• L'Évangile dans l'espace-temps

    L’Évangile dans l’espace-temps


    Photo de la galaxie d’Andromède par la NASA

    La Bible nous dit que l’Éternel habite dans l’éternité (És. 57:15 version David Martin), qu’Il habite dans les cieux (par exemple, De. 26:15) (non pas l’espace, mais une autre dimension incomparablement plus élevée que la nôtre) et aussi dans la lumière (1 Tim. 6:16). Pour des raisons pratiques, nous résumerons cela ainsi : Dieu habite dans la dimension céleste, ou les dimensions de l’éternité. En contraste, nous vivons dans un Univers doté de 3 dimensions spatiales (longueur, largeur, hauteur) et 1 dimension temporelle.1

    Bien que Dieu soit omniprésent, Il a fait aussi Son apparition dans notre monde de manière spécifique, à des moments spécifiques. Par exemple, l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux au 1er jour de la Création (Gen. 1:2), l’Éternel Dieu est apparu à Moïse dans le buisson ardent (Ex. 3:4-14), et Dieu le Fils a fait une entrée spéciale dans notre Univers lors de l’Incarnation (Jn. 1:1-2 ; Ph. 2:5-7 ; Mt. 1:18 ; Lc. 1:35 ; Jn. 1:14). Après Sa résurrection, Jésus est apparu à Ses disciples à plusieurs reprises, notamment dans une chambre verrouillée, 2 fois (Jn. 20:19-31), et lors de Son ascension, Il a fait Son retour (triomphal) dans la dimension céleste (Jn. 20:17, Ac. 1:9).

    Cet article a pour but de comprendre un peu mieux ces phénomènes sur la base de l’allégorie de Flatland.2

    Un hommage pour commencer


    Pr. Arthur Ernest Wilder-Smith (22/12/1915–14/9/1995)

    Les concepts de Flatland, d’horizon des évènements, d’autres dimensions, etc. tels que présentés ici viennent d’un livre datant de 1987 de feu le Pr. A. E. Wilder-Smith « The Scientific Alternative to Neo-Darwinian Evolutionary Theory ».

    Wilder-Smith, géant de la communauté scientifique, possédant 3 doctorats et 7 langues, était un penseur original et une des grandes figures de la science créationniste.

    Parmi ses plus grandes œuvres, on retrouve « Man’s Origin, Man’s Destiny », « He Who Thinks has to Believe », « The Creation of Life » et « The Natural Sciences Know Nothing of Evolution ».

    En fait, la notion de Flatland sans ses applications chrétiennes remonte à un livre de 1884 d’Edwin Abbot : « Flatland: A Romance of Many Dimensions ».

    Et maintenant, entrons dans le vif du sujet. Il nous faudra tout d’abord définir ce que l’on appelle un « horizon des évènements » (« event horizon » en anglais).

    Les trous noirs et les horizons des évènements


    Photo d’un trou noir par la NASA

    Quand les astronautes sont allés sur la Lune (N. B. : le conspirationnisme ne passera pas), leur vaisseau a dû atteindre une vitesse supérieure à 11,2 km/s (40 000 km/h), que l’on appelle la vitesse d’échappement,3 pour s’affranchir de l’attraction gravitationnelle de la Terre. Imaginons maintenant une étoile suffisamment massive, en fin de vie, qui s’effondre sous son poids faute d’énergie thermonucléaire. À un moment donné, sa gravité sera si forte que sa vitesse d’échappement sera de 300 000 km/s, soit la vitesse de la lumière.

    Dans la théorie de la relativité générale d’Einstein, la gravité consiste en la déformation de l’espace causée par un objet, et plus celui-ci sera massif, plus l’espace se déformera. De cette manière, l’objet peut attirer d’autres objets beaucoup moins massifs s’ils ne vont pas assez vite par rapport à lui. Pour prendre une analogie toute simple, imaginez que vous mettiez une boule de pétanque sur un matelas moelleux, puis que vous fassiez rouler le cochonnet à côté de la boule (oui, je sais, c’est le monde à l’envers he). Si vous ne faites pas rouler assez vite le cochonnet, il sera pris dans la dépression causée par la boule, sa trajectoire déviera vers elle et il la percutera.

