• Datation radiométrique, épisode 6

    Quelle signification ont les « dates » radiométriques ?

    Le Pr. John Woodmorappe, qui a analysé plus de 500 publications portant sur la datation radio-isotopique, en a conclu que celle-ci est contaminée par toutes sortes de raisonnements circulaires et interprétations destinés à s’accorder avec les idées préconçues des chercheurs.1

    La méthode des droites isochrones a été crue infaillible, car elle permettait de s’affranchir des hypothèses sur les conditions de départ et sur les systèmes fermés.

    Pr. Andrew A. Snelling
    Pr. Andrew A. Snelling

    Le Pr. Andrew Snelling, géologue, a travaillé sur la « datation » des dépôts d’uranium de Koongarra, dans le Territoire du Nord, en Australie, principalement par la méthode isochrone plomb-plomb (Pb-Pb).2 Il y a découvert que même des échantillons de sol (au nombre de 113) fortement exposés aux intempéries – qui ne sont assurément pas des systèmes fermés (le lessivage des isotopes père et fils invaliderait les « dates ») – donnaient une belle droite « isochrone », avec un âge de 1 445 millions d’années avec une fourchette de 40 millions d’années arf. Les autres méthodes fournissaient des « âges » compris et bien répartis entre une valeur encore plus grande et 0 année.

    Pr. Zheng Y. F.
    Pr. Zheng Y. F.

    De telles « fausses droites isochrones » sont si courantes qu’elles ont donné naissance à toute une famille de termes pour les décrire : isochrone apparente, isochrone du manteau, pseudo-isochrone, isochrone secondaire, isochrone héritée, isochrone déterminée sur roche éruptive, droite de mélange et isochrone de mélange. Le Pr. Zheng a écrit :
    « […] une partie des hypothèses de base de la méthode classique de l’isochrone avec le couple Rb/Sr doit être modifiée et une isochrone observée ne permet pas d’aboutir avec certitude à des informations valabes sur l’âge d’un système géologique, même si, par un heureux hasard, on obtient un bon ajustement des résultats expérimentaux en représentant graphiquement 87Sr/86Sr en fonction de 87Rb/86Sr. Ce problème ne doit pas être sous-estimé, surtout dans l’évaluation de l’échelle de temps numérique. On peut se poser les mêmes questions avec les méthodes de l’isochrone Sm/Nd et U/Pb. »3

    Même avec les « isochrones », une partie des points sur lesquels est ajustée la droite est interprétée comme sans rapport avec l’âge ; comment peut-on attribuer une partie de la droite à l’âge et ignorer l’autre parce qu’elle « ne peut pas avoir de rapport avec l’âge » arf ? De plus, même avec des éléments non-radioactifs, on obtiendra, en portant leurs rapports de concentration sur un graphique, de très bons ajustements.4 De toute évidence, les facteurs responsables de la linéarité de telles représentations graphiques n’ont rien à voir avec l’âge.

    Une autre méthode de datation en vogue actuellement est la technique U-Pb appelée « Concordia ». Celle-ci combine les 2 séries de désintégration U-Pb (238U-206Pb et 235U-207Pb) en un seul diagramme. Si les mesures faites à l’aide des 2 chronomètres U-Pb se situent sur la courbe Concordia, les 2 « âges » sont dits « concordants ». Toutefois, les résultats obtenus avec des zircons (un type de gemme, ZrSiO4), par exemple, se situent de manière générale hors de la courbe Concordia ; ils sont concordants. On a avancé de nombreux modèles et autres explications pour justifier de tels résultats.5 Mais raconter ceci ou cela ne peut pas être considéré comme une démarche scientifique capable de prouver l’ancienneté de la Terre.

    Andrew Snelling a suggéré que le fractionnement (triage) des éléments de la matière à l’état fondu dans le manteau terrestre pourrait constituer un facteur significatif pour expliquer les rapports de concentrations isotopiques interprétés en termes d’âges. Ceci expliquerait en outre la prédominance des « fausses isochrones ». Mais, comment un géologue départage-t-il une « fausse » isochrone d’une « bonne » ? Il considère les résultats qui concordent avec les âges admis comme « bons », et inversement. On a là affaire à un raisonnement circulaire et c’est un très mauvais comportement scientifique.

