• La Terre est ronde, épisode 4

    Réfutation de la théorie de la Terre plate


    La tête que je fais quand vous admettez que vous croyez que la Terre est plate.

    Nous voici arrivés au point d’orgue de cette série. Je n’en reviens toujours pas que je me retrouve obligé de publier un truc pareil eekC’est la faute à Internet, qui a une façon particulière d’abrutir les gens : l’aspect « toutes-les-infos-sur-un-plateau-d’argent-sans-se-casser-le-tronc », les gens, purs produits d’une société où lon n’a guère à se fouler autrement qu’à grands coups de pleurniche pour avoir ce que l’on désire, ne se cassent pas la tête pour réfléchir sur les informations proposées, ni pour les vérifier. Ajoutez à cela le rejet toujours croissant des figures d’autorité dans notre société – conséquence directe du rejet de l’Autorité Ultime, à savoir Dieu –, qui pousse les gens à se définir comme anti-ceci et anti-cela plutôt que pro-quelque-chose (pro-Bible, par exemple), ainsi que la course effrénée de la vie, mal de notre temps inducteur de stress et de je-m’en-fichisme, et vous pouvez comprendre pourquoi ils avalent les canulars et les couleuvres tout rond comme un serpent gobe un œuf du jour. Je dirais même plus, c’est précisément la boulimie d’informations venant du net qui les pousse à moins faire fonctionner leur cervelle : ils ont une vie en dehors du cyberespace pour la plupart (pas tous) et ils n’estiment pas avoir de temps ni d’énergie et encore moins de bande passante émotionnelle à consacrer à une vraie réflexion sur toutes ces choses. C’est ainsi qu’il suffit qu’un gus qui prétend être un intellectuel aligne des arguments sophistiqués – ou même plus simplement des phrases sophistiquées (non, je ne pense pas à Alain Soral mais c’est vrai que j’aurais pu he) – pour faire illusion et s’octroyer tout un groupe de suiveurs dociles qui se sentent tout glorieux de détenir une vérité que le reste du monde n’a pas. Une recette très efficace pour endoctriner : la personne se définissant ensuite par cette connaissance privilégiée, l’amener par la suite à remettre celle-ci en question relève de la gageure. Cela vaut pour toutes les formes de théorie du complot, d’ailleurs, pas uniquement celle de la Terre plate.

    Mais entrons dans le vif du sujet. J’estime que les platistes ne peuvent réfuter les arguments en faveur de la sphéricité de la Terre qui vont suivre. Ces arguments font simplement appel à la raison, et certains sont si accessibles que les civilisations antiques les comprenaient très bien cool.

    Terre et Lune


    Si, si, la Terre est ronde.

    J’ai déjà parlé de la manière dont les éclipses de Lune prouvent la sphéricité de la Terre dans l’épisode précédent, je n’y reviendrai donc pas. Je vous invite à le lire si ce n’est pas déjà fait.

    Les phases de la Lune représentent une autre preuve : dans la vraie vie, tout le monde sur Terre peut voir la même phase de la Lune à un moment donné (d’où la possibilité de l’inscrire sur les calendriers sans avoir à préciser le lieu), et la Lune a à peu près la même taille apparente (sauf dans les films romantiques). Si la Lune et le Soleil gravitaient en permanence au-dessus d’une Terre plate (un modèle différent de celui mentionné dans l’épisode précédent), leurs tailles apparentes varieraient énormément, et une personne verrait une phase différente d’une autre qui serait à l’autre bout de la Terre.

    Au lieu de cela, une personne avec un télescope peut observer l’ombre de la Terre s’allonger à la surface de la Lune, et une personne de l’autre côté de la Terre peut prendre le relais et continuer à observer cette ombre progresser lorsque la Lune s’enfonce sous l’horizon de la 1ère personne. Il y a des globes oculaires partout sur notre chère boule (si, si) d’argile, la progression de la Lune (et du Soleil) est continue yes.

    Taches solaires

    De plus, quand on regarde l’ombre ramper sur les mers et les cratères de la Lune, il apparaît clairement que la Lune est sphérique. Nous pouvons aussi observer les taches solaires qui se déplacent sur la surface de l’astre du jour, et elles se comportent exactement comme si le Soleil était une sphère, ce qu’il est, bien évidemment. Si les preuves de la sphéricité des autres corps célestes du système solaire sont aussi écrasantes, alors pourquoi pas la Terre smile ?

    Les objets qui disparaissent derrière l’horizon

    John of Hollywood
    Jean de Halifax (v. 1195–v. 1256)

    Les gens ont souvent remarqué que lorsqu’un voilier atterrit, ce sont ses voiles qui apparaissent en 1ères : la partie supérieure du voilier devenait visible tandis que la partie inférieure était encore masquée par la courbure de la Terre. Pareil pour un observateur sur le pont d’un bateau : il voyait les hautes terres et les reliefs élevés apparaître en 1ers pour la même raison. Jean de Halifax, qui a déjà été mentionné dans l’épisode précédent, l’a bien expliqué dans son « Tractatus de Sphæræ » :
    « Que l’eau ait une courbure et soit approximativement ronde est montré ainsi : soit un signal placé sur la côte et un navire qui quitte le port et s’en élève si loin que l’œil d’une personne debout au pied du mât ne puisse plus discerner le signal. Pourtant, si le navire est arrêté, l’œil de la même personne, si elle grimpe au sommet du mât, verra le signal clairement. Pourtant l’œil d’une personne au bas du mât devrait voir le signal mieux que celui qui est au sommet, comme le montrent des lignes droites qu’on tracerait de chacun d’eux vers le signal. Et il n’y a pas d’autre explication de cette chose que la courbure de l’eau. »1

    Vous avez un exemple pratique avec cette photo de la tour CN de Toronto, Canada, depuis Olcott, district de New-York, USA, à 63 km de là :
    tour CN de Toronto, Canada, depuis Olcott, district de New-York, USA, à 63 km de là
    Le tiers le plus bas de la tour, ainsi que les buildings beaucoup plus petits autour d’elle, sont invisibles. Pareil avec les bases des grands buildings à côté. Et il ne servirait à rien d’utiliser un télescope pour les distinguer : c’est la courbure de la Terre qui les occulte.

