la lettre ces parties de l’Ancien Testament même que les incroyants aiment le plus à ridiculiser.
    2. Le Christ considérait Moïse comme l’auteur du Pentateuque. Ainsi, Il mentionnait souvent les écrits la loi de Moïse, sans jamais rajouter quoi que ce soit du style : « Faites gaffe, faut pas tout prendre au pied de la lettre, c’est le message qui importe et pas les détails ! » à l’intention de Ses auditeurs comme aiment à le faire les chrétiens libéraux de notre temps. Voyez par exemple Mt. 8:4 ; Mc. 7:10 ; Lc. 24:27 et 44.
    3. Il avait cité Gen. 1:27 et 2:24 dans la même foulée, il n’estimait donc pas que Gen. 1 et 2 constituassent 2 récits différents, mais Il déclarait qu’il s’agissait là de la parole du Créateur. Comparez avec ces passages du Nouveau Testament qui citent l’Ancien en tant que parole de Dieu : 
      1. Ps. 2:1 et Ac. 4:24-25
      2. Ps. 2:7 ; 2 Sa. 7:14 et 1 Ch. 17:13 et Héb. 1:5
      3. Ps. 95:7 et Héb. 3:7
      4. Ps. 97:7 et Héb. 1:6
      5. Ps. 104:4 et Héb. 1:7
      6. És. 55:3 et Ac. 13:34

      Nous constatons l’inverse (c-à-d les endroits de l’Ancien Testament où Dieu parle que le Nouveau attribue aux Saintes Écritures) avec ceux-ci :

      1. Gen. 12:3 ; 18:18 et 22:18 et Gal. 3:8
      2. Ex. 9:16 et Rom. 9:17

    Lc. 17:26-32 : « Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l’homme. Les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; le déluge vint, et les fit tous périr. Ce qui arriva du temps de Lot arrivera pareillement. Les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, bâtissaient ; mais le jour où Lot sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel, et les fit tous périr. Il en sera de même le jour où le Fils de l’homme paraîtra. En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit, et qui aura ses effets dans la maison, ne descende pas pour les prendre ; et que celui qui sera dans les champs ne retourne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot. »

    N. B. : Le Christ prenait tels quels les récits de la Genèse sur le Déluge, la destruction de Sodome et la femme de Lot. Ceux qui prétendent que ces évènements, tels que racontés dans la Genèse, n’ont jamais eu lieu Le défient purement et simplement. Avec Mt. 12:39-42, il apparaît sans conteste que Jésus Christ avait la conviction qu’un grand poisson avait bel et bien avalé Jonas, au point d’en faire un symbole de Sa résurrection.

    Lc. 16:31 : « Et Abraham lui dit : S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. »

    N. B. : Le Christ met ici en évidence l’importance de l’Ancien Testament. On remarquera d’ailleurs que les théologiens libéraux qui nient la véracité des livres de Moïse font pareil avec la résurrection du Christ.

    Jn. 5:46-47 : « Car si vous croyiez Moïse, vous Me croiriez aussi, parce qu’Il a écrit de Moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croirez-vous à Mes paroles ? »

    N. B. : Nous pouvons tirer ici la même leçon que plus haut, à savoir que bien souvent, les chrétiens du dimanche qui ne croient pas Moïse ne croient pas Jésus, à part quelques-unes de Ses déclarations triées sur le volet pour soutenir leurs idées politiquement correctes (voyez aussi Jn. 7:19). Nous constatons aussi que l’hypothèse documentaire (ou JEDP), qui prétend que des Juifs inconnus d’après la déportation à Babylone ont écrit le Pentateuque , et que la plupart des collèges théologiques enseignent comme un véritable dogme, est blasphématoire.

    Jn. 17:17 : « Sanctifie-les par Ta vérité : Ta parole est la vérité. »

    N. B. : Jésus n’a pas juste dit : « Ta parole est véridique » (adjectif), mais « Ta parole est la vérité » (nom, ἀλήθειά – alèthéia – en grec). En d’autres termes, l’Écriture ne se trouve pas juste être vraie, elle est vérité par nature, et de ce fait, elle constitue le critère de vérité ultime par rapport auquel évaluer toute idée.

    Mt. 4:4 : « Jésus répondit : Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

    N. B. : Jésus, avec cette citation de De. 8:3, établit ici une relation directe entre le fait que la Bible soit la parole de Dieu et des mots bien spécifiques, pas juste des idées d’ordre général ou des concepts selon lesquels nous devons vivre.

    Mt. 22:23-32 : « Le même jour, les sadducéens, qui disent qu’il n’y a point de résurrection, vinrent auprès de Jésus, et Lui firent cette question : Maître, Moïse a dit : Si quelqu’un meurt sans enfants, son frère épousera sa veuve, et suscitera une postérité à son frère. Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria, et mourut ; et, comme il n’avait pas d’enfants, il laissa sa femme à son frère. Il en fut de même du second, puis du troisième, jusqu’au septième. Après eux tous, la femme mourut aussi. À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme ? Car tous l’ont eue. Jésus leur répondit : Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel. Pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu vous a dit : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas Dieu des morts, mais des vivants. »

    N. B. :

    1. Les Sadducéens n’admettaient que le Pentateuque dans leur canon, tandis que les Pharisiens acceptaient tous les livres du canon de l’Ancien Testament « protestant » (comme le montrent l’intro de l’Ecclésiastique (v. 130 av. J. C.), Flavius Josèphe (v. 90) et Mélite (170). Jésus disait des Sadducéens qu’ils ne connaissaient pas les Écritures parce qu’ils n’acceptaient ni les livres historiques ni ceux des prophètes.
    2. Même les Écritures Saintes acceptées par les Saducéens enseignent la résurrection des morts : Christ met l’accent sur le fait que le verbe « être » se conjugue ici au temps présent : on pouvait considérer que les patriarches, au temps de Moïse, c-à-d des siècles après leur mort, vivaient. Nous voyons ici que Christ estimait que les Écritures Saintes venaient de l’inspiration divine et qu’il fallait donc les prendre dans leur sens littéro-historico-grammatical.

    Mt. 5:18 : « Car, Je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé. »

    Christ étend ici la précision de l’inspiration au plus petit signe diacritique.

    Mt. 23:35 : « afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le temple et l’autel. »

    REMARQUES IMPORTANTES À PROPOS DU CANON

    Le Christ nous donne ici l’étendue du canon de l’Ancien Testament. Le canon des Pharisiens ne suivait pas le même ordre que notre Ancien Testament et finissait par 2 Chroniques. Jésus Christ a déclaré que les Pharisiens assumeraient la responsabilité du meurtre de tous les hommes de Dieu, depuis Abel (Gen. 4:8) jusqu’à Zacharie (2 Chr. 24:20-21). Les deutérocanoniques relatent d’autres martyrs (qui post-datent donc Zacharie), mais Il n’en tient pas compte, ce qui prouve leur absence d’inspiration divine. Jésus acceptait le canon des Pharisiens (Jn. 5:39) mais pas celui des Sadducéens.

    Les théologiens juifs du concile de Jamnia (90) n’ont pas accepté la canonicité des apocryphes, et, d’après le Talmud, l’Esprit de Dieu avait quitté Israël après Malachie. Plusieurs Pères de l’Église dont Origène, Cyril de Jérusalem, Jérôme (l’auteur de la Vulgate) et Athanase (l’adversaire d’Arius) avaient la même opinion. Athanase a cité un canon semblable au nôtre, à part Esther, dans sa 39e Épître Festale en 367. Il disait aussi que la Sagesse de Salomon, le Siracide, le supplément grec d’Esther, Judith et Tobit sont intéressants mais pas canoniques. Il n’a pas pipé mot sur le livre des Maccabées.

    Les deutérocanoniques regorgent d’erreurs aux niveaux historique et géographiques, par exemple :

    • 1 Mac. 2:41 contredit 2 Mac. 15
    • Judith 1:1 prétend que Nabuchodonosor aurait régné à Ninive (à croire que l’auteur l’a fait exprès...)

    De plus, ils contredisent de manière flagrante les critères moraux et spirituels de la Bible :

    • la Sagesse de Salomon et le Siracide enseignent une sagesse basée sur la rouerie.
    • Dieu aurait aidé Judith dans son mensonge (Judith 9:10,13)
    • Le salut par les œuvres (Tob. 12:9, 14:10-11)
    • La prière aux morts (2 Mac. 12:44-45)
    • La préexistence des âmes (Sag. 8:19-20)
    • Une Création à partir d’une matière préexistante (Sag. 11:17)

    Eux-mêmes admettent ne pas être inspirés de Dieu :

    • 1 Mac. 9:27 admet qu’il n’y avait pas de prophétie en Israël à cette époque.
    • 2 Mac. 15:37-39 admet que le livre entier est œuvre d’homme faillible.

    F. F. Bruce
    Frederick Fyvie Bruce (12/10/1910–11/9/1990)

    Autre remarque importante : chaque livre de la Bible était canonique sitôt couché sur le papier, puisqu’il avait Dieu pour auteur à la base. Il n’avait pas attendu que l’Église fît un tri. Le spécialiste reconnu du Nouveau Testament F. F. Bruce l’exprime bien :
    « Les livres du Nouveau Testament ne se sont pas mis à faire autorité parce qu’ils ont été officiellement inclus dans une liste canonique, au contraire, l’Église les a inclus dans le canon car elle les considérait comme divinement inspirés, reconnaissant leur valeur innée et leur autorité généralement apostolique, directe ou indirecte... Les conciles [n’ont] rien imposé de nouveau aux communautés chrétiennes mais [ont] codifié ce qui était déjà la pratique générale de ces communautés. »1
    Bref, le canon dont nous disposon nous vient de Dieu, pas des hommes.

    Jn. 10:35 : « l’Écriture ne peut être anéantie »

    Pas besoin d’explication à rallonge, je suppose smile.

    Jn. 14:26 : « Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en Mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. »

    N. B. : Jésus promet ici à Ses disciples que le Saint Esprit les enseignera. Ces enseignements ont donné le Nouveau Testament. Voyez aussi Jn. 16:12-15.

    1. F. F. Bruce, « The New Testament Documents: Are they reliable? » Revenir au texte.
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  • Commentaires

    1
    Lundi 6 Janvier 2020 à 14:51

    @Pr S. Feye : Non, Monsieur. Je suis désolé, mais ceci ne m'intéresse absolument pas et est à éviter comme la peste (disons pour faire court que j'y ai déjà eu suffisamment affaire comme ça). Mon blog ne deviendra en aucun cas une plate-forme de redirection vers toute forme d'ésotérisme ou d'occultisme.

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