• Comment répondre à la tyrannie de la tolérance

    Comment répondre à la tyrannie de la tolérance

    Lorsque nous nous inclinons en silence devant la tyrannie gauchiste de la tolérance, nous faisons des compromis sur la liberté d’expression et sur la Vérité. Il s’agit donc de pouvoir y répondre, en notre époque troublée et post-chrétienne, si nous avons la prétention d’aimer Jésus Christ. Je vous offre ici, sur la base de ma propre expérience et surtout sur la compilation de celle de beaucoup d’autres chrétiens meilleurs que moi (et aussi de quelques erreurs que j’ai commises), des suggestions pour traiter ce genre de problème quand vous y êtes confrontés :

    I - Prenez votre courage à 2 mains

    Ôtez votre derrière du banc de touche et foulez le terrain. Ne soyez pas un spectateur mais un joueur actif. Soyez déterminés à vous exprimer. Pas à chaque fois, bien sûr, il y a « un temps pour se taire, et un temps pour parler » (Ec. 3:7), à vous d’en juger selon la situation.
    De plus, quand un autre chrétien soutient des idées bibliques dans un débat, déterminez-vous à l’aider et à le soutenir, surtout s’il s’en tire mal. « Et si quelqu’un est plus fort qu’un seul, les deux peuvent lui résister ; et la corde à trois fils ne se rompt pas facilement » (Ec. 4:12)

    II - Restez zen !

    Ce que vous dites a de l’importance, mais la manière de le dire aussi. Proscrivez l’arrogance et l’autosatisfaction, laissez cela à la dissidence. Par contre, rien ne vous empêche de manifester de l’enthousiasme et une grande ferveur, bien au contraire. Le tout consiste à rester d’un calme olympien. Et même si vous sentez que la colère vous submerge (quand votre respiration et votre circulation sanguine s’accélèrent, que votre cœur s’emballe et que l’adrénaline coule à flots), suivez Éph. 4:26 : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche pas sur votre colère », et sachez tendre la joue gauche.

    Le saviez-vous ? Tendre la joue gauche (celle symétrique à la droite, comme dirait M. de La Palice ; cf. Mt. 5:39) ne consiste pas à se laisser manger la laine sur le dos, bien au contraire. Pensez-y : la plupart des gens sont droitiers. Si un droitier gifle quelqu’un sur la joue droite, de quel geste s’agit-il ? D’un soufflet, une grave insulte à l’époque, un peu comme un bras d’honneur aujourd’hui. Jésus voulait donc dire par là que nous ne devons pas entrer dans le jeu du plus méchant et du plus malpoli avec l’adversaire, mais que nous devons remettre les choses sur le terrain du civisme, de la courtoisie et du respect. Jésus nous en a donné un exemple concret quand un garde du temple l’a cogné pour avoir répondu de manière un peu trop franche et directe au grand prêtre Caïphe et qu’Il lui a répondu : « Si J’ai mal parlé, fais voir ce que J’ai dit de mal ; et si J’ai bien parlé, pourquoi Me frappes-tu ? » (Jn. 18:23).

    Quoi qu’il arrive, il n’y a guère qu’une et une seule exception qui pourrait vous autoriser à brocarder l’interlocuteur : si vous constatez sans l’ombre d’un doute qu’il ne cherche qu’à salir la foi chrétienne et à en éloigner ses auditeurs ou lecteurs. Pour plus de détails, voyez cet article, qui explique comment Elie, lorsqu’il s’est moqué des prophètes de Baal (1 Ro. 18:27), a agi de manière honorable et la manière dont son sarcasme a contribué au salut des spectateurs. Dans tout autre cas, à partir du moment où vous franchissez cette limite, il n’y a plus de débat et vous avez perdu. Et encore, même dans ce cas-là, il ne s’agit en aucun cas de se rabaisser à son niveau. Même s’il adopte cette attitude mais en privé, mettez fin à la discussion, purement et simplement. La bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ! Opposez à la bassesse, la noblesse, à la petitesse la magnanimité, à la fourberie la sincérité, au mépris le respect, à l’immaturité le sérieux, à la goujaterie la courtoisie. Le but n’est pas de réduire l’interlocuteur en bouillie mais de l’amener à une réflexion qui le conduira à prendre votre point de vue en considération et à remettre en question le sien.