    Mais ce n’est pas fini : si vous vivez en bord de mer ou si vous le fréquentez, vous aurez sûrement remarqué que certains points le long du rivage sont invisibles d’où vous êtes. Mais si vous faites un bout de chemin jusqu’à l’endroit du rivage le plus lointain que vous pouviez voir au départ, vous apercevrez de nouveaux objets devant vous, et certains objets que vous pouviez voir derrière vous auront disparu à vos yeux. L’explication la plus simple est la courbure de la Terre. Vous pouvez essayer vous-même wink2.

    Promenade en bord de mer

    Qui plus est, le soleil se lève chaque matin et se couche chaque soir. Nous pouvons observer (avec de bonnes lunettes de soleil de préférence) le disque solaire s’élève par-dessus l’horizon ou sombrer par-dessous peu à peu. Il ne rétrécit pas de diamètre apparent, ce qui devrait pourtant être le cas s’il s’éloignait petit à petit.

    Coucher de soleil

    De plus, vous avez peut-être déjà vu le sommet d’une haute colline ou d’une montagne ensoleillé juste avant l’aurore ou peu après le coucher du soleil. Ce n’est possible que parce que la courbure de la Terre occulte le Soleil quand on regarde depuis les basses terres, alors qu’elle n’occulte pas le rayon de soleil qui frappe le sommet de la colline ou de la montagne.

    Il y a aussi le phénomène des nuages noctilucents : des cirrus, très haut dans l’atmosphère (80 km environ), trop tenus pour être visibles de jour, mais visibles peu avant l’aurore ou juste après le coucher du soleil, lorsque le reste du ciel est sombre. Cela se peut car les cristaux de glace qui composent ces cirrus reflètent les rayons du soleil, tandis que la courbure de la Terre plonge dans la pénombre les nuages à plus basse altitude.

    Nuages noctilucents

    Par ailleurs, vous aurez beau utiliser un super-méga-télescope de la puissance du télescope spatial Hubble, vous ne pourrez jamais voir le soleil la nuit, car on ne peut pas voir à travers la Terre ! Et non, contrairement à ce que ces vidéos mensongères prétendent mad, le Soleil ne se comporte pas « comme un projecteur », c’est une sphère et c’est pour ça qu’il a toujours l’apparence d’un disque sans égard à l’endroit de la Terre d’où l’on l’observe.

    En plus, si vous avez déjà utilisé ou vu utiliser un projecteur ou même une simple lampe-torche la nuit, vous savez que l’on peut le ou la voir depuis le côté. Mais même en admettant que la lumière qui vient du soleil a une direction parfaitement uniforme au départ (ce qui serait la fin du monde, clin d’œil aux prophètes d’apocalypse de 4 sous sur le net, pseudo-chrétiens ou pas), sitôt qu’elle atteint l’atmosphère, elle se disperse. Cela fait que le ciel bleuit dès l’aurore, même du côté le plus éloigné du soleil. Mais si le Soleil se comportait vraiment comme un projecteur éclairant une Terre plate, invisible lorsqu’il ne nous éclaire pas, une très grande partie du ciel resterait bleue la nuit.

    Station d’observation

    D’autre part, nous savons grâce à l’observation des satellites artificiels que ceux-ci font le tour du monde et reviennent à leur point de départ. Il faut un certain nombre de stations d’observations, car le satellite a ce que l’on appelle une ligne de visée : les ondes radio qu’il envoie ne peuvent pas traverser la masse du globe, et une station doit se trouver dans le « champ de vision » du satellite pour recevoir les ondes qu’il transmet. Ainsi, quand le satellite disparaît sous l’horizon d’une station d’observation, il s’en trouve une autre au-delà qui peut le recevoir, et ainsi de suite tout autour de la Terre, que ce soit selon une orbite polaire ou équatoriale. Mais si la Terre est plate, pourquoi ce problème de ligne de visée ? C’est grâce à ces satellites que nous avons les mesures scientifiques qui nous permettent d’affirmer que la Terre est un ovale quasi-sphérique.