    Ainsi donc, la théorie de la relativité générale prédit que dans une telle région, l’espace se déformerait au point que rien, pas même la lumière, ne pourrait y échapper. Une telle étoile serait donc invisible (et donc indétectable excepté par les effets causés par sa gravité incommensurable). C’est ce que l’on appelle un trou noir,4 défini par le génialissime et regretté Stephen Hawking comme « une région de l’espace d’où rien, pas même la lumière, ne peut s’échapper, tant la gravité y est forte ».5


    Stephen William Hawking (8/1/1942–14/3/2018)

    Si un rayon de lumière est dirigé à côté d’un trou noir depuis l’extérieur, l’attraction gravitationnelle du trou noir le déviera et, s’il en passe assez près, il tournera en orbite autour du trou noir. C’est d’ailleurs ainsi que l’on arrive à les détecter. (Ceci dit, si l’on le dirige sur le trou noir, celui-ci l’absorbera.)

    La limite d’un trou noir, où la lumière qui vient de l’extérieur se met à orbiter, à l’intérieur de laquelle les photons ne peuvent s’échapper, s’appelle horizon des évènements.6, 7 Il représente le point de non-retour d’un trou noir. Il doit son nom au fait qu’aucun évènement ne peut sortir de cette limite, et qu’il n’y a aucun moyen de communiquer l’occurrence d’un évènement quelconque derrière. De fait, aucun observateur extérieur ne sait ce qui se passe dans un trou noir, il constitue un mystère de la science. Ce phénomène a été appelé « censure cosmique »8 winktongue.

    Flatland

    Imaginons un monde de toons à 2 dimensions, la longueur et la largeur, représenté par ABCD en Fig. 1. Les toons qui l’habitent sont des êtres intelligents, représentés par les triangles dans des cercles. Un beau matin, les toons ont réalisé que quelqu’un avait tracé la ligne EF, coupant leur monde en 2, car, sans la dimension de la hauteur, personne ne pouvait sauter par-dessus la ligne ni creuser dessous. De même, personne ne pouvait communiquer d’information à personne de l’autre côté. La ligne EF constituait donc un horizon des évènements.

    Un jour, une forme, une empreinte de pied, apparut dans la zone ABFE (Fig. 2), de manière apparemment spontanée et dépourvue de cause, pour autant que les toons de Flatland eussent pu en juger. Puis la forme disparut. La fois suivante, pour l’empêcher de partir, les toons tracèrent un cercle autour de la forme. Ce cercle était un horizon des évènements : rien ne pouvait en sortir ni y entrer. Et pourtant, plus tard, quand ils enlevèrent un bout du cercle pour vérifier, l’empreinte de pied avait de nouveau disparu. Les toons avaient donc 3 énigmes à résoudre :

    1. La forme apparaissait et disparaissait sans cause apparente.
    2. Aucun horizon des évènements ne semblait capable de limiter cette forme.
    3. Et pourtant, celui-ci bloquait totalement les toons de Flatland.


    Un personnage capricieux du doux nom de Zweisteinus résolut ces problèmes. Il commença par rappeler aux toons de Flatland qu’ils adhéraient à une science matérialiste, c-à-d qu’ils croyaient que leurs dimensions de longueur et de largeur représentaient les seules expressions de la réalité entière, et qu’ils basaient leurs vies sur cette erreur. Ensuite, il stipula que Flatland ne constituait pas la seule réalité et que l’apparition et la disparition de l’empreinte de pied indiquait qu’il devait exister une 3e dimension, qu’il appela « altitude » ou « profondeur » ou « hauteur ».

    Il déclara que l’être qui créait l’empreinte de pied pouvait entrer et sortir à volonté de l’horizon des évènements circulaire rien qu’en marchant dessus, car une entité tridimensionnelle ignore les limites qui bloquent les toons bidimensionnels de Flatland. « 2 dimensions ne peuvent prendre en otage quoi que ce soit de tridimensionnel. La dimension supplémentaire donne une totale liberté par rapport aux autres dimensions. » 2
    Un être tridimensionnel pourrait donc se manifester à volonté en Flatland, et pourrait observer l’intimité des toons sans qu’ils s’en aperçussent. Il pourrait même observer à livre ouvert leur être interne, c-à-d le triangle à l’intérieur du cercle, invisible pour les autres toons.

    Et maintenant, voyons comment ce concept (appelé la théorie des dimensions) se rapporte à certains évènements-clés relatés dans la Bible.

    La Création

    L’information nécessaire pour que la Création se produisît existait dans la pensée de Dieu, le Logos (Jn. 1:1, du grec Logos, « parole » ou « discours »), en dehors de l’espace et du temps et avant leur création. En d’autres termes, la création existait dans l’esprit de Dieu, « avant la fondation du monde » (Éph. 1:4, 1 Pi. 1:20), et donc dans les dimensions de l’éternité. Dieu a envoyé l’information (et l’énergie) nécessaires à la Création à travers l’horizon des évènements qui sépare l’éternité de l’espace-temps, en quanta, ou quantités séparées, pendant les 6 jours décrits en Gen. 1.

    De la création d’Adam et Ève à leur péché, ils étaient pour ainsi dire des hybrides dimensionnels (shocked). Dans le Jardin d’Éden, ils marchaient avec Dieu, Qui habite l’éternité, et faisaient ainsi l’expérience des dimensions multiples de l’éternité, mais ils existaient aussi dans l’espace-temps. Lorsqu’ils désobéirent à Dieu, Celui-Ci les expulsa d’Éden pour les empêcher de manger du fruit de l’arbre de vie et de vivre pour toujours (Gen. 3:22, 24) dans leur condition pécheresse.

    Toutefois, l’être humain est fait pour l’éternité. Dieu, dans Sa miséricorde, a donc fourni à l’humanité un moyen d’échapper à cette condition et de s’unir de nouveau à Lui. Alors que le péché d’Adam a fermé l’horizon des évènements qui sépare l’humanité des dimensions célestes, la grâce obtenue par le moyen de la foi en le Sauveur Jésus Christ, mort et ressuscité pour le pardon des péchés du grand nombre, le rouvre. Ceux qui en bénéficient de cette manière expérimentent une relation intime avec le Dieu d’éternité en cette vie Jn. 1:12, 17:23), quoique d’une manière bien plus limitée qu’Adam et Ève en leur temps, et se retrouveront réunis à Dieu après cette vie, pour faire l’expérience de ladite relation intime de manière bien plus profonde qu’Adam et Ève en leur temps.

    Les apparitions de Jésus après Sa résurrection

    Lorsque le Seigneur Jésus Christ Se releva d’entre les morts, Son nouveau corps quitta notre continuum spatio-temporel vers les dimensions de l’éternité, passant à travers Ses bandelettes d’embaumement sans les déranger. Ce fut la vue du linge qui avait enveloppé la tête de Jésus « enroulé dans un endroit à part » (c-à-d encore enroulé et raidi par la mixture collante de myrrhe et d’aloès utilisée pour l’embaumement) qui avait conduit Jean a croire à Sa résurrection (Jn. 19:39-40, 20:7-8). Bien qu’il n’eût sans doute pas été au courant pour la théorie des dimensions smile (et ce malgré l’intelligence qu’il manifeste dans son Évangile ^^), il avait compris que le Christ avait transcendé les dimensions du temps et de l’espace.

    Comme l’empreinte de pied en Flatland, Christ pouvait apparaître dans une chambre fermée à clé, ou apparaître et disparaître à la vue des disciples sur la route d’Emmaüs, sans être affecté par l’horizon des évènements qui nous empêche de faire de même.

    À l’Ascension (Ac. 1:9), Jésus a franchi l’horizon des évènements entre le continuum espace-temps et le ciel. Maintenant, quand nous prions, nous envoyons, via le Saint Esprit qui réside en nous qui croyons par la foi (Jn. 14:16-17), nos prières au-delà de cet horizon des évènements pour atteindre le trône de Dieu et le Seigneur Jésus Christ Lui-Même.

    Les cieux, l’enfer et le jugement

    Quand une personne meurt, son esprit sort de notre continuum et franchit l’horizon des évènements de la mort, là où l’espace et le temps prennent fin et où l’éternité commence. Dans la Bible, Dieu nous dit qu’au-delà de la mort se trouvent le paradis, l’enfer… et le jugement (Héb. 9:27). Ce dernier décide lequel des 2 1ers sera notre destination finale (rien à voir avec la série de films smile), selon que l’on ait cru ou pas au sacrifice expiatoire de Christ et en Sa résurrection dans cette vie.