    En 1966 déjà, Melvin Cook, titulaire du Prix Nobel et de la chaire de Métallurgie à l’université de l’Utah, avait souligné que les rapports isotopiques du plomb, par exemple, pouvaient être entachés d’une altération par d’importants facteurs autres que la désintégration radioactive.6 Cook a noté que, dans des minerais de la mine du Katanga, il y avait, par exemple, du 208Pb, un isotope stable, en abondance, mais pas de 232Th comme source de 208Pb. Le thorium a une longue demi-vie (c-à-d qu’il se désintègre très lentement) et n’est pas aisément lessivé hors de la roche, de sorte que si le 208Pb provient de la désintégration du thorium, il devrait encore se trouver une certaine quantité de thorium. Cook a suggéré, d’après les concentrations des isotopes du plomb, que le 208Pb pouvait provenir de la conversion, par capture successive de neutrons, du 206Pb en 207Pb puis en 208Pb. Cependant, une période de désintégration radioactive rapide pourrait aussi rendre compte des données (voir plus loin). Dans l’un ou l’autre cas, les données sont cohérentes avec un âge en milliers, et non millions, d’années wink2.

    Hélium et chaleur : preuves en faveur de vitesses de décroissance non constantes

    Robert V. Gentry
    Robert V. Gentry (9/7/1933–28/1/2020)

    Robert Gentry, physicien, a mis en évidence le fait que la quantité d’hélium (l’hélium provient de la désintégration de radionucléides, tels que l’uranium) dans les zircons provenant de forages profonds (chauds) est incompatible avec l’âge évolutionniste d’1,5 milliard d’années attribué aux roches granitiques qui les contenaient.7 La quantité de plomb correspond aux taux actuelles de désintégration de l’uranium durant le laps de temps supposé, mais presque tout l’hélium formé devrait avoir diffusé hors des cristaux pendant cette période. Les vitesses de diffusion de l’hélium ont depuis été mesurées pour s’avérer 100 000 fois plus grandes que ce que les géologues évolutionnistes avaient supposé, de sorte qu’il ne devrait plus rester d’hélium si la désintégration radioactive s’était poursuivie aux vitesses actuelles, pendant les immenses périodes de temps invoquées par les uniformitaristes8 oh. La modélisation du phénomène de diffusion indique effectivement qu’une désintégration radioactive « d’une valeur d’1,5 milliard d’années » a bien eu lieu. Toutefois, la vitesse de fuite de l’hélium date des zircons « vieux de milliards d’années » à 5 700 ans avec une fourchette de 4 000 ans.8 La seule explication plausible de ces résultats est qu’il y a eu une période, voici plusieurs milliers d’années, où la vitesse de désintégration radioactive a crû. La cause, quelle qu’elle soit, de cette vitesse élevée pourrait aussi être la cause des anomalies des isotopes du plomb dont Cook a fait état (voir ci-dessus).

    Une période de désintégration accélérée résoudrait aussi le problème de la quantité de chaleur qui émane de la Terre : une quantité cohérente avec cette modification d’intensité de désintégration radioactive, mais pas avec une échelle de temps en milliards d’années.9

    Ainsi, les preuves s’accumulent pour suggérer l’existence d’une période passée, remontant à quelques milliers d’années, de désintégration radioactive rapide. Il est intéressant de remarquer que l’accélération semble avoir concerné les isotopes avec la durée de demi-vie la plus longue et, en particulier, ceux qui font intervenir une désintégration de type alpha.

    Des halos pléochroïques orphelins


    Une série concentrique de halos pléochroïques

    Les particules radioactives se désintégrant dans une roche solide provoquent des zones de détérioration sphériques dans la structure cristalline environnante. Par exemple, un élément radioactif comme l’uranium 238 génère plusieurs sphères de décoloration dont les rayons sont caractéristiques des différents éléments produits dans sa chaîne de désintégration en 206Pb. Seuls ceux qui subissent une désintégration alpha (libérant un noyau d’hélium) donnent lieu à la formation d’un halo. Observées en coupe transversale avec un microscope, ces sphères apparaissent sous forme d’auréoles appelées « halos pléochroïques ». Gentry a étudié ces halos pendant des années et publié ses résultats dans des revues scientifiques de pointe.7

    Certains produits intermédiaires de désintégration, tels que les isotopes du polonium, ont des demi-vies extrêmement brèves (décroissance très rapide). Par exemple, le 214Po a une demi-vie de 164 µs. Curieusement, les anneaux créés par la désintégration du polonium se trouvent souvent dans des cristaux dépourvus des halos de l’uranium parent. Il faut savoir que le polonium doit pénétrer dans la roche avant que celle-ci ne se solidifie, mais il ne peut pas provenir d’un petit grain d’uranium dans la roche solide, sans quoi un halo d’uranium serait visible. Cela suggère que la roche s’est formée très vite.10 Il est aussi possible qu’il y ait eu une période de diminution rapide de l’uranium aboutissant à la quantité de polonium observée.

    Gentry a répondu à toutes les objections formulées à l’encontre de ses travaux.11 Elles ont été nombreuses car les halos orphelins témoignent de conditions passées en porte-à-faux avec la conception uniformitariste de l’histoire de la Terre, fondement des systèmes de datation radiométrique. Quel que soit le processus à l’origine des halos, il pourrait permettre aussi de comprendre le fonctionnement de la datation radiométrique.
    Ainsi, une équipe internationale de scientifiques créationnistes s’efforce activement de donner une explication créationniste de la datation radio-isotopique. Le groupe RATE (Radioisotopes and the Age of the Earth) réunit les compétences de plusieurs physiciens et géologues pour une approche pluridisciplinaire du sujet. Un effort prometteur.

    Conclusion

    Force est donc de constater que les dates radiométriques ne sont pas, quoi que l’on en dise, la preuve objective de l’ancienneté de la Terre, mais au contraire que le monde n’est âgé que de quelques milliers d’années au final. Bien que nous ne disposions pas de toutes les réponses, nous en avons beaucoup et possédons le témoignage fiable de la parole de Dieu sur la véritable histoire du monde cool.

    1. Woodmorappe, J., « The mythology of modern dating methods », 1999. Revenir au texte.
    2. Snelling, A. A.,  « The failure of U-Th-Pb ‘dating’ at Koongarra, Australia », Creation Ex Nihilo Technical Journal 9(1):71-92. Revenir au texte.
    3. Zheng, Y. F., « Influence of the nature of initial Rb-Sr system on isochron validity », Chemical Geology 80:1-16, p. 14, 1989. Revenir au texte.
    4. Walker, T., « The Somerset Dam igneous complex, South-East Queensland », thèse avec félicitations du jury, Départements des Sciences de la Terre, université du Queensland, 1998. Revenir au texte.
    5. Gebauer, D. et Grunenfelder, M., « U-Th-Pb dating of minerals », in : Jager, E., et Hunziker, J. C., (édrs.), « Lectures in isotope geology », pp. 105-131, 1979. Revenir au texte.
    6. Cook, M. A., « Prehistory and Earth models », 1966. Revenir au texte.
    7. Gentry, R. V., « Creation’s tiny mystery », 1986. Revenir au texte.
    8. Humphreys, D. R., Austin, S. A., Baumgardner, J. R. et Snelling, A. A., « Helium diffusion rates support accelerated nuclear decay », Processings of the Fifth International Congress on Creationism, pp. 175-195. Revenir au texte.
    9. Baumgardner, J., « Distribution of radioactive isotopes in the Earth, chap. 3 » in : Vardiman, L., Snelling, A. A. et Chaffin, E. F. (éds.), « Radioisotopes and the age of the Earth », 2000. Revenir au texte.
    10. Snelling, A. A. et Armitage, M. H., « Radiohalos: a tale of 3 granitic plutons », Processings of the Fifth International Congress on Creationism, pp. 243-267, 2003. Revenir au texte.
    11. Référence de la note 7 ; Wise, K. P., lettre à l’éditeur et réponses de M. Armitage et R. Gentry, Creation Ex Nihilo Technical Journal 12(3):285-290, 1998. Revenir au texte.
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