    Les problèmes de parallaxe

    Ératosthène
    Ératosthène (v. -276-v. -194)

    Non, il ne s’agit pas d’un super-vilain qui aurait eu maille à partir avec la Ligue des Justiciers d’Amérique. La parallaxe, en termes très simples, est l’incidence du changement de position d’un observateur sur ce qu’il observe. Vous pouvez illustrer cela vous-même : faites un cercle avec le pouce et l’index de votre main droite (ou gauche si vous êtes gaucher) et mettez-là 10 cm devant votre visage, puis fermez un œil. (Eh bien, allez-y, faites-le, qu’attendez-vous smile ?) Ensuite, rouvrez l’œil et fermez l’autre. Vous constatez que le cercle de vos doigts semble avoir changé de place, et c’est normal car vos yeux ne sont pas au même endroit (comme dirait l’autre tongue…). Recommencez ensuite avec le cercle de vos doigts aussi loin que possible du visage. Vous constaterez que le « décalage » est moins prononcé. Voilà, en gros, la parallaxe, c’est ça.
    Grâce à la parallaxe, 2 observateurs à 2 endroits différents de la Terre peuvent mesurer l’éloignement d’un objet céleste rien qu’avec un peu de trigonométrie (il suffit de connaître la célébrissime formule « sohcahtoa »2 et d’avoir sous la main ne serait-ce qu’une calculatrice scientifique pour calculer les sinus, cosinus et tangentes réciproques). Jetez un œil à l’image ci-dessous :

    Il suffit de connaître la distance d et les angles A et B pour calculer D. Il existe même plusieurs moyens pas compliqués pour un sou (sauf si vous n’avez pas le bac) pour ce faire, et le problème est encore plus simple si A ou B se trouve être égal à 90 °. Cette méthode ressemble à celle qu’Ératosthène (eh oui, encore lui, un vrai poison pour les tenanciers de la Terre plate, ç’ui-là clown) a utilisée pour calculer la circonférence de la Terre. Il est possible d’utiliser cette méthode pour estimer la distance Terre-Lune, comme l’a fait Hipparque au IIe siècle av. J.-C. (et vous pourriez le faire vous-même aussi si l’envie vous en prenait). Il est bien entendu parti du principe que la Terre est ronde pour ses calculs et il a obtenu un résultat avec une erreur inférieure à 10 % – nous savons aujourd’hui que la distance Terre-Lune est en moyenne de 384 400 km environ (sauf si la trigo fait partie du complot de la NASA). Par contre, pour ce qui est de la distance Terre-Soleil, les choses se compliquent : le Soleil est si éloigné que la parallaxe est insignifiante (8 secondes d’arc) ; en d’autres termes, et A et B font pratiquement 90 °.

    Hipparque
    Hipparque (v. 190–v. 120)

    Qu’est-ce que ça donnerait si la Terre était plate ? Supposons ceci : une personne quelque part sur notre chère bou… oh pardon clown, galette d’argile mesure l’angle A au lever du soleil. Une autre personne, à l’autre bout de la Terre (littéralement) mesure l’angle B au même moment, c’est-à-dire au coucher du soleil. Elles obtiennent toutes les deux 90 °, soit 0 ° pour les angles opposés à A et B. Mais ça ne serait possible que si le Soleil se trouvait posé sur la Terre (voir la partie droite du dessin) !!! Risible, non happy ?

    Le modèle de la Terre plate se heurte à des problèmes mathématiques insolubles en directe contradiction avec l’observation. Ainsi, une étoile précise qui semblera au zénith pour un observateur à l’Équateur se trouvera tout près de l’horizon pour un observateur au Pôle, et vice-versa. Or, l’un ou l’autre de ces observateurs déclarera que l’étoile en question est loin au-dessus de lui. Si la Terre est plate, l’étoile en question ne peut être à la fois loin au-dessus de la Terre et dans le plan de la Terre, ce serait absurde. Cela vaut aussi dans l’axe est-ouest (par exemple, si un observateur est à Paris et l’autre à Pékin). En fait, même la Lune se trouve trop loin pour le modèle de la Terre plate.

    Vu d’ici, il n’y a presque pas de relief à la surface du Soleil, aussi est-il difficile pour 2 observateurs à des endroits différents de la planète de choisir le même point à observer (surtout avec une marge d’erreur de 8 secondes...). Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que l’on a pu déterminer l’éloignement du Soleil, et seulement après plusieurs calculs de parallaxe déduits de mesures du transit de Vénus (le temps qu’il a fallu à Vénus pour traverser l’Écliptique) en 1761. D’ailleurs, les mesures ont dû être réalisées à la seconde près pour avoir une quelconque utilité. Le résultat fut de 153 millions de km, soit moins de 3 % d’erreur – la valeur moyenne dont nous disposons aujourd’hui est de 149,6 millions de km. Cette valeur est indéniable, sauf bien sûr si les tenanciers de la Terre plate insistent, comme à l'accoutumée, pour dire que « sa fé parti du komplau d la nazah » happy...

    D’autre part, nous savons que la Lune et le Soleil ont pratiquement la même taille angulaire (environ un demi-degré). C’est pour cette raison que les éclipses solaires totales sont possibles. Or, si l’on applique le théorème à ce cher vieux Thalès, cela signifie que le rapport entre la taille des 2 objets célestes est le même que celui entre leurs éloignements respectifs. Vous pouvez calculer à partir des valeurs données plus haut, ça fait environ 389 fois. Et pourtant, vous avez les platistes – ainsi d’ailleurs que certains géocentristes – qui rejettent d’un revers de main les preuves trigonométriques (et autres) évidentes en faveur du gigantisme des corps célestes, notamment le Soleil.

    Les fuseaux horaires

    Fuseaux horaires

    Il s’agit sans doute là de l’une des preuves les plus évidentes, à notre époque, de la sphéricité de la Terre. Le modèle de la Terre plate où le soleil passe sous la Terre la nuit implique que toute la surface est éclairée par le soleil en même temps, et que les heures du lever et du coucher de soleil sont les mêmes pour tout le monde sur Terre. Il n’en est bien sûr rien. En 2004 encore, Francis Cabrel chantait :
    Si je savais tourner autour de la Terre,
    Si je savais comment faire,
    Si j’avais ce don,
    Je me collerais contre tes volets de fer,
    J’y resterais tant qu’à faire
    Pour de bon.

