• L'Evangile : évolution ou création ? Épisode 4

    Il y a science et science !

    Nabuchodinosaure

    Vous aimez, Nabuchodinosaure en Hamlet ? To science or not to science, j’attige the question! Il fait bien rire sur l’image du dessus, mais il faut considérer qu’il n’a jamais rencontré d’humain happy, aussi, gardez cette image en tête pour mieux comprendre la suite.

    Bruce Willis
    Walter Bruce Willis (19/3/1955–)

    Et Bruce Willis, vous kiffez ? Moi, perso, yes. « Un jour en enfer » ou « Piège de cristal », avec une tablette de chocolat à portée de main, c’est de la balle cool. Si l’on ne l’a pas pris pour jouer dans cette daube de « Titanic », c’est parce que sinon, il aurait sauvé tout le monde happy.

    Mais attention, il a aussi des trucs à dire côté relation entre science et religion :
    « Les religions traditionnelles fonctionnent généralement selon le principe suivant : si l’on ne fait pas de bonnes œuvres et si on agit mal, on se retrouvera à coup sûr en enfer. Malheureusement, avec les connaissances accrues de la science, les gens instruits ne croient plus à l’idée d’un lac de feu et de soufre. Par conséquent, ce que dit la religion traditionnelle n’est plus pris au sérieux. Et les médias nous entraînent vers l’effondrement de la civilisation. »1

    Mais quelle science, au fait ?
    Il y a 2 sortes de sciences.

    Un exemple : on raconte qu’un jour, Galilée a grimpé au sommet de la tour de Pise, encore droite à cette époque, avec 2 boulets de canon de tailles différentes. Une fois au sommet, il les a laissés tomber. Il pensait que le gros toucherait le sol en 1er, en conformité avec la philosophie aristotélicienne en vigueur à l’époque et avec une intuition tout à fait normale. À sa grande surprise, ils touchèrent le sol en même temps. Avait-il commis une erreur ? Il redescendit prendre les boulets, remonta et recommença, mais le résultat resta le même. Et il recommença, encore et encore, jusqu’à ce que la fin, la tour penchât et qu’il fallût arrêter l’expérience happy, mais le résultat ne varia pas.

    Qu’est-ce que Galilée a fait là ? De la mécanique expérimentale. Il a fait une expérience. Il a travaillé sur des faits qui se déroulaient devant ses yeux. Il les a observés, examinés, répétés jusqu’à ce qu’une hypothèse se fît jour dans son esprit.
    Voilà le genre de science que l’on appelle science expérimentale, ou science d’observation. Elle s’occupe de faits qui se déroulent dans le présent, observables, répétables et sur lesquels on peut faire des expériences.

    Grâce à cette science, nous avons obtenu toutes les technologies dont nous jouissons au quotidien aujourd’hui : navettes spatiales, vaccins, TGV, lecteurs MP3, ce blog, le smartphone, la tablette ou l’ordinateur sur lequel ou laquelle vous le lisez... La liste pourrait continuer sur des kilomètres money. Et chacune de ces technologies marcherait tout pareil, que le monde eût 3 mn ou 80 milliards d’années wink2, car dans ce processus, la déduction et le résultat expérimental partagent un lien étroit, qui ne laisse que très très peu de place pour les spéculations. L’âge de l’Univers n’a rien à voir avec cette science-là.

    La question de l’âge de l’Univers correspond au 2e type de science : la science historique.

    Carcassonne
    Carcassonne

    Carcassonne doit sa célébrité à ses beaux restes d’architecture médiévale.
    Le gouvernement français a financé l’architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879) vers la fin du XIXe siècle pour restaurer les châteaux médiévaux français, on peut en voir le résultat ci-dessus. C’est mignon tout plein, certes, mais il y a un petit souci, Mme la Marquise : les tours n’avaient pas du tout un toit pointu comme ça à l’époque, car il s’agissait de structures de défense, et il fallait pouvoir y tirer des flèches ou des carreaux sur les ennemis. Viollet-le-Duc n’a pas reconstitué Carcassonne selon un modèle historique pertinent mais selon le romantisme à la mode en son temps. On peut imaginer avec aisance une princesse en détresse coiffée de son hennin et agitant son mouchoir blanc à une ouverture happy...

