• La Terre est ronde, épisode 2

    La ארץ (‘érèṣ, terre) de la Bible est-elle plate ?

    Nous avons vu dans l’épisode précédent que, contrairement à ce que prétendent ceux qui adhèrent à l’idée que la Bible enseigne une Terre plate, És. 40:22 enseigne au contraire une Terre sphérique. Dans cet épisode, nous aborderons d’une manière plus générale le sujet de la doctrine biblique sur la forme de la Terre ; nous réfuterons les principaux arguments avancés en faveur de l’idée de la Terre plate dans la Bible. En effet, il faut garder à l’esprit que la Terre est soit plate, soit ronde (oui, bon, elliptique si vous préférez winktongue). Les lois de la physique ne permettent pas de 3e possibilité (en fait elles ne permettent même pas que la Terre soit plate, mais je m’avance, c’est pour plus tard wink2). Selon les lois de la logique, il me suffira donc de réfuter que la Bible enseigne une Terre plate pour prouver l’inverse.

    Avant de commencer, il faut réaliser une chose : comme toutes les peuplades du Proche-Orient antique, les Hébreux n’avaient pas le vocabulaire scientifique dont nous disposons aujourd’hui, ni même un vocabulaire apte à décrire certains faits et phénomènes cosmologiques avec exactitude. En tant que Malgache, je peux concevoir la chose avec facilité : mon peuple n’ayant pas eu de réelles tradition et culture d'intellectualité avant les 1ers contacts réussis avec des Européens il y a 3 siècles, et en particulier les prédications des 1ers missionnaires il y a 2’siècles, c’est un véritable casse-tête pour l’Académie Malgache de bricoler des néologismes et de les implémenter dans le langage de tous les jours’frown : s’ils n’ont pas la chance d’avoir sous le coude un mot-concept issu d’un dialecte plus ou moins obscur, ils inventent des mots abracadabrants ou bien accolent des mots préexistants pour former des mots composés à rallonge et tout aussi abracadabrants – en vérité, le Malgache lambda préfèrera emprunter au français pour exprimer des concepts modernes, ce qui conduit à un abâtardissement de la langue… Nous avons ainsi vu que si les anciens Hébreux avaient sûrement un concept de sphéricité (ils devaient bien manger des grenades pour le goûter wink2), ils n’avaient pas de mot réservé pour « sphère », et l'on aurait bien du mal à le leur reprocher vu que les peuplades environnantes n’en avaient pas non plus smile.

    De plus, il revient en réalité au tenancier de l’idée d’une Terre plate dans la Bible de démontrer que dans les versets qu’il utilise et où Dieu ne parle de manière directe, ‘érèṣ fait référence à la planète Terre. Je ne dis pas que les Hébreux ne pouvaient avoir aucune idée de la sphéricité de la Terre, puisqu’il y avait des marins parmi eux (cf. ce que je disais dans l’article précédent sur un amer qui s’enfonce sous l’horizon avec la distance), je veux dire qu’il y a peu de chances qu’ils aient été au courant de l’existence de l’Amérique, de l’Australie ou même du Kamtchatka smile. Il est donc plus probable que ces passages fassent référence aux terres connues du lecteur hébreu de l’époque. Toutefois, pour les besoins du raisonnement, nous partirons du principe que ces versets font bien référence à la planète, sauf quand le contexte indique qu’il s’agit bien des terres connues.
    À tout casser, ‘érèṣ peut faire référence à ce que l’on appelle « la terre ferme », comme dans le récit du Déluge. En tout cas, le mot « Terre » n’a servi que bien plus tard à décrire notre planète. Et je ne mentionne même pas les nombreux versets où ‘érèṣ désigne la terre… d’Israël happy.
    Du coup, les tripotées de versets utilisées par les partisans d’une Terre plate dans la Bible où celle-ci parle des extrémités de la terre n’ont plus aucune pertinence dans le débat : il s’agit en réalité, dans le contexte historique, soit des frontières d’Israël, soit du littoral, soit plus simplement des contrées les plus lointaines – comme dans l’emploi d’aujourd’hui. En particulier, quand la Bible parle des « quatre coins (kanaph) de la terre » (expression que, de toute manière, nous utilisons aujourd’hui sans pour autant croire en une Terre plate pour la plupart… winktongue), l’expression désigne les points cardinaux (comparer avec Ap. 7:1 et la référence aux 4 vents).