    Grâce au développement des NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication), les rêves de correspondance de Cabrel sont presque devenus réalité, mais il y a un prix à payer. Un pasteur américain de mes amis, qui officiait à Montpellier, se plaignait souvent de la difficulté à contacter ses amis aux USA, surtout ceux en Californie : il y a 9 h de décalage entre San Francisco et Montpellier ! Il se retrouve régulièrement sans le vouloir à réveiller ses amis de là-bas à des heures indues, tandis que ceux-ci le réveillent parfois au beau milieu de la nuit inopinément… Vous qui lisez ceci avez peut-être des amis dans un pays lointain avec qui vous communiquez par la magie d’Internet, vous aurez sans doute eu l’occasion de constater l’écart horaire entre vous. J’ai même une fois tchatté en début d’après-midi avec un Vénézuélien alors que la nuit était avancée pour lui !

    Ce phénomène est bien connu en notre ère de communication mondialisée, mais sa connaissance ne date pas d’hier : redonnons le micro à Jean de Halifax qui, ne l’oublions pas, écrivait au XIIIe siècle (!) :
    « Aini, que la Terre soit ronde nous est démontré. Les signes et les étoiles ne se lèvent ni ne se couchent pour tous les hommes partout, mais se lèvent et se couchent plus tôt pour ceux de l’est que pour ceux de l’ouest ; et il n’y a d’autre cause à cela que la courbure de la terre. De plus, les phénomènes célestes mettent en évidence qu’ils se lèvent plus tôt pour les Orientaux que pour les Occidentaux. Car une seule et même éclipse de lune qui nous apparaît à la 1ère heure de la nuit apparaît aux Orientaux vers la 3e heure de la nuit, ce qui prouve que la nuit et le coucher du soleil sont arrivés sur eux avant d’arriver sur nous, c’est la courbure de la Terre qui en est la cause. »3

    En fait, le Seigneur Jésus Christ était au courant de ce phénomène il y a 2 000 ans de cela (normal pour le Créateur glasses) puisqu’en Lc. 17:34-35, en parlant de Son 2d Avènement, Il dit :
    « Je vous le dis, en cette nuit-là, de deux personnes qui seront dans un même lit, l’une sera prise et l’autre laissée ; de deux femmes qui moudront ensemble, l’une sera prise et l’autre laissée. »
    Inutile de préciser que si 2 personnes sont au lit, c’est parce qu’il fait nuit. Cependant, dans le même passage, le Seigneur nous dit que des femmes moudront le grain au même moment, ce qui se fait le matin. Dans le passage parallèle, à savoir Mt. 24:40-41, Il nous parle de 2 hommes dans un champ, et il va de soi que cela implique qu’il fait jour.

    Nicholas Thomas Wright
    Nicholas Thomas Wright (1/12/1948–)

    Soit dit en passant, et comme le prêtre anglican spécialiste du Nouveau Testament N. T. Wright, entre autres, aime à le faire remarquer, Jésus, comme tous les rabbins, répétait des centaines de fois ce qu’Il prêchait dans la culture orale de l’époque. Il fallait bien que les Évangélistes choisissent quelle version citer (Jn. 21:25), vu le prix du papyrus à l’époque - non, ça n’invalide absolument pas la doctrine de l’inerrance biblique. Les christophobes de toute persuasion qui poussent les hauts cris comme quoi les versions différentes des paroles de Jésus dans les Évangiles prouvent leur non-authenticité ne démontrent donc que leur ignoraance crasse.

    Nous pouvons mentionner une corollaire en tant que preuve de la sphéricité de la Terre : partout sur la planète, nous verrons toujours le Soleil se déplacer à 15 ° à l’heure dans le ciel. Si le Soleil tournait autour d’une Terre plate, il aurait l’air de se déplacer plus lentement pour ceux qui habiteraient près de l’Équateur, et plus rapidement pour ceux qui se trouveraient près des Pôles.

    La carte du ciel

    Carte du ciel

    Si vous vous trouvez, comme moi actuellement, dans l’hémisphère nord, et que la pollution lumineuse vous le permette, vous pouvez admirer l’Étoile Polaire par nuit dégagée. Ceux de l’hémisphère sud, eux, peuvent contempler la Croix du Sud dans les mêmes conditions. Pour cette raison, cette constellation apparaît sur les drapeaux du Brésil, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.

    Une certitude : si vous résidez dans l’hémisphère nord, vous ne pourrez pas voir la Croix du Sud, pas même en pointant le plus puissant des télescopes aussi au sud que possible. Idem avec l’Étoile Polaire pour ceux de l’hémisphère sud. De plus, la disposition des constellations dans le ciel diffère selon l’hémisphère. Et c’est normal car la Terre est sphérique ! Impossible de l’expliquer de manière satisfaisante si la Terre est plate.

    J’ai déjà parlé du changement de l’orientation de l’écliptique selon l’hémisphère d’observation dans l’épisode précédent, je n’y reviendrai pas. Une autre illustration de ce phénomène est le fait que si l’on prend des photos du ciel nocturne en time-lapse dans l’hémisphère sud, on s’aperçoit que les étoiles tournent dans le sens des aiguilles d’une montre autour de la Croix du Sud – ou plutôt du Pôle Sud céleste. Or, dans l’hémisphère Nord, les étoiles tournent dans le sens contraire des aiguilles d’une montre autour du Pôle Nord céleste. Encore une bizarrerie (pour employer un euphémisme) si la Terre est plate.