    Le voilà, le défaut de la science historique : elle utilise des modèles présents pour tenter de reconstituer le passé. Personne ne peut voir le passé à moins de créer une machine à remonter le temps (et dans l’hypothèse où Laureline et Valérian nous auraient visité depuis le futur : où sont-ils wink2 ?).
    On ne peut pas faire d’expérience sur le passé, et il n’existe aucune preuve directe des évènements du lointain passé.

    Sir Richard Owen
    Sir Richard Owen (20/7/1804–18/12/1892)

    Voici un autre exemple très connu dans les milieux scientifiques : en 1858, sir Richard Owen, le célèbre anatomiste qui a créé le mot « dinosaure » et fondé le British Museum of Natural History (et qui s’est opposé de manière farouche à la théorie de l’évolution par la sélection naturelle de Charles Darwin), se retrouva avec les restes d’un reptile géant qu’il nomma Iguanodon.

    Une fois la reconstitution achevée, il se retrouva avec un sacré problème sous la forme d’un unique os pointu. Après quelques séances de cassage de tête pour savoir où il devait le placer, il se décida pour le nez de l’animal. On peut encore voir aujourd’hui la reconstitution de la bébête en question au Crystal Palace du British Museum, on dirait une espèce de rhinocéros reptilien :

    20 ans après, incroyable découverte dans la mine de charbon de Bernissart (Belgique) : un immense gisement de fossiles de dinosaures, dont 7 iguanodons, et voici à peu près leur vraie apparence :

    En fait, l’os pointu en question était son pouce shocked ! Voilà ce qui arrive quand l’on utilise le présent pour interpréter le passé alors que nos connaissances sur ce dernier font défaut : il y a toujours des erreurs dans la science historique, qu’il s’agisse de l’histoire de l’Univers, celle de la vie ou celle des hommes, et dites-vous bien que même les plus grands savants y sont susceptibles.
    Plus loin de l’époque à étudier nous nous trouvons, moins les données suffisent et plus il faut formuler d’hypothèses nécessairement influencées par des considérations non-scientifiques, à savoir les axiomes philosophiques et religieux (il s’agit presque de la même chose) ancrés dans l’esprit du scientifique qui mène l’étude.

    En gros, la science historique de l’évolution ne consiste jamais qu’en la spéculation d’un groupe de savants décidés d’avance à nier l’historicité de la Genèse à la base. Le problème, c’est qu’avec tout le succès de la science expérimentale, les gens se font endoctriner par cette science historique et ont peur de passer pour des dingues s’ils la mettent en doute. Ils ignorent que cette science se fonde sur les sables mouvants d’une série de spéculations, et pas sur le roc.
    Il faut bien réaliser que ce ne sont pas les données scientifiques en main qui font l’objet du débat entre créationnistes et évolutionnistes, mais leur interprétation. Si un savant nie, à la base, que le récit de la Genèse constitue le témoignage de Dieu sur les origines de notre monde (2 Pi. 3:3-7), il tirera des conclusions bien différentes de celles d’un scientifique qui croit en l’inspiration divine plénière de la Bible.

    Ernst Mayr
    Ernst Mayr (5/7/1904–3/2/2005), naturaliste, explorateur, ornithologue et historien des sciences

    Alors après, il y a pas mal d’évolutionnistes enragés qui nieront la distinction entre sciences expérimentale et historique, prétendant que « c’est une invention rhétorique des créationnistes ». Ben voyons, et je suppose qu’une sommité de l’évolutionnisme comme Ernst Mayr (1904-2005) faisait de la rhétorique aussi quand il disait :
    « Par exemple, Darwin a introduit l’historicité dans la science. La biologie évolutionniste, en contraste avec la physique et la chimie, est une science historique – l’évolutionniste tente d’expliquer des évènements et des processus qui ont déjà eu lieu. Les lois et les expériences sont des techniques inappropriées pour l’explication d’évènements et processus de ce genre. Au lieu de cela, on construit une narration historique, consistant en une tentative de reconstruction du scénario particulier qui a conduit aux évènements que l’on essaie d’expliquer ».2


    Le vent !

    1. Willis, B., « USA Weekend Magazine », Cincinnati Enquirer, 11–13 février 2000, p. 7. Revenir au texte.
    2. Mayr, E., « Darwin’s Influence on Modern Thought », basé sur une conférence que Mayr a donnée à Stockholm lorsqu’il a reçu le Prix Crafoord de l’Académie Suisse Royale, 23/09/1999. Revenir au texte.
    « L'Evangile : évolution ou création ? Épisode 3L'Evangile : évolution ou création ? Épisode 5 »

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :