• La véritable histoire des dinosaures, épisode 7

    La Bible parle-t-elle des dinosaures ?

    Avant toute chose, je tiens à rappeler (on dit que répétition est œuvre de pédagogie) que Richard Owen a créé le mot « dinosaure » en 1842 alors que la rédaction de la Bible a pris fin en l’an 70. On ne peut donc pas arguer du fait qu’il n’apparaît pas dans la Bible pour prouver que la Bible n’en parle pas.

    Comme je l’ai dit dans le 1er épisode, les dinosaures étaient exclusivement terrestres. Or, Dieu a créé les animaux terrestres le 6e jour. Il a donc aussi créé les dinosaures à ce moment-là, il y a quelque 6 millénaires de cela.


    Il y avait des dinosaures en Éden

    Y aurait-il un ou des passage(s) de la Bible qui peuvent suggérer la description d’un dinosaure ?
    Jetons un œil à Job. 40:15-24, version Ségond 21 :
    « Vois l’animal par excellence que j’ai créé, tout comme toi ! Il mange de l’herbe comme un bœuf. Vois : sa force est dans ses reins et sa vigueur dans les muscles de son ventre. Il raidit sa queue comme un cèdre. Les nerfs de ses cuisses sont entrelacés. Ses os sont des tubes de bronze, ses membres sont pareils à des barres de fer. Il est le chef-d’œuvre de Dieu. Celui Qui l’a fait l’a pourvu d’une épée. Il trouve sa nourriture dans les montagnes, là où jouent toutes les bêtes sauvages. Il se couche sous les lotus, il se cache dans les roseaux et les marécages. Les lotus le couvrent de leur ombre, les saules de la rivière l’environnent. Si le fleuve devient violent, il ne s’alarme pas ; si le Jourdain se précipite contre sa gueule, il reste confiant. Est-ce quand il a les yeux ouverts qu’on pourra l’attraper ? Utilisera-t-on des pièges pour lui transpercer le nez ? »

    Au verset  15, une note dit : « L’animal par excellence : en hébreu “behémoth”, littéralement « les bêtes », souvent identifié à l’hippopotame ».
    Curieux : la description ne fait pourtant pas songer à un hippopotame arf (cf. plus bas)…

    Mais explicitons d’abord le contexte : ce texte fait partie de la « leçon de S.V.T. » que Dieu a donnée à Job. Il l’y engage à considérer de près les merveilles de Sa Création pour lui faire comprendre qu’Il est souverain sur celle-ci, que « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas Mes voies » (Es. 55:8), et que, partant, Il sait ce qu’il fait même s’il n’en a pas l’impression.
    Le mot hébreu traduit par Louis Ségond et la plupart des traducteurs francophones « modernes » par « hippopotame » est « behémoth ». Celui-ci est au pluriel, mais le verbe, au singulier. Cela indique que, de la même manière que « ‘Élohim » est le Dieu des dieux, le « behémoth » est la bête des bêtes. Il devait donc s’agir du plus gros animal connu à l’époque de Job, d’où la logique de Ségond (qui, ne l’oublions pas, a mis au point Sa traduction de la Bible en 1910, soit 51 ans après la publication de « De l’origine des espèces »).
    Il convient de remarquer que les versions Ostervald et Martin, ainsi que la King James, conservent le mot « behémoth ». Tu m’étonnes, Simone, celles-là datent de bien avant « De l’origine des espèces »  wink2.
    Il convient aussi de mentionner que certains voient dans le « behémoth » l’éléphant.

    Voici les problèmes principaux que l’on rencontre dans la plupart des traductions francophones :

    • la meilleure traduction sur le v. 15 n’est pas « que J’ai créé, tout comme toi », mais « que J’ai fait avec toi », comme le traduisent les versions Darby et Martin. La King James le traduit aussi de manière similaire.
    • De même, le v. 17 ne se traduit pas par « Il plie sa queue aussi ferme qu’un cèdre », mais par « Il remue sa queue, qui est comme un cèdre », comme dans la version Martin. Ostervald aussi traduit par « Il remue sa queue semblable au cèdre ».

    Le cèdre symbolisait la force et la majesté dans le Proche-Orient antique. Il fait en moyenne 40 m de haut.
    Voyons donc voir à quoi ressemble un hippopotame dont la queue serait comme un cèdre :

    Euh… Je ne crois pas, non happy La queue d’un hippopotame ressemble plutôt à ça :

    Et pour l’éléphant, ça donne quoi ?

    Non, décidément, ça ne passe pas happy. Ça ressemble plus à ça :

    Et cet animal-là alors ?

    Ah, ben voilà ! Ça, c’est une queue qui fait beaucoup plus songer à un cèdre cool, vous ne croyez pas ? Nous comprenons maintenant que la Bible parle au moins des grands sauropodes (comme elle parlerait du dodo ou du moa géant).
    La Genèse nous apprend que Noé a embarqué 2 animaux de chaque sorte de vertébré terrestre dans son arche, sauropodes et autres dinosaures y compris. Ces derniers ont donc vécu en même temps que les humains de l’ère post-diluvienne, et Job, qui vivait à cette époque, devait les connaître aussi.