    Et puisque nous parlons de rotation, c’est un fait bien connu qu’en vertu de la force de Coriolis, les vents des cyclones et des tempêtes tournent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère sud, et dans le sens contraire des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord. Si la Terre était un disque tournant sur lui-même, ils devraient tourner dans la même direction sans égard à la position par rapport à l’Équateur (mais bon, je suppose que « lé météorrologes son dan l koue » aussi clown).

    Il est où, le Pôle Sud ?

    L’image ci-dessus représente la vision des platistes : un immense anneau de glace antarctique, au sud de chaque point de la Terre, encercle celle-ci. En d’autres termes, le Pôle Sud n’existe pas selon eux.

    Pourtant, Madagascar et la Turquie se trouvent sur le même fuseau horaire, mais à une heure donnée de la nuit, les Stambouliotes peuvent apercevoir l’Étoile Polaire alors qu’à Fort-Dauphin, on contemple la Croix du Sud. De plus, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud ont des fuseaux horaires diamétralement opposés, toutefois, les Sud-Africains et les Néo-Zélandais peuvent voir les mêmes constellations chaque nuit. Dans le modèle de la Terre plate, ils devraient au contraire voir des constellations bien différentes. Et quid de la base antarctique Amundsen-Scott, à 250 m du Pôle Sud et habitée à longueur d’année ? Ils ne sont pas à quelques centaines de mètres d’un mur de glace géant à la « Game of Thrones »…

    Le tour du monde en un rien de temps

    Jean de Bourgogne
    Jehan de Bourgogne (v. 1300–17/11/1372)

    J’ai déjà parlé in extenso de la nature mythologique de l’histoire comme quoi Colomb aurait voulu entreprendre son voyage pour prouver la rotondité de la Terre. Par contre, comme je l’ai déjà dit, là encore, il est vrai qu’il était tout à fait conscient (comme tous les gens instruits de l’époque) que si l’on voyageait assez longtemps vers l’est ou vers l’ouest, on finirait par revenir au point de départ. En fait, plus d’un siècle avant Colomb, le « Voyage autour de la Terre » de Jean de Mandeville fait état de cette connaissance : c’est un récit fictif où l’auteur présuppose que ses lecteurs savent que la Terre est ronde.

    « J’ai souvent pensé à une histoire que j’ai entendue, quand j’étais jeune, au sujet d’un homme honorable de notre pays qui est allé un jour voir le monde. Il a passé l’Inde et beaucoup d’îles au delà de l’Inde, où il y a plus de 5 000 îles, et il a voyagé si loin sur terre et sur mer, faisant le tour du globe, qu’il a trouvé une île où il a entendu parler sa propre langue. Il s’émerveilla grandement, car il ne comprenait pas comment cela pouvait être. Mais je suppute qu’il avait voyagé si loin sur terre et sur mer, faisant le tour de la Terre, qu’il était revenu à ses propres frontières ; s’il était allé un peu plus loin, il serait revenu dans son propre district. »

     

    Fernand de Magellan Sir Francis Drake Robert FitzRoy
    Fernão de Magalhães (v. 1480–27/4/1521) Sir Francis Drake (v. 1540–27/1/1596) Robert FitzRoy (5/7/1805–30/4/1865)

    Plus tard, les expéditions de Fernand de Magellan et de sir Francis Drake firent bel et bien le tour du globe. Idem pour celle de Robert FitzRoy – un fervent chrétien qui devint créationniste par la suite – sur le « HMS Beagle » où se trouvait le jeune Charles Darwin en qualité de gentleman-compagnon du capitaine. Aujourd’hui, un tour du monde peut s’accomplir en un rien de temps, aussi, que penser des pilotes des avions de ligne qui le font, sans parler de leurs centaines de passagers ? Peut-être qu’ils donnent un méga-concert de pipeau, eux aussi clown ?

    Robert Greene Ingersoll
    Robert Greene Ingersoll (11/8/1833–21/7/1899)

    D’ailleurs, au passage, puisque l’on parle de Magellan, il y a une citation soi-disant de lui qui tourne beaucoup sur les sites athéopathes à la gomme : « L’Église dit que la Terre est plate, mais je sais qu’elle est ronde. Car j’ai vu l’ombre de la Terre sur la Lune et j’ai plus foi en l’Ombre qu’en l’Église. » Que ce soit bien clair entre nous, il n’a jamais rien dit de tel pour la simple et bonne raison que l’Église n’a jamais dit que la Terre est plate. On ne retrouve pas cette citation plus tôt que 1873, venant du propagandiste athéopathe Robert G. Ingersoll, qui l’a vraisemblablement inventée de toutes pièces.4

    Et les astronautes, alors ?