    Ces 3-là existent tous dans les dimensions de l’éternité. La science ne pourra donc jamais les examiner, car un horizon des évènements les occulte.9 Mais ça ne veut bien sûr pas dire qu’ils ne sont pas réels wink2. La chose est d’une conformité parfaite à la science, et en fait, c’est la réalité ultime. Nous voyons ainsi que le dogme scientifique des matérialistes genre Carl Sagan selon lequel la réalité ultime, c’est uniquement « ici et maintenant », dans notre propre continuum, ne vaut pas tripette sur le plan scientifique. Les athées, agnostiques et autres sceptiques qui ignorent ce fait le font à leurs risques et périls.

    Un avertissement pour finir

    Le fait que la science n’ait pas de problème à concevoir des dimensions en plus de celles dont nous avons l’habitude nous octroie une perspective fascinante sur la manière de rendre certains concepts de la parole de Dieu plus tangibles. Mais il faudrait voir à ne pas aller trop loin en essayant de faire coïncider Dieu avec les opinions versatiles des humains. Ainsi, un « créationniste progressif » très connu (qui utilise aussi le concept de Flatland de Wilder-Smith) pousse les gens à croire que la science a prouvé qu’il existe exactement 10 dimensions en tout, et que cela prouve la Bible.

    Primo, il n’y a aucune doctrine biblique qui le suggère. Secundo, cette notion molle de la guibolle vient d’une branche fort abstraite et controversée de la physique, j’ai nommé la théorie des cordes. La théorie des supercordes, qui postule 11 dimensions, l’a supplantée. D’après ses partisans, la raison pour laquelle la plupart de ces hypothétiques dimensions sont invisibles est qu’elles s’enroulent dans des espaces minuscules.

    Gardez-le à l’esprit : les chrétiens qui marient leur pensée aux théories scientifiques d’aujourd’hui (genre Big Bang, 10 ou 11 dimensions, etc.) seront veufs demain oops.

    1. Comme Dieu a créé (Gen. 1:1) notre Univers spatio-temporel (parfois appelé continuum espace-temps), Il Se trouve donc au-delà et le transcende, c-à-d qu’Il n’est pas sujet à ses limitations. Revenir au texte.
    2. Cette allégorie est adaptée de Wilder-Smith, A. E. , « The Scientific Alternative to Neo-Darwinian Evolutionary Theory », Word for Today Publishers, pp. 159–191, 1987. Revenir au texte.
    3. Vitesse qu’un objet inerte doit atteindre pour échapper au champ gravitationnel d’une planète ou d’une étoile. Elle est donnée par la formule ve = √2GM/R, où G est la constante universelle de gravitation, M la masse de l’objet céleste et R son rayon. Revenir au texte.
    4. « Plus que de simples concepts théoriques, les trous noirs constituent des prédictions directes de la relativité générale, soutenus par une grande quantité de preuves expérimentales.’» Humphreys, D. R., « Starlight and time », p. 22. Revenir au texte.
    5. Hawking, S., « A Brief History of Time », p. 194, 1988. Revenir au texte.
    6. Ibid., p. 90. Revenir au texte.
    7. Le rayon d’un horizon des évènements porte le nom de rayon de Schwarzschild, donné par la formule Rs = 2GM/c², où c est la vitesse de la lumière dans le vide. Son nom vient de l’astronome allemand Karl Schwarzschild (1873-1916) qui, en 1916, a prédit l’existence de corps célestes effondrés qui n’émettraient aucune radiation. Si le Soleil devait devenir un trou noir (Dieu nous en garde yes), son rayon de Schwarzschild ne ferait que 3 km. Revenir au texte.
    8. Op. cit., p. 93. Revenir au texte.
    9. Dieu, par contre, est omniprésent et connaît l’intimité de tout ce que nous faisons et disons (c’est Lui que l’être tridimensionnel de notre analogie symbolise). Il est plus près de nous que notre respiration, plus proche de nous que nos membres (Ps. 139:7-14). Revenir au texte.
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