    Enfin, il va de soi que nous ne tiendrons pas compte (à une exception près) des versets au langage d’une claire nature phénoménologique. Aujourd’hui encore, les astronomes utilisent des termes comme « lever de soleil » et « coucher de soleil » sans pour autant croire en une Terre plate smile.

    La cosmologie du Proche-Orient païen antique
    Biblique ?

    Le noyau de l’argumentation de ceux qui déclarent que la Bible enseigne une Terre plate est, en gros, que notre culture moderne nous influence de manière subconsciente dans notre lecture de Gen. 1, ainsi que des autres textes qui parlent de la forme de la Terre, et que nous devons lire ces passages en contexte. Jusqu’ici, tout cela est bel et bon ; le problème survient quand on prétend que parce que les peuplades environnantes avaient une cosmologie primitive avec une Terre plate, circulaire et flottant sur un océan à la source de toutes les sources et de tous les puits, elles auraient influencé auraient influencé la conception hébraïque de l’univers, et donc l’écriture de ces passages ouch. Les Mésopotamiens auraient influencé Abraham, et les Égyptiens Moïse, en vertu d’Ex. 2:10 et Ac. 7:22. En ce qui concerne ceux qui croient que la Bible enseigne le platisme mais n’y adhèrent pas, il va de soi que le sempiternel snobisme chronologique constitue la motivation profonde de cet argument sarcastic.

    L’argument est mou du genou pour plusieurs raisons. Pour commencer, est-il besoin de le préciser sur un blog créationniste biblique, la science ne représente pas l’unique source de connaissance véridique. En fait, les Écritures, en tant que Révélation propositionnelle de la part de Dieu, en sont une aussi. Elles en constituent même la source ultime, et leur autorité surpasse celle de toute autre. Je n’insisterai jamais assez sur l’importance primordiale de Scriptura super scientia yes.

    De plus, un pareil argument ignore complètement l’antagonisme du pur monothéisme biblique et des paganismes environnants. Un simple coup d’œil à Gen. 1:14-19 suffit : Dieu crée les « luminaires » après la Terre et le texte ne les nomme même pas, les reléguant ainsi à leur place légitime : de simples objets célestes destinés à éclairer les humains yes plutôt qu’à l’adoration comme chez les Babyloniens et les Égyptiens. Abraham adorait Dieu et croyait en Sa parole, pas en des mythes mésopotamiens. Il n’y a pas la moindre indication dans la Bible qu’il ait adhéré à ces croyances à aucun moment (le fait qu’il ait longtemps vécu à Ur en Chaldée ne prouve pas qu’il y ait adhéré). Les critiques doivent à tout le moins prouver cette assertion, pas juste l’affirmer. De même, il y a des chances infinitésimales que Moïse et les Israélites de son époque aient subi l'influence de concepts égyptiens. Les Israélites se séparaient des Égyptiens, ils vivaient entre eux dans le pays de Gosen (Gen. 46:33-34 ; 47:27), avaient visiblement conservé leurs us et coutumes durant cette période et il n’y avait presque pas eu d’exogamie avec les Égyptiens à part quelques cas marginaux. Il y a donc très peu de chances qu’ils aient reçu une éducation aux côtés des Égyptiens, moins encore après leur réduction en esclavage. Quant à Moïse, s’il avait reçu une éducation égyptienne, il était aussi dépositaire de la Révélation divine, qui contraste de façon indéfectible avec les doctrines ésotériques égyptiennes.

    L’illogisme de ce genre d’argument n’a d’égal que le danger qu’il représente pour la doctrine de l’inerrance biblique. Question récurrente : pourquoi faudrait-il nécessairement que ce soient les peuplades environnantes qui aient influencé les Hébreux arf ? Pourquoi pas l’inverse ? Les faits favorisent bien plus l’idée que les peuplades dispersées à Babel ont déformé, dans leurs mythologies grossièrement païennes, la cosmologie véritable dont Noé et sa famille étaient les gardiens glasses. Toutefois, nous étendre là-dessus nous écarterait du sujet.

    À plat

    Pour vous donner un échantillon des « centaines de versets » (sic) utilisées par les adeptes d’une Bible qui enseignerait la Terre plate, nous avons Dan. 4:10-11, 20. Cependant, il s’agit d’une affirmation d’un païen (que Daniel ne fait que paraphraser au v. 20), ce qui n’implique absolument pas que la Bible entérine sa vision des choses yes. De plus, c’est une vision onirique, qui n’a plus vocation à représenter la réalité que le rêve du Pharaon en Gen. 41:1-7, avec des vaches cannibales qui ne changent pas de ligne après avoir dévoré des vaches beaucoup plus grosses qu’elles, ou des épis de blé cannibales he. Là où ça s’avère fort de café, c’est quand certains vont établir un parallèle entre ce passage et Mt. 4:8 eek. Et pourtant, le texte du verset ne dit absolument pas que le diable a montré à Jésus tous les royaumes de la terre depuis le sommet de la montagne, juste qu’il L’y a emmené et qu’il Lui a montré tous les royaumes de la Terre. Et puis soyons sérieux : si la Terre était plate et qu’une pareille montagne existait, on aurait pu la voir de partout dans le monde : Matthieu et Nabuchodonosor n ont pas pu croire à pareille calembredaine. Matthieu rapporte ici vraisemblablement selon ses propres mots et sa propre perspective le récit par Jésus a fait à Ses disciples de Sa tentation. Je ne suis pas le seul à penser que Satan a emmené Jésus à un endroit très élevé pour tenter de caresser Son égo, selon le paradigme social d’honneur et de honte de l’époque, et qu’il a créé des hologrammes des royaumes du monde et de leur gloire (que Jésus aurait eu du mal à distinguer depuis un endroit aussi élevé…) En tout cas, il s’agit là d’un cas flagrant de raisonnement circulaire : on part du principe que la Bible enseigne une Terre plate pour prouver que la Bible enseigne une Terre plate sarcastic... Bref, le « Pourquoi ? Parce que ! » des cours de récré.
    Il y a aussi Job. 37:3. Mais tout ce que ce verset implique, c’est que l’on voit des éclairs partout dans le monde. Il n’y a là rien qui exige une interprétation en faveur du platisme. Et même si c’était le cas, cela prouverait juste qu'il s’agit de ce qu’Élihu croyait, sans plus yes. La Bible n’approuve pas tout ce qu’elle relate, simple question de bon sens ^^. Idem avec Job. 11:9 parfois utilisé par ces gens-là : nonobstant le fait qu’en contexte (avec la mention de la mer, une étendue d’une longueur mesurable)‘érèṣ désigne plus probablement « la terre habitée » (l’oikouménè du Nouveau Testament, à savoir le monde connu de l’époque), il ne s’agit de toute façon là que de l’affirmation de Tsophar de Naama, un de ceux dont Dieu a dit qu’ils n’avaient pas parlé de Lui avec droiture yes. C’est comme ces gens qui citent à tort et à travers Gamaliel en Ac. 5:34-39 : on peut reconnaître un certain sens commun et une certaine sagesse à ses paroles, mais elles ne sont pas inspirées et n’ont donc pas plus d’autorité que « la nuit, tous les chats sont gris » he, d’autant moins que la réalité le réfute : dans le monde, les témoins de Jéhovah sont 8,2 millions, l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours compte 15 millions de membres, l’Église catholique apostolique romaine 1,25 milliards et l’islam 1,6 milliards (chiffres de Wikipedia) . N’est à considérer comme inerrant dans les affirmations de personnages de la Bible que ce que déclarent Dieu Lui-Même ou les personnes inspirées de Dieu, notamment les prophètes et les Apôtres.