    Col. Jeffrey Williams
    Col. Jeffrey Williams (18/1/1958–)

    La Station Spatiale Internationale a entamé son 100 000e tour de la Terre le 16 mai 2016. Voyageant à 7,77 km/s à une altitude d’environ 400 km, elle a abrité plus de 220 astronautes et cosmonautes venant de 18 pays différents dans ses entrailles durant les 15 dernières années. L’un d’eux, le Col. Jeff Williams, est récemment rentré de son 4e voyage. En 4 missions, il a passé 534 jours dans l’espace au total, un record. Mais en plus, il est chrétien et le déclare aux yeux de tous ! Il a emporté sa Bible dans l’espace, et voici ce qu’il a écrit le 22 mai :
    « Pensée du dimanche : […] 60 jours à séjourner dans cet avant-poste orbital. Les semaines passent et elles ont été incroyablement productives. 3 de nos compagnons d’équipage ont moins de 4 semaines avant de retourner sur Terre […] 3 d’entre nous avons plus de 100 jours à rester. Ce dimanche, j’ai passé quelque temps sur le Psaume 90. Deux requêtes sortent du lot : “Que Ton œuvre se manifeste à tes serviteurs” et “Affermis l’ouvrage de nos mains”. Et c’est ce qu’Il fait. »
    Cela lui a d’ailleurs valu les foudres (ou plutôt les piaillements) de certains misothéistes du dimanche insistant pour qu’il la bouclât sous prétexte de séparation de l’Église et de l’État (que l’on ne retrouve nulle part dans la Constitution des USA, ironiquement)…

    Williams et ses collègues ont pris des milliers de photos et des centaines de vidéos de la Terre depuis l’espace, on peut aisément les assembler en un montage de la Terre entière, et ça crève les yeux qu’elle est sphérique. Tous ces scientifiques, tous ces astronautes disent la vérité, n’en déplaise aux conspirationnistes à la petite semaine yes.

    DIY

    Don’t believe me, just watch (with online friends all over the world)!
    Don’t believe me, just watch (with online friends all over the world)!

    Vous n’êtes pas obligé de me prendre au mot. Si vous avez des amis sur le net habitant l’autre hémisphère, vous pouvez vous contacter par Skype, Viber ou tout autre logiciel de VoIP (Voice over Internet Protocol), les inviter tous en même temps serait l’idéal – en priant le Seigneur Créateur de l'univers pour une bonne connexion tongue. Demandez-leur l’heure. Demandez-leur de pointer leur webcam vers le ciel nocturne. Demandez à ceux d’entre eux qui aiment observer le ciel quelles étoiles ils voient. Demandez-leur où se trouve la Lune. Demandez-leur sa phase.

    Les différences dans la carte du ciel nocturne constituent une preuve évidente que la Terre a une courbure dans l’axe nord-sud. La différence des fuseaux horaires, combinée de surcroît à la similitude de phase de la Lune, prouvent sans contredit que la Terre a une courbure dans l’axe est-ouest. Si, en plus, l’ombre de la Terre sur la Lune est circulaire sans égard à l’orientation des rayons solaires, cela prouve que la Terre ne peut avoir qu’une forme : la forme sphérique yes.

    Pourquoi la Terre semble-t-elle plate en surface ?

    Une image vaut mille mots : plus un cercle est grand, plus la courbure est faible. Je sais que la question peut sembler puérile, mais c’est le genre de choses que les tenanciers de la Terre plate posent comme "objection".
    Un autre moyen de comprendre cela : pensez à cette scène de "Tintin au pays de l’or noir" où les Dupondt tournent en cercle dans le désert sans s’en rendre compte. Ils pensaient rouler tout droit alors qu’ils tournaient très légèrement à droite, si bien qu’ils ont dévié de leur route jusqu’à accomplir un cercle entier. Ils ont reproduit le gag dans "On a marché sur la Lune". Et bien, c’est pareil avec la Terre : elle est si immense par rapport aux structures et aux reliefs qu’elle porte que la courbure est très faible, mais elle est bien réelle.

     

    Ainsi, si vous allez dans un endroit très plat, comme les vasières de Schleswig-Holstein, en Allemagne, et que vous regardez à la ronde, l’horizon vous aura l’air d’une platitude totale, précisément parce que vous vous tiendrez sur une sphère dont vous ne verrez qu’une faible portion. Vous pouvez illustrer cela en découpant une petite section de la peau d’une orange, elle représenterait bien ce que vous pourriez voir (et la tranche sectionnée serait d’une circularité presque parfaite).

    Bien entendu, cette platitude apparente n’est que locale. On peut réaliser avec aisance une carte de Levallois-Perret sans avoir à craindre de distorsion aux bords, mais c’est une autre paire de manches quand on veut cartographier la Terre entière : depuis l’aube des temps de la cartographie, les cartographes se sont cassés la tête pour représenter les terres aux plus hautes et aux plus basses latitudes, notamment le Groenland et l’Antarctique, sans les déformer. La projection de Mercator a été inventée pour cette raison même.

    Conclusion

    Pr. Mark Harwood
    Pr. Mark Harwood

    Ci-dessus, le Pr. Mark Harwood, scientifique créationniste spécialiste des satellites – en particulier géostationnaires –  qui jouit d’une retraite bien méritée après une longue et brillante carrière en aéronautique. Qu’est-ce que les platistes font de son travail ? À moins peut-être qu’ils ne se croient plus intelligents que lui ? Les satellites géostationnaires ont ceci de particulier qu’ils restent toujours au-dessus du même point du globe (comme dirait M. de la Palice). Ça ne marche que parce que la Terre est une sphère qui tourne sur elle-même. Mais comment expliquer les satellites géostationnaires si la Terre est plate ? Dans ce cas, soit un satellite géostationnaire devrait tomber en chute libre s’il n’est pas en mouvement, soit il devrait se perdre dans l’espace s’il l’est.

    Pr John Hartnett
    Pr John Hartnett

    De plus, comment expliquer le travail du Pr John Hartnett, physicien, dont les horloges au saphir cryogénisé produisent les signaux micro-ondes les plus précis du monde, et qui a utilisé des satellites GPS et géostationnaires pour transférer ses signaux de fréquence et de temps entre plusieurs villes ?