    III - Jouez le ballon, pas le joueur

    La Bible nous commande de nous tenir prêts à répondre à ceux qui nous questionnent sur notre foi (1 Pi. 3:15). Pas évident quand on ne sait pas quelles questions l’on va nous poser (d’où l’importance d’étudier sa Bible et de s’informer), surtout quand il s’agit d’une discussion orale, en vie réelle, sur réseau social ou sur téléphone, où l’on n’a pas trop le loisir de googliser sitôt à court d’arguments. Il faut dire que lesdites questions arrivent souvent comme un tir de barrage.

    Pour commencer, vous pouvez vous éviter une position défensive constante si vous demandez à l’interlocuteur, à chaque fois que vous avez exposé un argument, s’il est d’accord ou pas, et qu’il justifie sa réponse. N’acceptez pas de continuer la discussion s’il n’a pas répondu. L’interlocuteur aura ainsi l’occasion de prouver sa bonne foi, qu’il n’a pas juste pour but de balancer une rafale d’objections et de vous mettre à l’épreuve mais d’engager un vrai débat.

    Dans la même veine, s’il avance un argument de manière fracassante, demandez-lui une preuve. Pas à l’emporte-pièce, genre « J’exige une preuve mad ! », bien sûr, mais avec une patte de velours, genre Colombo : « C’est intéressant, dites donc ! Comment savez-vous ça ^^ ? » Vous vous rendrez compte que 50 % du temps au strict minimum, ça ne repose sur rien ; la personne va sortir une généralité, une vérité de la Palice, un sophisme ou une réponse très vague (« J’ai vu ça sur Quenel + »), ou bien la source n’aura aucune fiabilité (genre Zechariah Sitchin, Ron Wyatt ou Erich von Däniken).

    Ensuite, essayez de faire ressortir de la discussion un fil conducteur. Par exemple, si vous évangélisez (j’espère que vous le faites de temps en temps ^^), vous pourrez tâcher de faire ressortir que nous avons tous une conscience, qui ne nous vient pas de nulle part mais de Dieu, mais que l’interlocuteur n’a même pas respecté Sa loi, inscrite dans leur conscience, et qu’il mérite donc l’enfer ; il existe un moyen de salut : Jésus Christ.

    Une fois cela fait, suivez ce fil. Ne laissez pas l’interlocuteur dévier la conversation sur une voie de garage ni botter en touche. Ne le laissez pas non plus donner à un terme un sens qu’il n’a pas (une tactique favorite des New Ageux et autres fondus d’ésotérisme). Ne le laissez pas plus vous faire dire ce que vous n’avez pas dit, ni vous forcer à généraliser. Et laissez-le encore moins ne pas tenir compte de vos arguments s’il a entamé le débat. Par exemple, dans le cadre d’une discussion écrite sur le net, si vous avez posté un lien ou une vidéo (pas trop longue non plus smile) et que vous vous aperceviez qu’il ne l’a pas vue, exigez-le de lui (surtout si le lien ne fait que l’équivalent d’une page ou que la vidéo dure à peine 7 mn wink2), sinon ça risque de virer au dialogue de sourds, et mon expérience m’a appris que c’est la chose à éviter à tout prix si vous tenez à votre bien-être mental et à votre gestion du temps libre.