    D’ailleurs, un des versets utilisés par ceux qui voudraient que la Bible enseignât une Terre plate mérite plus ample considération puisque, justement, c’est Dieu Qui parle :
    Job. 38:13 : « pour qu’elle [l’aurore] saisisse les extrémités de la terre, et que les méchants en soient secoués ».

    Paul Seely isole ce verset de son contexte pour y voir une référence à une Terre en forme de crêpe :
    « Dans un contexte clairement cosmologique, pas juste local, ce verset parle de l’aurore qui saisit la terre par son “extrémité ou pan” (kanap ; cf. Nb. 15:38 ; 1 Sam. 15:27) et en secoue les méchants pour les faire tomber. Le verset compare la terre à une couverture ou un vêtement pris à une extrémité et secoué. Un globe ne peut pas vraiment être comparé à une couverture ou un vêtement de cette façon. On ne peut pas prendre un globe par un bout. Il n’a même pas de bout. »1

    Toutefois, le contexte du verset est clairement poétique et phénoménologique, au sens le plus absolu. Si tel n’est pas le cas, faut-il croire que le passage nous parle d’une sorte de divinité anthropomorphique de l’aurore style Éos arf ? Comment l’aurore attrape-t-elle quoi que ce soit ? Les tenanciers de cette idée ont-ils déjà vu des méchants rouler à travers la ville comme des rolling bushes de western à l’aurore arf ? Ont-ils déjà ressenti les colossales secousses tectoniques qui soulèvent la Terre à ce moment-là arf ? Il est évident que ce verset se réfère simplement à l’horizon visible « attrapé » par l’aurore chaque matin.

    Un argument à la mer !

    Seely a recours à des arguments sophistiqués et qui méritent notre attention pour tenter de prouver l’idée qu’il se fait de l’enseignement cosmologique de la Bible :
    « La mer hémisphérique (ou cylindrique) en airain installée dans la cour du temple en 1 Ro. 7:23 semble également indiquer par sa forme que l’océan était conçu comme circulaire. En effet, si un récipient d’eau circulaire n'était pas inhabituel, ce bassin d’eau aurait pu facilement être appelé simplement un bassin ou une cuve, comme c’était le cas avec l’original plus simple (Ex. 30:18). Au lieu de cela, il a été appelé une mer (yam). Ce nom de « mer » pour la cuve est un parallèle avec le nom de la cuve installée dans les temples babyloniens et appelée apsu, le mot pour l’étendue d’eau environnante et souterraine. »2

    Tout ça, c’est très bien, mais ce n’est pas parce que quelqu’un adopte la terminologie d’un autre peuple qu’il fait de même avec les croyances correspondantes, ou nous serions tous païens : nous utilisons les noms de jours de la semaine dérivés de noms de dieux païens (mardi : jour de mars, mercredi : jour de Mercure, jeudi : jour de Jupiter, vendredi : jour de Vénus, samedi : jour de Saturne) he. Et même si Salomon ou ses prêtres adhéraient effectivement à ces croyances, ça ne signifie pas plus que la Bible enseigne une Terre plate que les citations de Nabuchodonosor, d’Élihu et de Tsofar plus haut yes.