    C’est fou comme la toile a vite fait de radicaliser5 les gens eek ! Et c’est si facile de les manipuler en leur présentant une liste de vérités et y glisser une contre-vérité. Tous les bons sondeurs savent que si l’on peut pousser quelqu’un à répondre à une série de questions par l’affirmative, il est plus susceptible de faire de même avec la question qu’ils veulent vraiment poser. Dans le monde d’aujourd’hui, il n’est que trop facile de dénicher des personnes qui adhèrent à l’opinion les plus farfelues imaginables. Certaines d’entre elles se donnent l’air très professionnel et prodiguent des informations souvent intéressantes et vraies (mélangées avec des informations fausses, le tout agité avant usage). Mais les arguments ont parfois l’air compliqués et abscons, et vous avez du mal à bien comprendre ce que la personne dit. Cela peut donner l’air brillant à la personne en question, et faire illusion, mais les présentations d’informations grandiloquentes et pédantes comme celle-là rendent en réalité la chose plus difficile à analyser.

    (N. B. : Oui, je pense notamment à Alain Soral en disant tout cela bad : même s’il ne prône pas une Terre plate, certaines de ses idées sont tout aussi absurdes et grotesques.)

    Qu’est-ce qui peut bien entraîner les gens sur une voie pareille ? Certains se font simplement duper par la nature compliquée des « faits » présentés. D’autres, plus rares, ont l’idée (somme toute complotiste de nature) que science = théorie de l’évolution, ou de manière plus générale que science = matérialisme, et qu’ils doivent donc la rejeter. D’autres ont une mentalité pseudo-piétiste où, par le rejet de la science l'adoption de ce qu’ils prétendent être « lé kler an saignements d la bibll », ils pensent se rendre plus saints (que les autres). Je vous jure qu’il y a plein de gens qui s’imaginent que Dieu les bénira avec plus d'abondance s’ils adoptent les idées les plus dingues possibles, même celles qui entrent en contradiction directe et avec la parole de Dieu et avec toute bonne logique sarcastic !
    Mais il y a aussi un autre facteur à considérer : la progression du conspirationnisme dans les basses et moyennes couches de la société. Fait connu des sociologues : quand quelqu’un a adopté une théorie du complot, il sera plus susceptible d’en adopter une autre. Voilà en quoi ce phénomène représente un poison : il attaque toute épistémologie comme les vers xylophages les racines de l’eucalyptus majestueux jusqu’à ce qu’il s’écroule de lui-même, sans que le moindre coup de vent n’ait frappé son immense tronc. En effet, à partir du moment où l’on se dit que tel truc qui nous a paru couler de source depuis toujours s’avère n’importe quoi, et que l’on nous a menti depuis toujours, on devient plus suspicieux des autres savoirs inculqués, et plus on s’enfonce dans la théorie du complot, plus ça s’aggrave, si bien qu’à un moment donné, on se retrouve à douter de tout et que dans les pires cas, on glisse lentement et sûrement vers le gouffre béant de l’agnosticisme beurk.

    Maintenant, je ne dis pas qu’il ne soit pas sain de remettre en question ce que l’on a toujours tenu pour acquis face à des preuves contraires, ou je serais resté évolutionniste, ou la science serait impossible. Toutefois, il est là, le hic. Je vous réitère ici ce que j’ai déjà dit dans la présentation de cette série : on peut trouver un certain nombre de faits appuyant à peu près n’importe quelle théorie, mais la science ne consiste pas à prouver, elle consiste à vérifier. L’ensemble des faits apparemment en faveur d’une Terre plate se font surpasser en nombre par ceux en sa défaveur. Si vous vous posez la question de la forme de la Terre est plate ou ronde, je vous encourage d’abord à trouver, par la réflexion et la recherche, des idées qui réfutent l’idée de la Terre plate, puis de voir si elles tiennent la route. Je vous ai déjà mâché le travail. De même, essayez de trouver des faits qui infirment l’idée d’une Terre sphérique sans l’ombre d’un doute (si vous y arrivez winktongue !)

    Pour mieux comprendre comment ça marche, considérez les diagrammes de Venn ci-dessous :

    Domaines de prédiction superposés
    Domaines de prédiction superposés

    Dans le diagramme ci-dessus, nous voyons que les prédictions de 2 théories scientifiques opposées se superposent souvent. Prenons un exemple pratique et imaginons que I soit le créationnisme et III l’évolutionnisme. Beaucoup des faits que nous observons dans la nature appartiennent à II. Un exemple classique : la spéciation. On entend souvent dire que ce phénomène est un élément de preuve de l’évolution. Mais c’est aussi un élément de preuve de la création ! Ce n’est donc pas une preuve. Les infos de II sont dites « non discriminatoires » : elles ne permettent pas de départager les 2 théories. C’est pour cela que j’insiste souvent sur le fait que si vous voulez vraiment entrer en profondeur dans un débat, vous n’y arriverez pas en jouant au tir à la corde avec des arguments de II (par exemple, les listes à rallonge de « Si Jésus est Dieu, pourquoi est-ce que gnagnagni gnagnagna » que les musulmans aiment à semer à tout vent mais qui ne font que prouver Son humanité, doctrine que nous les chrétiens acceptons avec enthousiasme). Vous devrez trouver quelque chose dans I ou III. Dans le débat création-évolution, ce ne sont pas les arguments de I qui manquent, comme le fait que mutation et sélection naturelle ne créent pas de nouvelles fonctions génétiques qui ne se trouvent pas déjà encodées dans l’ADN. Par contre, les évolutionnistes ont lamentablement échoué à avancer des arguments de III qui tiennent la route (les « chaînons manquants » de la prétendue évolution des dinosaures en oiseaux, par exemple).