    Job. 41 décrit un animal des plus effrayants, nommé le léviathan. Voici un échantillon de sa description :

    Job. 41:21-25 : « Sous son ventre sont des pointes aiguës : on dirait une herse qu’il étend sur le limon. Il fait bouillir le fond de la mer comme une chaudière, il l’agite comme un vase rempli de parfums. Il laisse après lui un sentier lumineux ; l’abîme prend la chevelure d’un vieillard. Sur la terre nul n’est son maître ; il a été créé pour ne rien craindre. Il regarde avec dédain tout ce qui est élevé, il est le roi des plus fiers animaux. »

    Charmante bêbête smile.

    Déjà, il va de soi que cet animal aquatique n’était pas un dinosaure. Aucun animal d’aujourd’hui ne correspond à cette description. Les traductions modernes rendent souvent le mot « liwyathan » par « crocodile », mais cette interprétation pose problème car on retrouve aussi ce mot en 3:8, Ps. 74:14, 104:26 et en És. 27:1, et ce dernier verset nous apprend que le léviathan était un animal marin, alors que même le crocodile « marin » ne s’éloigne jamais beaucoup du rivage.

    Il y a plusieurs candidats possibles au titre de léviathan parmi les reptiles aquatiques géants du passé. Il y a le Kronosaurus queenslandicus, le plus gros plésiosaure connu, avec 13 m de long :

    Le Shastasaurus sikanniensis, le plus grand des ichthyosaures, aurait fait jusqu’à 21 m de long :

    Le Sarcosuchus imperator était le plus grand crocodilien de tous les temps avec le deinosuchus. Vous pouvez faire la comparaison :

    Job. 41:10 déclare que le léviathan crachait le feu. Vous voyez la bosse bizarre au bout du museau du sarcosuchus ? D’après certains savants, le léviathan ne fait qu’un avec, et cette bosse contenait un organe où certains produits chimiques se mélangeaient et réagissaient pour lui permettre de cracher le feu.
    Vous n’arrivez pas à y croire ? Pourtant, même un animal aussi humble que la crevette-pistolet, quand il fait claquer sa pince, produit une onde de choc qui arrive à plus de 100 km/h sur la proie. Cela produit un bruit de 200 dB (plus fort que le bruit d’une fusée Ariane au décollage biggrin !) et une température de 5 000 °C (la température à la surface d’une étoile de type Soleil) pendant une fraction de seconde, et l’onde de choc peut facilement briser la coquille de la proie et l’étourdir, voire la tuer.
    Alors si une simple crevette arrive à faire ça, pourquoi pas un archosaure ? N’oubliez pas ce que j’avais dit dans le 1er épisode, que nous ne disposons plus que des os, et que nous ne pouvons pratiquement pas connaître les concepts merveilleux que Dieu a pu implémenter dans ces créatures disparues. C’est ainsi que Michael Crichton peut broder à discrétion dans « Jurassic Park » avec des dilophosaures cracheurs de venin et des carnotaures mimétiques smile)

    Certes, le mot « dinosaure » n’apparaît pas dans la Bible, par contre, on y retrouve le mot « tannin » ou « tannim », dans l’Ancien Testament, et « drakôn » dans le Nouveau Testament, traduits (en général, ça dépend aussi de la « modernité » de la traduction smile) par « dragon ». Vous pouvez tenter cette expérience : cherchez toutes les occurrences du mot « dragon » dans la Bible avec un moteur de recherche sur une Bible en ligne ou un logiciel biblique, et vous verrez que ça concorde.
    Prenez la version King James, publiée en 1611, soit il y a 4 siècles, presque 250 ans avant « De l’origine des espèces », on y retrouve 20 occurrences du mot « dragon » dans l’Ancien Testament, et une seule est métaphorique, les autres correspondent à un animal réel. Il est tout à fait possible que les traducteurs de cette époque n’eussent aucune hésitation à utiliser ce terme ainsi car il faisait référence à quelque chose qu’ils connaissaient et qui faisait partie de leur vécu.

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  • Commentaires

    1
    Marionrion
    Jeudi 10 Décembre 2015 à 15:22

    Vraiment épatant Narindra! De plus j'aime beaucoup les illustrations, je ne sais pas où tu les trouves mais elle sont vraiment appropriées, notamment l'hippopo et l'éléphant qui m'ont bien faite rire ^^.

    Franchement ton blog m'ouvre grandement les yeux sur la Création et je t'en remercie. J'apprends petit à petit que c'est une partie non négligeable de la Parole, et qu'on prend bien trop souvent la Genèse pour un conte de fée, malheureusement (c'était mon cas).

    C'est merveilleux comme tu glorifies Dieu par tes recherches et ton partage de celles-ci. Et tout ceci me permet à mon tour de Le glorifier comme il se doit, du moins bien plus qu'avant ^^.

    Sois moult béni!

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