    Cet argument-ci montre déjà plus de solidité :
    « L’image biblique de la terre entourée par une mer semble se refléter dans plusieurs phrases différentes utilisées dans l’Écriture. Rudhardt nous présente une de ces phrases. Après avoir noté que dans les cosmographies de nombreuses peuplades, les eaux “forment une vaste étendue, au milieu de laquelle se trouve la terre, comme une île”, il poursuit en disant que ces eaux environnantes “peuvent être divisés en 2 océans, de chaque côté du monde”. [...] L’expression qu’il introduit est “d’une mer à l’autre”, que l’on trouve dans Ps. 72:8 et Za. 9:10b, chacun décrivant le règne géographiquement universel du Messie à venir, s’étendant de mer à mer et de la Rivière aux extrémités de la terre.
    Le contexte de ces versets, qui parlent clairement du règne géographique universel du Messie sur toutes les nations sur la terre (Ps. 72:9-11 ; Za. 9:10b ; cf. Ps. 2:8 et Mic. 5:4) implique que l’expression “d’une mer à l’autre” est une référence aux « 2 océans de chaque côté du monde » qui encadrent la terre entière, les deux océans “au milieu desquels la terre est comme une île”. L’expression « d’une mer à l’autre » fait référence à 2 masses d’eau spécifiques, mais pas à ces masses d’eau juste en soi, mais en tant que parties représentatives des « 2 océans de chaque côté du monde ». Cette compréhension de l’expression est renforcée par le fait que, en Mésopotamie, où l’on concevait une mer universelle qui entourait le monde, l’expression “de la mer inférieure à la mer supérieure” [toutes les 2 conçues comme des parties de la mer entourant le monde] désigne l’ensemble du monde connu.
     »3

    Il est vrai que ces versets coïncident avec cette conception, mais ils pourraient tout aussi bien correspondre à une vision scientifique du monde. Le langage des Écritures s’avère ici équivoque, du fait que ces versets ne nous disent rien de la nature, de l’emplacement et de la taille de ces mers. Seely ne trouve guère qu’un verset qui en dise vaguement quoi que ce soit :
    « Les termes bibliques “mer orientale” et “mer occidentale”, utilisés notamment dans Za. 14:8, où le contexte est celui de l’universalité apocalyptique, semblent également se référer aux moitiés est et ouest de l’océan qui entoure la terre. »4

    Le contexte est certes celui de l’« universalité apocalyptique », toutefois, à moins que ces mers n’entourent aussi le nord et le sud de la terre (ce que le texte du passage ne spécifie pas), on est loin de l’océan périphérique de Seely no. Si ce passage ne nous dit rien sur ces 2 mers à part une vague mention de points cardinaux, leur identification est si facile qu'elle fait consensus, et il n’y a pas là le moindre concept qui prouverait au-delà de l’ombre du doute l’océan périphérique de Seely yes.

    Dans les seuls autres endroits où l’on trouve mention de la mer occidentale, il s’agit clairement de la Méditerranée (De. 11:24 ; 34:2 ; Jo. 2:20). En fait, Seely doit être d’accord avec ça (encore qu’il puisse spéculer, à tort ou à raison, sur l’idée que les Hébreux d’après la déportation à Babylone se faisaient de son étendue, mais cela n’affecte en rien notre propos wink2).

    Il n’y a guère plus de références à la mer orientale dans la Bible, à savoir Jo. 2:20 et Éz. 47:18-19, mais le 2e passage suggère fortement une étendue d’eau à proximité, à savoir la mer Morte. Si ce n’est pas le cas, alors la frontière décrite par le Seigneur omniscient est bizarroïde : elle forme une continuité parfaite, à part une déviation brusque et très étroite loin, loin à l’est clown...

    Vivons-nous sur des îles flottantes ?

    Ps. 136:6 : « Celui Qui a étendu la terre sur les eaux, car Sa miséricorde dure à toujours ! »

    Certains théologiens voient dans la « terre » de ce verset la masse des continents au-dessus du niveau de la mer, mais ce n’est pas nécessairement le cas. Seely pense de même et argumente ainsi :
    « La relation exacte entre la terre et les eaux est exprimée par la préposition ’al. La préposition ’al signifie généralement “sur”. »

    Il s'agit malheureusement du seul verset où le verbe raqa est utilisé en conjonction avec la préposition ’al. Cependant, radad, qui veut dire « battre » ou « étendre », en constitue un proche synonyme, utilisé avec la préposition ’al en 1 Ro. 6:32, qui décrit le dorage des chérubins qui couvrent l’arche d’alliance. Il est donc fort probable que la phraséologie synonyme de Ps. 136:6 fasse référence à la terre étendue sur ou par-dessus la mer, surtout si l’on fait le parallèle avec És. 40:19raqa est utilisé dans le sens de « couvrir » : de même que l’or recouvre les chérubins de 1 Ro. 6:32, la terre recouvre la mer en Ps. 136:6.