    Du coup, il y a 3 types d’expérience scientifique :

    • le type A, où la mesure tombera dans I ou III, rare,
    • le type B, où la mesure tombera dans II, donnant l’impression de confirmer une théorie, mais coïncidant tout aussi bien avec la théorie opposée, le plus courant,
    • le type C, où la mesure ne confirme rien du tout et ne sert tout simplement à rien, plus courant que l’on ne le pense.

    Terre plate vs Terre sphérique
    Terre plate vs Terre sphérique

    Par contre, en ce qui concerne le débat Terre plate vs Terre sphérique, il n’y a pas de I !!! Toutes les prétendues preuves en faveur d’une Terre plate s’expliquent à la perfection dans le modèle d’une Terre sphérique (II), tandis que beaucoup de faits peuvent s’expliquer dans le modèle d’une Terre sphérique mais pas d’une plate ! Et pan, dans les dents cool !!!

    Ceux qui, après tout cela, veulent s’obstiner dans leur platisme doivent rejeter des massifs montagneux de preuves très claires procédant de l’observation, celles que je vous ai présentées ici n’en constituant qu’un échantillon. Ils doivent rejeter la science expérimentale, notamment les acquis des sciences physiques sur de nombreux siècles. Ils doivent rejeter la recherche scientifique chrétienne sur 2 millénaires. Ils doivent rejeter les témoignages de milliers de scientifiques de bonne foi, et aussi les observations personnelles de milliards de personnes qui vivent à leurs antipodes (mais bah, si ça se trouve, elles n’existent pa é fon partti duc omplau sarcastic...).

    Il est vrai que les gens ne changent pas de croyance comme de chemise après que l’on leur ait présenté des faits contraires à leurs convictions du moment. Il leur faut un bon bout de temps pour réfléchir à un certain nombre de questions et les élucider. C’est une véritable plaie en l’occurrence : on leur a fait avaler des multitudes de couleuvres au sujet de la forme de la Terre, et le lavage d’estomac leur prend du temps. Si vous lisez cet article pour avoir des réponses à ce sujet, je ne saurai trop vous encourager à faire fonctionner à plein régime cette merveille de la nature dont Dieu vous a fait don : la cervelle yes. C’est quelque chose que notre civilisation de surinformation offerte sur un plateau d’argent sans gage de qualité nous a désappris (oui, je sais, je me répète).

    Dites-vous bien que le créationnisme biblique, voire la foi chrétienne, ne consiste en aucun cas à être « anti-système » comme les tristes sires style Dieudo (même une horloge arrêtée a raison 2 fois par jour, ça peut arriver aussi à NVB de parler juste) ou Soraël. Le mot d’ordre du créationnisme biblique est la science, la bonne et saine science expérimentale. Bien sûr, la science ne se fait pas par référendum, ou nous croirions encore aux miasmes et au phlogiston, mais il est recommandé de faire preuve de la plus grande prudence quand on décide de rejeter les idées les plus communes en science. C’est ce que les grands savants créationnistes des temps modernes ont fait par leur rejet de la théorie de l’évolution, après avoir examiné avec minutie les témoignages de la Bible comme de la science, les avoir comparés à la philosophie historique de l’évolution, et conclu que trop d’observations contredisaient celle-ci, et que trop peu l’appuyaient. Et en ce qui concerne la sphéricité de la Terre, il s’agit d’un des aspects de la science expérimentale les plus simples qu’un être humain puisse souhaiter !

    P. S. : Le lendemain même de la publication de cet article (Dieu est grand, non cool ?), le Pr Robert Carter a publié une expérience simple qu’il a accomplie avec son fils, qui consistait, pour faire court, à vérifier si les distances de vol par avion correspondaient à une Terre ronde ou à une plate. Il a donc téléchargé une carte de la Terre plate sur le site de la Société de la Terre Plate, puis il a utilisé une corde et un double décimètre pour mesurer les distances de Johannesburg à plusieurs villes accessibles par avion de celle-ci. Vous pouvez consulter toutes les données et les résultats de sa petite expérience ici (en anglais). Et devinez quoi smile ? Les données ne correspondent pas du tout, mais alors pas du tout, à la carte de la Société de la Terre Plate, mais elles correspondent très bien à une mappemonde glasses.

    1. John of Hollywood, « Tractatus de Sphæræ » 1:11. Revenir au texte.
    2. Sinus : opposé/hypoténuse ; cosinus : adjacent/hypoténuse ; tangente : opposé/adjacent. Revenir au texte.
    3. Réf. 1, 1:9. Revenir au texte.
    4. O’Neill, T., « How the Middle Ages Really Were », Huffington Post, 8/11/2014. Revenir au texte.
    5. Le mot à la mode ! Revenir au texte.
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  • Commentaires

    1
    Yannis Tron
    Mercredi 7 Décembre 2016 à 20:02

    Salut Frère.

     

    Un grand merci pour tes articles qui plante définitivement le clou sur la terre et sa sphéricité.

    J'ai appris beaucoup yes

     

    Merci frère d'avoir ton temps pour m'instruire.wink2

     

    Sois abondamment béni.

     

    2
    Clem
    Vendredi 11 Mai 2018 à 20:41

    conclusion: la terre est ronde :)

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