    Voilà la technique pour jouer le ballon. De plus, il ne s’agit pas de faire comme la Squadra Azzura. Ne jouez pas le joueur sous peine de carton rouge. Attaquez-vous aux idées erronées, pas aux personnes (comme les pharisiens envers Jésus). C’est primordial pour montrer l’amour de Dieu aux non-chrétiens. Vous n’avez pas pour mission de condamner quiconque mais vous êtes là pour discuter d’idées. L’ad personam, ce procédé mesquin, ne caractérise que la personne incapable de répondre aux arguments de l’interlocuteur.
    Une fois votre fil conducteur isolé, suivez-le jusqu’à sa conclusion logique (retrouver la communion avec Dieu pour laquelle l’être humain a été conçu, dans notre exemple). Mettez aussi en évidence que les idées ont des conséquences.

    IV - Démontez l’accusation de « juger » sitôt lancée

    Souvent, dans ce genre de débat, on finit par vous lancer à la face Mt. 7:1, en vous accusant de juger, alors que le verset dit : « Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés ». Hors contexte, ce verset semble une proscription totale de tout jugement. Mais en contexte, il s’agit d’une proscription totale de tout jugement hypocrite ou arrogant : nous n’avons pas à juger quelqu’un selon un critère que nous ne respectons même pas, ni afin de le contempler de haut depuis le sommet d’une tour d’ivoire d’autosatisfaction.

    Le jugement ultime revient à l’Éternel. Mais cela ne nous empêche pas de juger : « Ne jugez pas selon l’apparence, mais jugez selon la justice.» (Jn. 7:24). De plus, les versets suivant Mt. 7:1 nous engagent à ne pas jeter nos perles aux pourceaux, ni donner les choses saintes aux chiens. Il faut bien appliquer un jugement pour déterminer qui sont lesdits pourceaux et les chiens.


    Elizabeth Elliott (21/12/1926–15/6/2015)

    Qui plus est, si « ne jugez point » constituait une généralité, il faudrait aussi proscrire les jugements positifs. On ne pourrait même pas juger qu’un film est bon, un sermon édifiant ni un livre captivant. Comme disait Elizabeth Elliott à ce sujet : « Si nous ne devions pas juger du tout, nous devrions radier de notre vocabulaire chrétien le mot “est”, car tout ce qui suit ce mot est un jugement. Jack est un bon plaisancier, Mme Smith est une cuisinière, Harold est un clochard… Jésus nous a dit d’aimer nos ennemis. Comment pouvons-nous savoir qui ils sont sans jugement ? Il a parlé des chiens, des pourceaux, des hypocrites, des menteurs, ainsi que des amis, des disciples, des hommes riches, des grands et des petits, des humbles et des orgueilleux, de “celui qui vous écoute” et de “celui qui vous rejette”, des anciennes et des nouvelles outres, des choses du monde et des choses du Royaume. Donner un sens à tous ces enseignements nécessite, entre autres choses, la faculté donnée par Dieu de juger, ce qui inclut le discernement ».1

    Faites bien comprendre que nous jugeons tous, tous les jours de notre vie, que la pérennité de notre existence se fonde dessus (comment s’éviter de s’empoisonner si nous ne sommes pas fichus de juger que la mort-aux-rats est mauvaise pour la santé smile ?) et aussi que quand l’interlocuteur vous accuse de juger, il émet un jugement sur vous wink2.

    V - Mollo avec la mitrailleuse à versets

    Quand nous discutons entre chrétiens régénérés, nous avons le respect de la Bible, nous trouvons cela tout à fait normal de nous référer à la parole de Dieu pour prouver nos dires. Mais l’esprit du sceptique mondain lambda n’acceptera pas ces références. Ça ne servira donc à rien de l’inonder de versets, genre « Il est écrit dans le livre de l’Exode, au chapitre 20, versets 10 et 11 »… Bien entendu, cela ne nous empêche pas d’inclure des vérités bibliques dans notre discours, bien au contraire.