    Seely continue :
    « Le verbe “fondé’ (yasad), qui est utilisé en Ps. 24:2, veut dire fixer une base fondamentale pour un bâtiment ou un mur (1 Ro. 5:17 ; 6:37 ; 7:10, 16:34 ; Esd. 3:10-12) ou mettre quelque chose sur une base fondamentale (Cant. 5:15 ; Ps. 104:5). Avec chacune de ces 2 significations, le sens le plus naturel de ’al serait son sens premier, « sur ». Cela est confirmé par les 3 autres fois où ’al est utilisé dans l’Ancien Testament avec le verbe “fondé” (yasad) : Cant. 5:15 ; Ps. 104:5 ; Am. 9:6. Dans les 3 cas, la signification « sur » est exigée par le contexte. Ps. 104:5, en particulier, exige que ’al soit traduit par « sur » parce que tout comme Ps. 24:2, il parle de la fondation de la terre. […] Ps. 24:2 dit donc que Dieu a « fondé », c’est-à-dire fermement placé, la terre sur les mers, les mers étant une base fondamentale. Le continent-terre plat repose sur les mers. Le mot « mers » (yammim) nous rappelle Gen. 1:10b où Dieu appela les eaux du tehom assemblées « mers » (yammim) ; et cela nous révèle encore, comme en Ps. 136:6, que Gen. 1:10 déclare que le continent-terre plat a été fondé « par-dessus » (ou sur) la mer, en un lieu fixe, mais flottant sur la mer, en exact accord avec le sens historique. »5

    C’est la 2e partie qui pose problème : Seely s’est encore fourvoyé dans une prémisse infondée sarcastic. Un chrétien biblique peut tout à fait accepter l’idée que la terre se trouve « par-dessus » la mer, mais de là à dire qu’elle flotte dessus, il y a de la marge no. La 1ère partie, elle, ne pose pas la moindre espèce de problème puisque l’existence des « sources du grand abîme » (Gen. 7:11) d’où sont venues la majeure partie des eaux du Déluge est un paradigme accepté des créationnistes bibliques ^^. Il est tout à fait approprié que la terre soit décrite comme ayant « couvert » cette vaste source souterraine, et que ce qui reste de celle-ci reste mentionné dans les mêmes termes après le Déluge (Gen. 49:25 ; De. 33:13).

    Conclusion

    Nous venons de voir qu’il n’y a aucun fondement pour déduire du texte biblique une conception scientifiquement erronée de la forme de la Terre, même quand des théologiens prétendent le contraire yes. Une bonne compréhension du texte, ainsi que la réalisation de la nature équivoque de certains passages, nous prouvent encore que, contrairement aux arguments des critiques, « l’Écriture ne peut être anéantie » (Jn. 10:35) glasses, et nous démontrent aussi encore une fois l’exactitude scientifique indéfectible de la parole de Dieu, fondement des grandes découvertes à la base de la science moderne glasses.

    1. Seely, P. H., « The geographical meaning of ‘Earth’ and ‘Seas’ in Genesis 1:10 », Westminster Theological Journal 59(2):246, 1997. Revenir au texte.
    2. Ibid., p. 248-249. Revenir au texte.
    3. Ibid., p. 249. Revenir au texte.
    4. Ibid., p. 250. Revenir au texte.
    5. Ibid., p. 250-252. Revenir au texte.
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  • Commentaires

    1
    Yannis Ton
    Mercredi 28 Septembre 2016 à 22:19

    Salut Narindra.

     

    Je prendrais le temps demain de lire ton article wink2

     

    La fatigue de la journée commence pesée .

     

    Bonne nuit frère.

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