    Le truc consiste à trouver un dénominateur commun. Quand Paul a parlé aux païens de l’Aréopage, a-t-il cité l’Ancien Testament ? Vous pouvez consulter votre Bible pour voir que non, malgré toute sa maitrise (encore qu’il exposait des vérités tirées de là, dont la création). Il a compris que son audience se composait de Grecs païens férus de poésie et a cité lui-même leurs poètes. Il est parti des références de base de son audience.

    D’un autre côté, Apollos était versé dans les Écritures (Ac. 18:24) et a réfuté avec puissance les Juifs en public, démontrant par les Écritures la messianité de Jésus. Il connaissait son audience et connaissait la référence qu’elle respectait, à savoir la Tanakh (l’Ancien Testament). Celui-ci constituait donc le dénominateur commun.
    2 audiences très différentes, 2 approches très différentes. Connaissez votre audience et parlez leur langage. Et s’il s’agit de rebeus de banlieue, n’hésitez pas à parler le verlan wink2.

    Mais que faire si vous vous adressez à un bouddhiste et que vous n’y connaissiez presque rien, par exemple ? Je me suis déjà retrouvé dans cette situation moi-même. Grâce à Dieu, il y a un dénominateur commun à tous les hommes : la connaissance basique du bien et du mal. Nous connaissons tous cette citation tristement célèbre provenant des Pensées de Pascal : « Vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà. » Toutefois, si les règles de savoir-vivre varient énormément selon les contrées, la connaissance du bien et du mal restent universelles. Songez-y : vous en connaissez beaucoup, des pays où les gens sont exaltés comme hommes de bien parce que ce sont des voyous, des escrocs, des assassins, des adultérins, des tyrans ou des violeurs d’enfants ? Ceux qui le sont ne le doivent presque toujours qu’à une propagande à grande échelle destinée à bourrer le crâne des gens du peuple (Napoléon, Mao, Staline) ou à préparer le terrain pour que la personne en question puisse passer pour fashionable (Dennis Rodman, La Fouine, etc.). Ce phénomène vieux comme le monde (presque littéralement smile) a pris de l’ampleur ces 2 ou 3 derniers siècles.
    Le nihiliste de service vous dira qu’il n’y croit pas, au bien et au mal, que pour lui, il n’y a que le fort et le faible, mais il mentira à ce moment-là smile. Donnez-lui une chiquenaude sur l’oreille et on verra s’il ne trouvera pas que c’est mal he. Non, je débloque ou peut-être pas…
    Un chrétien ne s’en étonnera pas : Rom. 1:19-20 nous informe que Dieu a inscrit la loi de la moralité au plus profond de nous. Mais la personne qui croit que le monde est le fruit d’un jeu de dés cosmique tournera en rond dans cet état de fait carré wink2.
    Faites donc appel à cette notion avec assurance. En fait, dans un monde sécularisé, il s’agit là de la seule bonne façon d’évangéliser, croyez-en ma bonne vieille expérience, mais surtout celle des évangélistes les plus expérimentés.

    VI - Soyez encourageants

    Tâchez de terminer la discussion sur une note positive. Pas question de faire de la lèche à l’interlocuteur, ni de compromettre vos principes, mais efforcez-vous de terminer sur une note courtoise, même si (surtout si) l’interlocuteur ne le fait pas. Le but consiste rarement à oblitérer l’interlocuteur dans une guerre de mots – ce serait plutôt le genre d’Alain Soral, hein – mais surtout à gagner un peu plus de personnes à la Bonne Nouvelle du Seigneur Jésus Christ.

    VII - Soyez chaleureux

    Pourquoi ? Parce que vous avez la Vérité glasses !

     

    Enfin, cet article doit tout au chapitre 5 de « Fish out of Water », d’Abby Nye, intitulé « Responding to tolerance ».

    1. Elizabeth Elliott, « A Lamp Unto My Feet », 2004. Revenir au texte.
    « La tyrannie de la toléranceLes extraterrestres existent-ils ? »

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